LE VIGAN Qui veut payer une nouvelle pelouse pour le stade de foot ?
Contraint de jouer sur une pelouse dans un état déplorable, le Football club Pays Viganais Aigoual aimerait qu’un revêtement synthétique soit installé. Seulement, le coût avoisine les 800 000 euros. La Région s’est déjà mobilisée mais la Communauté de communes ne peut pas en assumer seul le coût financier et espère pouvoir compter sur du mécénat.
Si chaque année, lors de la période hivernale, la pelouse du stade Brun d’Arre du Vigan est malmenée par la pluie et les basses températures, cette année elle est devenue quasi impraticable. Au grand dam du Football club Pays Viganais Aigoual, le club de football résident, qui ne dispose que de ce terrain même si parfois le terrain de rugby est emprunté pour quelques entraînements. Avec 180 licenciés - de 6 ans aux seniors - qui utilisent cet équipement, l’herbe verte a donc laissé la place à la terre par certains endroits.
N'ayant pas de réponses de la part de la Communauté de communes Pays Viganais, gestionnaire du stade, le club a décidé de poster un message sur Facebook, il y a dix jours, pour dénoncer l’état du terrain. "Nous demandons juste un stade avec de l’herbe et surtout que nos équipes prennent du plaisir sur le stade municipal. Les arbitres déplorent un jeu dangereux sur cette pelouse", pouvait-on lire sur la publication. Des matchs à deux doigts d’être reportés et la crainte de voir les enfants se faire mal. "Samedi dernier, les U13 ont joué le matin sur un terrain gelé c’était du béton. L'après-midi c'était de la boue", regrette le président du club Miloud Zoubaï.
"On ne peut pas imaginer mettre 350 000 euros d’autofinancement"
Sa bouteille à la mer a été largement partagée et il a reçu pas mal de soutien. Jusqu’à avoir la réponse de Régis Bayle, président du Pays Viganais, sur ce même réseau social. Un élu qui, dans son message, remet principalement la faute sur les équipes précédentes. L’essentiel, c’est que ce dernier a prévu de rencontrer les réprésentants du club de foot pour trouver une solution. "Ce que l’on avait envisagé, c’était la rénovation des vestiaires et des tribunes. Pour la pelouse, on est conscient de la situation et on veut essayer d'y répondre dans la mesure de nos capacités financières", confie Régis Bayle.
Dans le camp d’en face, on souhaiterait voir installer une pelouse synthétique qui nécessite moins d’entretien. Cependant, un tel investissement avoisine les 800 000 euros et malgré des subventions, pour l’intercommunalité sa participation reste trop élevée. "Même si on est à 50 %, 60 % de subventions. Dans l’état où est ma collectivité, on ne peut pas imaginer mettre 350 000 euros d’autofinancement sur un projet comme celui-ci", déclare clairement le président, qui a aussi la casquette de conseiller régional, et qui s’est entretenu avec Kamel Chibli, vice-président à la Région notamment délégué aux Sports. Cette affaire a donc résonné au-delà des Cévennes et la Région s’est déjà dit prête à contribuer financièrement.
"Il faut du mécénat sportif"
Si d’autres collectivités pourraient mettre la main à la poche, pour Régis Bayle : "il faudra nécessairement trouver d’autres financements que ceux provenant des institutions publiques. S’ils veulent vraiment avoir le stade de leurs rêves, il faut du mécénat sportif." Alors qui veut payer une nouvelle pelouse pour le stade de foot ? L’appel est lancé et du côté du Pays Viganais, on a une idée d’un nom qui peut servir de fer de lance, "on a un joueur de foot qui est célèbre, c’est Nicolas Cozza ! Avec ses réseaux et sa notoriété, il peut nous aider à trouver du mécénat." Passé dans sa jeunesse au FC Pays Viganais Aigoual, le défenseur de 24 ans vient de quitter Montpellier pour Wolfsburg (Allemagne) lors de ce mercato hivernal.
En attendant de pouvoir ficeler un tel projet sur le long terme, le but est déjà de trouver des solutions à court terme. "On doit changer les barres. Il est aussi question de couper les arbres qui amènent de l’humidité sur le terrain et de reprendre la pelouse pour l'améliorer", reprend Régis Bayle. De son côté, Miloud Zoubaï espère qu’une solution durable sera trouvée : "Je veux vraiment que ça avance pour les prochaines générations. Je suis prêt à faire des recherches pour aider la collectivité à trouver des fonds." Le club cévenol dont l’équipe seniors est actuellement première en D3 et qui n’aimerait pas rater, à nouveau, la montée à cause de sa pelouse.