AIMARGUES Gilets jaunes : "c'est une guerre civile froide"

Acte 4 de la révolte des gilets jaunes. Depuis hier, les rumeurs les plus folles courent sur la montée en puissance de la violence ce samedi. Pour en savoir plus nous sommes allés rendre visite à ceux qui bloquent le rond-point d'Aimargues.
La vie s'organise
Le rond-point de Super U a lui aussi été bloqué. Pour arriver jusqu'aux gilets jaunes, il faut ruser et faire le tour par le chemin de la déchetterie. De loin, le rond-point a des allures de camp retranché. Plus on s'approche, plus on se rend compte qu'en fait c'est un vrai campement où la vie s'est organisée. Les gilets jaunes se relaient pour que la place reste occupée.
Il y a des palettes, des pneus, deux barbecues, des fauteuils, des tables, un divan, une caravane (la caravane des anciens), un van et même deux sapins de Noël… Côté population, les anciens - qui tiennent la place -, des femmes, des hommes, des enfants, des jeunes, des moins jeunes, des élus municipaux, des fonctionnaires, des artisans, beaucoup de gens d'Aimargues. Et d'autres qui sont venus de plus loin, comme ces pêcheurs du Grau-du-Roi qui ont amené des rougets à faire griller.
"Tout aurait pu s'arrêter très vite… "
Au début l'accueil est mitigé mais très vite l'envie de parler prend le dessus. Celle de montrer qu'ici il n'y a pas violence, seulement un grande détermination. "Nos revendications sont claires et précises, affirme Bruno. On demande l'annulation de la taxe carbone qui est entrée en application en janvier 2018. La seule chose qu'on a obtenu, c'est l'annulation sur une taxe à venir, ça n'a pas de sens, la diminution des taxes et la revalorisation des retraites". Et comme une évidence : "tout aurait pu s'arrêter très vite, si on nous avait écouté, affirme un adjoint d'une municipalité locale des environs. On en a marre de payer pour des gens qui ne font rien." Et Royal Canin dans tout ça ? "Ils ont de grosse difficultés mais il s'en remettront, ils ont plein d'argent…" D'un point de vue général, l'attitude de l'Élysée est irrespectueuse. "Macron attend, qu'il y ait des morts à Paris pour nous faire passer pour des voyous."
Pas de récupération
"Vous avez pris des photos", intervient subitement un gilet jaune, "je vous fais confiance mais veillez bien à ce qu'il n'y ait personne de la CGT dessus. Nous leur avons demandé, d'enlever leur gilet orange ou de partir. Ce mouvement ne sera pas récupéré." Un peu plus loin, un appel demandant des volontaires pour rejoindre le rond-point de super U retentit. Une poignée de jeunes gens saute dans un pick-up tandis que les autres préparent à manger, il est 15h.
"On mange toute la journée ici, sourit une jeune femme. C'est normal, les gens n'ont pas forcément le temps de manger aux heures normales des repas". Pour tenir, il faut s'organiser. Hors du rond-point la vie continue. "Un artisan a payé ses employés une semaine pour qu'ils puissent venir nous soutenir, raconte Bruno, mais il ne peut pas le faire plus longtemps. Des gens nous soutiennent, poursuit-il. Ils nous apportent de la nourriture, de l'eau. Un monsieur nous a même donné 20€, ça nous a touché."
Les invisibles
"Pourquoi on nous appelle les invisibles? ", s'insurge un homme posé et souriant, qui répond immédiatement à sa question sous l'œil approbateur d'un petit groupe : "Aux yeux du gouvernement, la province n'existe pas. Nous ne sommes rien. On veut décider de tout à Paris. Ça aussi c'est intolérable !
Détermination pacifique
Deux sapins de Noël trônent en bonne place, symboles de la détermination ambiante. "On espère qu'à Noël on ne sera plus là. Mais nous ne partirons pas tant que les choses n'auront pas bougé", affirment d'une seule voix ces gens qui ne se connaissaient pas forcément avant le mouvement. Une certitude, ils ne veulent pas entendre parler de violence et leur blocage se veut une résistance pacifique. "Lundi on nous a annoncé une visite des forces de l'ordre. Si nous n'avons pas obtenu gain de cause, nous ne partirons pas. C'est une ambiance de guerre civile froide, constate Bruno. Mais c'est l'occasion de faire bouger les choses et nous ne la laisserons pas passer… "
Ralentissement à la hauteur de Bernis
Sur la route du retour vers Nîmes, le rond-point du chemin des canaux (D135) à la hauteur de Bernis est occupé mais pas bloqué. Ralentissement par des plots et feu de pneus : ça passe mais ça ne casse pas…
Véronique Palomar-Camplan
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