LE 7H50 de Denis Bouad : "Nous prenons nos responsabilités pour la digue d'Anduze"
Depuis plusieurs mois, la digue d'Anduze inquiète. Par mesure de sécurité, la circulation y a été interdite aux poids lourds, les services des routes du Département ayant mis en place une déviation. Denis Bouad, le président du conseil départemental du Gard sera en visite ce mardi matin sur la commune pour évaluer la situation et lancer officiellement les travaux. Il est l'invité du 7h50.
Objectif Gard : Que se passe-t-il sur cette digue d'Anduze ?
Denis Bouad : Elle connaît un affaissement depuis longtemps. C'est un dossier que j'ai pris en main depuis mon arrivée à la tête du Département en 2015 et depuis mes services suivent son évolution. Effectivement, on observe un décalage de quelques centimètres chaque année. Depuis maintenant une année, l'évolution s'accélère. Nous avons donc décidé d'accélérer sa consolidation. Mais cela reste un sujet compliqué car il concerne à la fois le SMAGE du Gardon (Syndicat mixte d'aménagement et de gestion du Gardon d'Alès) et la commune d'Anduze.
Le Département a donc pris ses responsabilités...
Le SMAGE nous demandait de financer une étude par un cabinet d'ingénieurs à hauteur de 110 000 euros par an. J'ai proposé que ce travail soit directement opéré par nos services qui gèrent également la sécurisation du barrage de Sainte-Cécile-d'Andorge. Et quand je dis que je m'en occupe, je le fais. Les services de l'environnement ont pris le sujet à bras le corps puis nos services des routes. Nous avons établi un certain nombre de recommandations, notamment en matière de travaux d'urgence. À présent, on attaque.
En quoi vont consister les travaux ?
La digue représente environ 700 mètres de linéaire. Il y a surtout 110 mètres qui posent problème. Nous allons donc poser des tirants en fer sur cette partie de la digue. Tout devrait être réalisé d'ici le 15 avril. Cette opération sera financée en partie par l'État (à hauteur de 40%), la Région (20%), l'Europe (20%) et le Département (20%). Au total, 1,2 million d'euros. Puis, nous allons construire un mur de confortement qui permettra de consolider l'ensemble de l'ouvrage avant l'été. Au total, cette opération représentera un coût de 5,2 millions d'euros sur l'ensemble de la digue. Mais le risque rend nécessaire l'exécution des travaux immédiat. Et le Département assume le lancement sans avoir de confirmation écrite de ses partenaires. Nous prenons nos responsabilités.
Un mot aussi pour les entreprises et habitants du secteur qui sont pénalisés depuis plusieurs semaines...
Mon objectif principal c'est la sécurité des Gardois. Je comprends parfaitement les impacts économiques et les difficultés de circulation des poids lourds dans cette zone. Nous avons lancé les marchés publics en urgence. L'État a facilité d'ailleurs les choses en prenant en compte le risque. Mes services feront en sorte de rétablir la circulation pour les camions le plus rapidement possible. Je m'y engage ce matin.
Propos recueillis par Abdel Samari