ALÈS Une union de la Gauche « historique » aux Municipales
Le mot « historique » a été employé à plusieurs reprises ce matin lors d’une conférence de presse réunissant les acteurs de la Gauche alésienne et, une fois n’est pas coutume, il n’est pas galvaudé. Les partis se sont entendus pour ne former qu’un seul et même bloc qui vient se greffer à une liste citoyenne.
Le puissant maire d’Alès, Max Roustan, doit-il commencer à s’inquiéter ? Les Municipales de mars 2020 marqueront-elles la fin d’un règne ? Pour une fois, si les engagements d’aujourd’hui sont respectés demain, ses adversaires ne lui faciliteront pas la tâche. La Gauche alésienne - c’est une première « depuis au moins 40 ans », assure le communiste Giovanni Di Francesco - s’est réunie autour d’un projet citoyen, « un collectif » qui se cherche encore un nom et une tête de liste.
L’exploit, quand on se souvient des querelles du passé entre tous ces acteurs, est d’avoir rassemblé les représentants du Parti socialiste, de la France insoumise, les communistes, les "Verts", la Gauche démocratique et sociale, Génération.s et Place publique. L’un des membres de ce nouveau collectif, Sébastien Espagne, le référent de Génération.s, parle au nom de l’ensemble des partis politiques : « On adhère tant sur le fond que sur la forme aux valeurs de ce collectif. C’est une dynamique dans laquelle on va essayer d’apporter notre force et nos réflexions. […] On ne croit pas à l’homme ou à la femme providentiel(le). On oppose à cela la force d’une action collective. » Une action « portée par les citoyens », insistent les membres de cette nouvelle union.
Une liste ouverte pour éviter les divisions
Toute la difficulté - et certains opposants s’en serviront certainement - est de voir le mouvement citoyen transparaître quand sont réunis autour d’une même table les communistes Paul Planque, Giovanni Di Francesco, Alain Perrod ; les insoumis Mireille Jullien, Laurent Fabre et Gérard de Negri ; le socialiste Christophe Clauzel ; l’écologiste Benjamin Deceuninck ; Sébastien Espagne de Génération.s ou Hassene Ghemri de Place publique. « Ici, il n’y a que des citoyens. Ce n’est pas parce qu’on est encartés que nous ne sommes pas des citoyens », se défend Paul Planque.
Et quand on lui oppose que d’autres mouvements, qui se prétendent "vraiment citoyens" car sans hommes politiques, pourraient voir le jour, il répond : « Ils ne sont ni plus ni moins citoyens que nous. Et je leur dis que notre porte leur est grande ouverte ». La main est tendue… Il conclut : « D’ailleurs, notre liste sera ouverte le plus longtemps possible pour faire en sorte qu’il n’y ait pas de divisions à Gauche ».
La suite du programme, c’est dès demain avec l’ouverture des votes pour désigner la tête de liste de ce mouvement. À l’heure où nous écrivons ces lignes, seul le communiste Paul Planque est candidat. La situation pourrait évoluer d’ici peu. Nous y reviendrons.
Tony Duret