Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 29.02.2016 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 326 fois

FAIT DU JOUR À Barjac, les anti-gaz de schiste lancent un appel au gouvernement

Cet après-midi à Barjac. Photo : Coralie Mollaret.

7 000 militants du Gard et de l’Ardèche ont manifesté ce dimanche à Barjac. Ils demandent au gouvernement « l’adoption d’une loi avant la fin du quinquennat » interdisant l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste.

Barjac. Une petite commune cévenole et communiste de 1 500 habitants, limitrophe de l’Ardèche. L’endroit idéal pour accueillir les 7 000 manifestants (15 000 selon les organisateurs) venus crier haut et fort leur opposition au gaz de schiste. Un gaz contenu dans les roches argileuses, exploité au début des années 2000 lorsque le prix des hydrocarbures stagnaient à la hausse. Actuellement, le territoire est visé par trois permis, toujours en cours d’instruction : celui du bassin d’Alès, de Navacelles et de la plaine d’Alès.

Faille dans la « loi Jacob »

Après un gros rassemblement en 2011, la mobilisation est ravivée par une décision de justice. Le 28 janvier, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a annulé l’abrogation du permis d’explorer de Total à Montélimar. « La raison ?», interroge indigné le porte-parole Sébastien Espagne, « la multinationale ne mentionnait pas la fracture hydraulique comme moyen d’exploration ». Cette situation est le signe d’une « faille dans le système ». Adoptée sous le gouvernement Fillon, une loi de 2011 dite « loi Jacob » autorise la recherche mais interdit, pour y parvenir, la technique de fracturation hydraulique. « La société Total a juste modifié ses déclarations techniques en précisant qu’elle n’utiliserait pas la fracturation hydraulique… Or c’est la seule technique actuellement apte ! », poursuit Sébastien Espagne.

Le maire d'Alès, Max Roustan : « nous sommes encore en train de payer les dégâts de l’exploitation des mines ». Photo : Coralie Mollaret.

Si le mouvement se veut d'abord « citoyen », de nombreux élus ont fait le déplacement, comme l’écologiste Geneviève Blanc. Conseillère départementale du Gard, elle assure que « l’exploitation du gaz de schiste a des conséquences environnementales désastreuses. La fracturation hydraulique implique l’envoi d’eau polluée dans le sol… Quelles conséquences pour nos nappes phréatiques et nos terres agricoles ? ». À quelques mètres de là, le maire Les Républicains d’Alès, Max Roustan, est sur la même longueur d’onde. Une position à l’encontre de celle du président du conseil national Les Républicains, Luc Chatel, qui a récemment appelé : « Les Républicains doivent être (…) le parti du gaz de schiste, des OGM, des biotechs ».

Seulement, pour l'élu alésien : « nous sommes encore en train de payer les dégâts de l’exploitation des mines ». En ligne de mire : « les nombreux risques d’éboulement » sur le territoire cévenol, mais également les ruisseaux couverts et les maladies liées à la pollution minière.

La députée de l'Ardèche Sabine Buis a déposé une proposition de loi afin d’inscrire dans le code minier l’interdiction de toute exploration et exploitation d’hydrocarbures liquides ou gazeux. Fabrice Verdier en est cosignataire. « J’avais pris des engagements en campagne (...) Maintenant j’attends une réponse du Premier ministre », lance la députée.

Une loi « avant la fin du quinquennat »

Pour certains responsables politiques PS, la manifestation a été mouvementée. S’il soutient ardemment le combat des anti-gaz de schiste, Fabrice Verdier s'est fait huer. « C’est à cause de l’immobilisme du gouvernement », souffle une militante, « on en a marre des promesses, on attend des actes ! ». Des actes « d’en haut » : « nous souhaitons que le gouvernement prépare une loi avant la fin du quinquennat interdisant toute exploration et exploitation d’hydrocarbures non conventionnels», réclame un texte baptisé « l’Appel de Barjac ». Voilà une mesure qui pourrait réconcilier François Hollande avec une partie de sa gauche…

Coralie Mollaret

Coralie Mollaret

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