Un métier qui en a fait rêver plus d'un dans la salle. Ce jeudi 27 mars, Christophe Debono, éducateur animalier pour le cinéma et la télévision, a présenté son activité devant les fidèles du festival Itinérances 2025, dont la thématique est justement les animaux. 

"Je fais des castings une fois par an pour entrer en contact avec des propriétaires. C'est là que je vois si l'animal est capable de s'adapter à quelqu'un d'autre que son maître. Si c'est le cas, je l'inclus dans ma 'base de données' et j'établis un contrat de mise à disposition de l'animal, explique le Vauclusien. Je l'éduque ensuite à réaliser l'action désirée, sous l'aval d'une validation de santé par un vétérinaire, qui peut même être présent sur le tournage. Il y a une visite médicale avant et après les scènes."

Confiance, acceptation et éducation

Pendant trois heures, l'homme de 57 ans à la large filmographie a aussi insisté sur la notion d'éducation : "Je dis 'éduquer' et pas 'dresser' car le dressage implique une domination. On ne dresse pas un enfant, on l'éduque, c'est exactement pareil. Surtout qu'un animal n'a pas de filtre, il perçoit tout." L'ancien berger est tombé dans cette activité "par hasard, grâce à la confiance des gens" qui lui "ont décelé des capacités à s'accorder avec les animaux".

Bien qu'il ne côtoie que peu longtemps les animaux avec lesquels il travaille, celui qui exerce cette "passion aux heures improbables et conditions particulières" depuis 22 ans reste aujourd'hui toujours marqué par une mangouste du Sri Lanka. "Quand on côtoie les chats et chiens, ça devient classique, on connaît leur fonctionnement. Mais quand je me suis retrouvé dans une cage avec cette mangouste, j'ai voulu aller trop vite et la caresser. Elle m'a remis à ma place et m'a montré qu'elle décide quand je pourrai venir. Je dois accepter que l'autre m'accepte".

Le bien-être animal au cœur du métier

Il indique aussi aux propriétaires d'animaux domestiques que "c'est à lui (l'animal) de venir vers toi (propriétaire)" et assume rester un "carnassier" mais "critiquer les gens qui laissent les chiens seuls toute la journée et qui pensent, parce qu'ils font un câlin le soir, que l'animal est heureux. Les animaux ont des besoins fondamentaux mais l'être humain se croit supérieur à tout."

En ce sens, l'éducateur s'entoure de peu d'animaux à titre personnel : "Je travaille avec des animaliers, par exemple pour des tigres. Je pourrais me prendre un singe, mais il va vivre 60 ans, alors que j'ai déjà 57 ans... Je préfère désormais prendre des animaux déjà éduqués plutôt que vivre avec eux." Les demandes de stages et journées d'immersion avec Christophe Debono n'ont bien sûr pas manqué à l'issue des trois heures d'échanges.