Un novillo des Héritiers de François André, un autre de Barcelo et un dernier San Sebastian devait passer sous l’inspection de leur ganadero mais surtout des trois parrains de l’édition 2025.

Tibo Garcia, Carlos Olsina et El Rafi. Jean-Loup Aillet était à la pique et Thomas Ubeda, Marco Leal et Jérémy Banti étaient présents en subalternes. Les arènes ? Bien garnies pour l’occasion malgré le vent… C’est là que l’on voit le degré d’aficion ! On la voit aussi chez les areneros de la Fiesta Brava, personnages de l’ombre qui ont eu le courage de préparer une belle piste pour l’occasion.

Le novillo de François André a été lidié par Tibo Garcia. Frédéric Lautier, ganadero, a vu clair son novillo. « Il est sorti avec un peu de pétard puis il a rematé, ensuite, il a été gentil au cheval, il a fait son boulot mais je veux remercier Tibo car le novillo s’est un peu arrêté… Il avait de la race mais aussi un peu de genio. Tibo a fait ce qu’il fallait faire avec lui car il ne fallait surtout pas faire n’importe quoi… Je pense qu’il a passé un bon moment, malgré son genio le novillo permettait de faire de bonnes choses, mais il n’aura pas la chance de devenir semental. »

Tibo Garcia débriefe sa lidia. « Au début, le toro me paraissait intéressant, il l’a été pour l’éleveur mais par la suite il a mis un peu le frein à main, il s’arrêtait et demandait beaucoup de précision mais aujourd’hui, avec le vent, c’était très compliqué à faire mais j’ai essayé d’aller de l’avant et de le tirer un peu ! C’est vrai, il a un petit côté avec du genio, par moments, il venait me chercher mais ça m’a permis d’avoir un bon entraînement et de préparer la saison. »

Pour le novillo de San Sebastian, c’est el Rafi qui a le mot juste. Mais avant lui, le ganadero, Mathieu Vangelisti, développe son sentiment, tout aussi justifié. Malgré son petit nom, le novillo ne s’est pas caché. « Il a pris une petite pique puis une deuxième d’un peu plus loin. Il a tardé un peu à aller au cheval mais il y est allé franchement. Ce qui m’a plu, c’est qu’il a accéléré en approchant du cheval mais s’il l’a un peu contourné… Il a mis du cœur, j’ai vu un bel allant.»

« A la muleta, le vent a été gênant, il a beaucoup donné, c’est un toro très précis, noble mais il ne fallait pas faire n’importe quoi et essayé de l’emmener loin, mais avec le vent, c'est très compliqué de le faire. Il a respecté le Rafi, il s’est livré en fin de faena quand El Rafi s’est rapproché, il est passé très près, cela transmet beaucoup de noblesse mais pour moi il a manqué de régularité dans la charge même si parfois il a fait l’avion. Ses embestidas étaient un peu différentes. Sans être extraordinaire c’est un bon toro qui, je pense, ne sera tout de même pas semental. Il a permis au torero de travailler des choses et de s’exprimer. »

El Rafi prend à son tour la parole. « Ç'a été un toro très intéressant, très précis comme on a pu le voir en début de lidia ! Très enracé, il sortait de la muleta, pour venir por dentro mais ça, c’est parce que je ne suis pas arrivé à contrôler la fougue du toro et le vent. S’il a eu une vraie qualité de race, il a aussi le revers de la médaille, il est très exigeant avec le torero donc pour moi, ç'a été un très bon entraînement. C’était mon premier toro de l’hiver, j’en avais vraiment besoin ! En fin de faena j’ai pu me lier avec lui en entrant dans sa distance, mais avec le vent, je n’ai pas pu faire de série complète et rythmée comme j’aurais voulu. En tout cass il m’a laissé de très bonnes sensations ! » Prochain rendez-vous pour le maestro nîmois la semaine prochaine pour sa première corrida de la temporada à Gamarde.

L’exemplaire estampillé du fer de Barcelo a eu droit à l’expertise de Carlos Olsina pour terminer. Michel Barcelo, le ganadero, y va de bon cœur en envoyant un novillo costaud et bien fait qui hélas s’est cassé la corne droite en début de lidia. « Le toro a été immédiatement châtié et cette corne… Mais ce qui m’a beaucoup plu, c’est qu’au premier toque de Carlos, il répondait ! Il a un peu manqué d’humiliation, il n’a jamais trop mangé le sabler mais il mettait quand même la tête. Je suis globalement assez content. »

Carlos Olsina sera la semaine prochaine protagoniste de la Copa Chenel. En attendant, cette session était attendue. « Moi aussi je suis satisfait de ce toro ! On a vu de la mobilité et de l’allant, c’est important et c’est ce que l’on recherche, toreros comme ganaderos, pour que le spectacle soit plus vivant. Il m’a beaucoup servi, il m’a fait travailler les hauteurs, les toques, plein de détails qui m’ont aidé à avancer. C’est bien. Le toro a toujours été sur la même ligne, il n’est pas allé a menos, il n’a pas fait de mauvaises choses à aucun moment, c’est aussi important ! Même si c’était en public, c’était une bonne préparation jusqu’à la Copa Chenel. »