Objectif Gard : Comment vous sentez-vous physiquement, un mois après le début de la préparation ?

Lucas Franco : Ça va, même si la reprise a été particulière. On était peu de joueurs, ce que je n'avais jamais connu dans ma carrière, ça fait bizarre. Ensuite sur le plan physique, plus tu vieillis, plus c’est dur. Il y a toujours quelques douleurs ici et là, il faut habituer le corps à des efforts intenses.

Vous avez décidé d’honorer votre dernière année de contrat ici alors que plusieurs clubs vous ont contacté. Pouvez-vous nous expliquer votre décision et les discussions que vous avez eues avec le club en juin ?

Je n’ai pas trop envie de m’étendre sur le sujet. Le plus important, c’est le club et son avenir. Je me suis posé beaucoup de questions, l’intersaison a été longue et la saison dernière compliquée. Mentalement, c’était une épreuve. J’ai réfléchi longuement si c’était le bon moment d’arrêter ou non. J'ai vu des potes à moi partir du club, ça m'a beaucoup questionné aussi, mais bon, c'est le football. Mais j'ai décidé de rester, c'est ma décision. Cette année, je vais faire de mon mieux et on verra ce que l’avenir nous réserve ensuite. Cela fait des années que je suis ici, j’ai de bonnes relations avec tout le monde au club, des supporters aux dirigeants. On a toujours eu des discussions franches entre nous, et ça compte de rester dans un environnement que tu connais. Après, est-ce que j’étais prêt à repartir sur un nouveau projet alors que j’étais à la base de l’ancien ? J’avais des objectifs à atteindre sur le terrain, et si je suis resté, c’est que je suis prêt à relever ce défi.

L'incertitude sur le championnat dans lequel vous allez évoluer, est-elle un facteur perturbateur pour votre pré-saison ?

C’est sûr qu’il y a mieux comme situation. Quand tu reprends et que t’es une dizaine de joueurs, ce n’est jamais agréable. Mais moi, je suis joueur, je reprends à la date à laquelle on me dit de reprendre. Quand tu es le cul entre deux chaises, ça perturbe, oui, mais ça peut aussi être une force pour la suite ? On verra.

Pour revenir sur la saison dernière, comment l'analysez-vous maintenant, avec du recul ?

Il faut retenir les erreurs, il y en a eu beaucoup, des grosses et des plus petites, c’est ce qui a fait que ça n’a pas marché. Sur le recrutement, pour l’instant, tous les joueurs qui ont signé sont descendus dans leur club, ça peut créer un esprit revanchard chez eux, je pense. Sur la saison dernière, je n’ai pas vraiment d’explications claires, il y a eu 50 choses qui ont fait qu’on en est arrivé là. Elles ont été gommées les cinq derniers matchs, pourquoi pas avant ? C’est dur à comprendre, c’était l’histoire de cette saison. Maintenant on tourne la page et on va dans le présent, l'avenir.

Vous avez été nommé capitaine pour la saison à venir. Comment abordez-vous cette responsabilité ?

Par la force des choses, j’avais le brassard parce que j’étais le plus ancien, mais il y aura des élections pour nommer un messager entre le coach et les joueurs. Mais ce n’est pas moi le capitaine officiellement.

« Je ne me mettrai pas plus en avant par rapport au groupe, je suis un gars qui s’intègre au collectif et qui ne prend pas beaucoup de place. »

Lucas Franco, joueur de l'OAC

Votre rôle d'ancien alors ?

Je le vis très tranquillement, je suis toujours resté le même et je resterai le même, avec ou sans brassard. J’ai pris plus d’importance et je suis plus écouté grâce à ma situation, mon jeu et mon expérience, c'est certain. Moi, je ne me mettrai pas plus en avant par rapport au groupe, je suis un gars qui s’intègre au collectif et qui ne prend pas beaucoup de place.

Les deux premiers matchs de préparation ont été concluants avec deux victoires contre des équipes de N2, Marignane et Istres. Quel est votre avis sur ces performances et sur l’état d’esprit du groupe ?

C’est vrai que pour le moment, dans une situation qui n’est pas du tout confortable, ça bosse très bien. On avait pas mal de joueurs à l’essai, ça n’a pas gêné, tout le monde est venu et on a bien accueilli tout le monde comme on a l’habitude de le faire ici à Alès. Tout s’est très bien passé durant le stage aussi, il y avait une bonne ambiance. On verra avec la compétition et la concurrence, la force réelle du groupe mais actuellement, on est dans les temps de passage, on doit comprendre ce que veut le coach aussi, car cela prendra du temps mais globalement tout le monde est à l’écoute, ça travaille bien. Pourvu que ça dure !

En tant que meneur de jeu, quel est votre avis sur les nouveaux joueurs offensifs comme Kubota, Ekra, et Fari ? Quel rôle pensez-vous jouer avec eux ?

Le club a fait le choix de partir sur des ailiers rapides, percutants, capables d’éliminer en un contre un et d’aller marquer seul. Ils doivent prendre leurs marques, ils ont du talent. Rayane est bourré de talents par exemple mais il doit progresser sur certaines parties de son jeu, comme les erreurs de jeunesse, faire les bons choix. Micka (Fari, NDLR), c’est bien, il est d’ici, je suis content pour lui. Pour l’instant, tout se passe très bien, même s'il peut se passer beaucoup de choses encore (trois nouveaux joueurs étaient encore à l'essai lors de la séance d'hier, NDLR). Sur le plan défensif notamment, on manque de quantité, mais la qualité, on l’aura. Même si l’objectif n'est pas de faire un groupe de 25 joueurs.

« Si on est en N2 par miracle, l'objectif sera d'obtenir un maintien qu’on n’a pas réussi à obtenir l’année dernière. Je pense que les dirigeants ne s’en sont jamais cachés : si on repart en N3, il y aura l’équipe pour jouer la première place. »

Lucas Franco, joueur de l'OAC

Au vu du groupe de National 3 dans lequel vous êtes et des ambitions affichées par la direction, à quel OAC faut-il s’attendre cette saison ?

L’objectif est clair. Si on repart en National 3, il faut finir premier. Le club s’est donné, je crois, les moyens pour avoir une équipe compétitive et remonter directement en National 2. Si on est en N2 par miracle, l'objectif sera d'obtenir un maintien qu’on n’a pas réussi à obtenir l’année dernière. Je pense que les dirigeants ne s’en sont jamais cachés : si on repart en N3, il y aura l’équipe pour jouer la première place. Il peut se passer beaucoup de choses dans une saison, personne ne pensait la saison dernière qu’on ferait une saison si mauvaise. D'autant que ce groupe N3 Sud-Est est réputé pour être le plus difficile, il faudra être prêt et trouver un bon rythme. C’est idéal de prendre un bon départ, mais ça ne te garantit pas de tenir. J’espère surtout que nous serons constants et réguliers sur une saison.