FAIT DU JOUR Katy Guyot où le quotidien d'une élue de terrain au service de sa ville
Katy Guyot, 1ère adjointe à Vauvert, vice-présidente déléguée au développement économique à la communauté de commune de Petite Camargue, se partage entre son métier au conseil départemental et sa mission d'élue. Même si elle se défend d'être un modèle ou même un exemple, elle n'en est pas moins une illustration intéressante de ce que peuvent être la vie, les préoccupations, les joies et les charges de nos élus de terrain.
Au service de l'intérêt général
Lorsque l'on jette un coup d'œil dans le rétroviseur, on se rend compte que le fil rouge de la vie d'élue et de femme active de Katy Guyot a toujours été l'intérêt collectif. "Avant d'être élue, j'ai travaillé à la mairie de Vauvert de 1990 à 2012", se souvient-elle. "En février 2003, j'ai intégré le conseil général du Vaucluse et j'étais responsable du service presse à la mairie de Montpellier. Puis j'ai occupé la direction du Pays Vidourle Camargue de 2006 à 2012."
En 2012, les législatives marquent un tournant, Katy Guyot, pensait "quitter le pays" mais Jean Denat, alors maire de Vauvert, lui laisse ses fonctions municipales pour occuper par interim celles de président du conseil départemental. Les deux élus décident qu'après les élections, si Jean Denat n'est pas conforté à la présidence, il reprendra sa place à la mairie de Vauvert et Katy Guyot sera sa première adjointe. C'est le second scénario qui se produit. Pas de regret mais une grosse envie. "J'ai adoré être maire", s'enthousiasme Katy Guyot. Et de pointer, "c'est une fonction de proximité où l'on fait des choses concrètes pour nos concitoyens."
Jongler avec le temps
Avoir un boulot à plein temps, être élue à la mairie et à la communauté de commune et accessoirement être épouse et mère de famille demande une certaine appréhension du temps. Impossible de se ménager et de compter ses heures. Sans oublier qu'une femme qui travaille, mère de famille de surcroît, c'est avant tout une femme dans un milieu qui ne fait rien pour simplifier les choses. Katy Guyot ne s'étend pas sur le sujet mais elle avoue, "c'est vrai que c'est compliqué d'être une femme en politique". Comprenons que pour être respectée, il faut être irréprochable dans son travail et très disponible. Un propos qu'elle tempère en mettant en avant : "c'est surtout plus compliqué d'être un élu lorsqu'on travaille, quelque soit son sexe."
Concrètement l'existence de Katy Guyot ressemble à un marathon sans fin. "Il y a des jours où il y a quatre voire sept réunions. On passe d'un sujet à l'autre et on court pour ne pas être en retard", constate-t-elle. Assurément quand on a en charge le commerce, les halles et marché, l'environnement et la communication. Au conseil communautaire Katy Guyot est en charge du développement économique. Ce qui fait, convenons-en, bon nombre de fers au feu. "Il y a quelques semaines par exemple, dans la même journée, je suis allée à Saint-Laurent-D'Aigouze pour assister à une réunion du syndicat PTER, puis à Vauvert pour une réunion sur l'éclairage public, une autre sur la circulation et enchaîner sur le conseil municipal qui s'est achevé tard dans la nuit pour clore la journée…"
Un emploi du temps chargé auquel il faut encore ajouter le volet représentation, une obligation particulièrement chronophage de la vie d'un élu. "Je suis présente comme beaucoup et je le fais avec plaisir", affirme Katy Guyot, non sans ajouter, "mais je reconnais que c'est épuisant. Mais lorsque nous ne sommes pas présents, les gens nous en veulent" . Une pointe d'amertume qu'elle adoucit d'un, "c'est normal qu'ils ne se rendent pas compte à quel point les sollicitations sont nombreuses".
Quelle part peut-il bien rester dans tout cela pour la vie privée ? "Difficile d'articuler tout cela entre vie publique et vie privée," répond Katy Guyot dans un sourire. "Souvent le dimanche je reste enfermée chez moi pour m'occuper d'intendance domestique, renouer avec ma vie, retrouver mon mari et accessoirement mes deux grands fils de 30 et 34 ans."
Être élue aujourd'hui
Comme tout autour de nous, la politique assujettie à la conjoncture et à l'époque ne se comprend ni ne se conçoit plus techniquement de la même façon. Sur le fond, il est important de se tenir à ses fondamentaux, aux constantes qui sont les piliers fondateurs et les moteurs de la fonction. Pour Katy Guyot, cela se résume de façon claire : "il faut toujours faire ce que l'on croit juste et travailler pour l'intérêt général." Les bases posées, il faut savoir évoluer sur la forme. "Tous les lundis, la majorité municipale se réunit pour travailler. Il faut faire preuve de pédagogie dans la communication de nos décisions". Et pour cela la manière compte mais les véhicules de l'information ont aussi leur importance.
"On est en 2018, il faut faire avec son temps et prendre le virage numérique. (...) On est interpellé sur les réseaux sociaux, constate Katy Guyot. Nous donc avons créé une page institutionnelle où la Ville est mise en avant pour communiquer en continu avec nos concitoyens et maintenir un dialogue permanent. Il y a des critiques stériles mais aussi beaucoup de bonnes choses à prendre. Ça instaure, un débat public constant", affirme l'élue.
Il faut dire que la conjoncture a changé. La crise est passée par là et les messages sont souvent délicats à faire passer. "L'État providence se réduit, se recale, les municipalités aussi, pointe Katy Guyot. Et de renchérir : "Vauvert a les moyens d'une ville de 5 000 habitants et les besoins d'une ville de 13 000. Par exemple, aujourd'hui, on ne peut plus faire de recrutement purement social comme cela se faisait autrefois, on n'a plus les moyens. On paye 12 ans d'immobilisme."
À Vauvert comme ailleurs, les problèmes sont récurrents : "les commerces du centre-ville souffrent," déplore la première adjointe. Une situation qui appelle des réactions : "on réfléchit à la gratuité des parkings pour un temps limité, la circulation dans la ville pour inciter les gens à entrer dans le cœur de ville, la signalétique… ", argumente Katy Guyot.
L'enjeu étant que les gens se saisissent de ces changements et "retrouvent la fierté d'être Vauverdois". Une certitude l'anime, "les citoyens doivent désormais être partie prenante dans la vie de la cité. Il faut donc faire passer un message positif", conclut l'élue, "sinon comment donner envie ?" L'envie justement, un carburant, dont Katy Guyot ne semble pas devoir manquer dans les années qui viennent…
Véronique Palomar-Camplan