Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 17.09.2015 - tony-duret - 3 min  - vu 1299 fois

FAIT DU JOUR Départ des trois élus Républicains vers le RBM : les migrants s’expliquent !

De gauche à droite : Joffrey Léon, élu d’opposition à Uchaud, Mélanie Dufour, conseillère municipale d’opposition à Redessan et Laurent Milesi, vice-président de la communauté de commune de Vers-Pont-du-Gard. Photo : Coralie Mollaret.

Le député Gilbert Collard a annoncé mardi que trois élus du parti « Les Républicains » décidaient de venir le rejoindre au « Rassemblement Bleu Marine » (RBM). Laurent Milesi, vice-président de la communauté de commune de Vers-Pont-du-Gard, Mélanie Dufour, conseillère municipale d’opposition à Redessan et Joffrey Léon, élu d’opposition à Uchaud, expliquent leur décision.

Objectif Gard : Votre départ des Républicains vers le RBM a valu à Gilbert Collard un rappel de Jean-Paul Fournier qui prétend que vous n’étiez plus membres de son parti puisque vous en avez été exclus en avril dernier…

Laurent Milesi : C’est complètement faux ! Mais je m’y attendais. C’est pour ça que j’ai apporté avec moi tous les courriers. Regardez, si l’on en croit Jean-Paul Fournier, j’ai été exclu en avril et, pourtant, j’ai reçu ma carte des Républicains le 22 juillet. Je veux que M.Fournier apporte la preuve de mon exclusion.

Laurent Milesi a reçu sa carte d'adhérent Les Républicains en juillet. Photo : Coralie Mollaret.

OG : Quel est votre statut alors ? 

Laurent Milesi : Je suis démissionnaire. J’ai fait partir ma lettre lundi. Et si je suis l’un des premiers, je ne serai probablement pas le dernier…

OG : La fédération du Gard vous a quand même suspendu du parti, puisque vous étiez le directeur de campagne de Mélanie Dufour, candidate dissidente sur le canton de Redessan.

Mélanie Dufour : C'est vrai, mais le comité départemental de la fédération gardoise ne peut pas exclure des adhérents qui sont élus, il peut juste les suspendre. C'est à la direction nationale de le faire.

OG : Vous vous êtes servis à votre avantage de cette situation ambiguë * pour faire votre coup de communication ? 

Mélanie Dufour : Oui, si vous voulez...

OG : Pourquoi avoir rejoint Gilbert Collard et pas le Front National de Marine Le Pen ? 

Joffrey Léon : Moi j’aime l’homme, son parcours, sa liberté d’expression. S’il est proche du Front National, il fait la part des choses comme sur les propos odieux de Jean-Marie Le Pen. Vous savez, il était difficile d’aller au FN. Par exemple, le Front National est pour la peine de mort. Gilbert Collard est contre et nous aussi.

OG : Finalement, le RMB est plus fréquentable que le FN ?

Mélanie Dufour : Disons que c'est un peu plus « light », plus « soft ».

OG : Même si le RBM est plus « soft » que le FN, c’est tout de même un sacré revirement. Non ? 

Joffrey Léon : Pas tant que ça. Quand je me suis engagé en politique, il y avait le RPR de Pasqua notamment. Les programmes de l’époque sont dans la même ligne que ceux du Rassemblement Bleu Marine d’aujourd’hui. Le problème, c’est qu’on ne s’y retrouvait plus chez Les Républicains.

Laurent Milesi : Oh que oui ! On n’est plus sur la même ligne idéologique.

Joffrey Léon : Allez, je vous donne un exemple. Pendant les élections départementales en mars dernier, sur ma zone de Vauvert, on me demande de dire que Jean Denat est l’homme à abattre, l’ennemi public numéro un. Et au deuxième tour, on me dit d’appeler à voter pour lui. Faut savoir ! Moi, j’ai maintenu ma ligne de conduite.

L'avocat et député Gilbert Collard ouvre les bras aux déçus des Républicains. Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

OG : Comment avez-vous rencontré Gilbert Collard ? 

Joffrey Léon : Je le vois tout le temps, c’est le député de mon territoire. J’ai eu mes premières discussions avec lui début avril.

OG : Que vous a-t-il promis pour vous faire venir ? 

Les trois : Absolument rien !

Laurent Milesi : Oui, il nous a demandé ce qu’on voulait mais on ne veut aucun poste, ni de place pour les Régionales.

Mélanie Dufour : On va faire comme tout le monde : militer, distribuer des tracts... C’est à nous de faire nos preuves.

OG : D'accord, mais il y a d'autres échéances comme les législatives… Reconnaissez que, dans le Gard, vous avez davantage de chances de faire une carrière politique au FN que chez les Républicains qui vous ont suspendu… 

Laurent Milesi : A l'UMP et aujourd'hui Les Républicains, les ennemis d'hier ne sont plus les mêmes qu'aujourd'hui. Non, vraiment, je ne cours pas après les mandats. La députation, on verra c'est loin 2017. Moi, j'en avais marre de cette baronnie locale qui dit aux autres de faire ce qu'elle ne fait pas elle-même !

Le sénateur-maire UMP de Nîmes Jean-Paul Fournier. Photo : Jean-Marie Cornuaille / Objectif Gard.

OG : Votre principale raison de quitter Les Républicains était le "Front Républicain" de Jean-Paul Fournier aux Départementales, contre l'avis de Nicolas Sarkozy. Pourtant, n'est-ce pas là que l'on reconnaît un leader ? Un homme capable de s'opposer à la ligne du parti pour respecter ses convictions ?

Mélanie Dufour : Nous aurions préféré des alliances avec le Front National qu'avec les socialistes.

OG : Enfin, quitter « Les Républicains » est-ce que cela a été une décision difficile à prendre ? 

Mélanie Dufour : Oui, c’est pas facile. Vous savez, on appelle ça une famille politique. Et ce n’est pas simple de quitter sa famille et, encore plus, quand on a tant donné pour la défendre. Mais on a vu que rien ne changeait et encore moins les barons.

*Joffrey Léon ancien adhérent du parti Les Républicains n'était pas entré en dissidence lors des Départementales contrairement à Mélanie Dufour et Laurent Milesi.

Propos recueillis par Tony Duret et Coralie Mollaret. 

Tony Duret

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