FAIT DU JOUR Vincent Marcel : un Gwada Boy chez les Crocos
Le milieu de terrain est une des recrues du mercato nîmois. Le Guadeloupéen, qui arrive d’Orléans, espère relancer sa carrière à Nîmes et enfin se stabiliser après de nombreux déménagements.
« Nous les Guadeloupéens, on est toujours fatigués ! ». Vincent Marcel (27 ans) ne manque pas d’humour et il aime l’autodérision. C’est au premier jour de l’été que le milieu de terrain a paraphé son contrat de deux ans, le liant à Nîmes Olympique. Le Basse-Terrien pose ses valises dans le Gard et il aimerait enfin pouvoir s’installer durablement, lui qui déjà connu six clubs (dont trois à l’étranger) en l’espace de six ans. Ces diverses expériences ont apporté leur lot de positif mais aussi de déceptions. Le soleil de Nîmes rappelle à Vincent Marcel, celui de sa Guadeloupe natale, à laquelle il est très attaché.
En équipe de France U19 et U20 avec Marcus Thuram et Amine Harit
C’est à l’âge de onze ans, après avoir joué au club de La Gauloise de Basse-Terre, que l’enfant quitte l’archipel des Caraïbes pour atterrir au Havre avec ses parents. Le choc thermique et culturel est violent : « Ça a été très dur au début car je suis arrivé en plein mois de décembre et je n’avais jamais vu la neige de ma vie. » Malgré les conditions climatiques, le bon air de la Normandie forge Vincent à devenir un footballeur professionnel : « Je ne regrette absolument pas d’être passé par le HAC. » Cela lui permet de jouer en équipe de France U19 et U20 avec Marcus Thuram et Amine Harit.
Le Guadeloupéen quitte ensuite la Seine-Maritime pour la Côte d’Azur. Après un passage par la réserve des aiglons, Vincent fréquente le groupe professionnel de l'OGC Nice avec quelques apparitions sous les ordres de Claude Puel, puis Lucien Favre. C’est le temps du premier contrat professionnel et d’un but en tour préliminaire de la Ligue des Champions sur le terrain de l’Ajax Amsterdam (2-2). Un bon souvenir certes, mais qui est un peu encombrant : « Aujourd’hui, à Nice on m’en parle encore. Mais je ne veux pas être le joueur d’un but. C’est important de ne pas l’oublier, toutefois il ne faut pas rester sur ça. »
« Je voulais abandonner le foot »
Mais les paillettes de la Coupe d’Europe s’envolent vite. S’en suit un prêt à Troyes qui ne se passe pas comme Vincent aurait pu l’espérer : « Ça s’est mal passé et c’était un peu compliqué pour moi. » Il est temps d’aller voir ailleurs, et à la fin du mercato de l’été 2019, le milieu de terrain prend la direction du Portugal, pour la réserve de Guimaraes. Cette période lusitanienne n’est pas concluante et Vincent pense un temps à jeter l'éponge. C’est alors que la petite Lïana vient agrandir la famille Marcel. C’est un tournant décisif dans la carrière du milieu de terrain. « Je voulais abandonner le foot, mais avec l’arrivée de ma première fille, j’ai vu les choses différemment. Elle m’a donné la force de continuer ».
L’aventure se poursuit alors du côté de la Bulgarie, d’abord à Plovdiv puis à Hebar. Là encore, l’expérience lui laisse un goût amer. « Certains n’étaient pas habitués à d’autres cultures que la leur », explique pudiquement le Guadeloupéen, qui avoue avoir subi des paroles racistes, « mais cela ne m’atteint pas ». En juillet 2023, retour dans l’hexagone avec une proposition de l’US Orléans qui fait du bien mais qui est gâchée par une sale blessure à la cheville gauche, au mois de novembre. Il croise tout de même le chemin des Crocodiles qui s’imposent au stade de la Source au mois d’avril dernier.
« J’aime bien avoir le ballon, mais je ne suis pas un croqueur »
Quand le NO le contacte cet été, il n’a pas hésité longtemps : « Il y avait des discussions avec des clubs de Ligue 2, de National et Orléans voulait me prolonger, mais le discours de Sébastien Larcier et Adil Hermach m’a séduit. Je voulais quelque chose de sérieux et c’était le projet le plus intéressant pour moi. » Vincent Marcel a choisi le numéro 10, laissé vacant depuis le départ de Mahamadou Doucouré : « C’est le plus beau numéro de notre sport. Mon modèle c’est Lionel Messi, mais le Guadeloupéen Thierry Henry n’est pas mal non plus. Mon style correspond à faire le jeu. J’aime bien avoir le ballon mais je ne suis pas un croqueur. Je plus à l’aise au milieu offensif centre, mais je peux jouer coté droit. Je dois m’améliorer défensivement. »
Dans la vie de Vincent, il y a la football mais aussi la religion qui tient un place importante. Son bras droit peut en témoigner : « Je suis chrétien catholique et c’est une grande partie de moi. » Sur son bras droit, le milieu de terrain s’est fait tatouer une prière, un chapelet, un ange et un ballon coiffé d’une couronne. Un Crocodile complétera peut-être le tableau dans quelques années... Dès qu’arrivent les vacances, la famille Marcel retourne, aux racines, en Guadeloupe : « C’est important que mes petites Layana (3 ans) et Ana (1 ans) voient où leur père a grandi. »
Profiter du soleil et de la piscine à Sernhac
Installé à Sernhac, le néo-Nîmois attend avec impatience que ses filles et sa compagne Annaëlle le rejoignent pour profiter du soleil et de la piscine. En attendant, Vincent s’exerce à la PlayStation : « Je reste dans les valeurs sûres comme Call of Duty et FIFA, je ne me disperse pas dans ce domaine. » Celui qui est parfois surnommé « Vinnie » découvre sa nouvelle vie à Nîmes. Il veut prendre et donner du plaisir sur le terrain parce qu’il en est persuadé : « Le meilleur reste à venir. »