NÎMES Une manif qui fait renaître la cause
On la croyait à bout de souffle mais la grève prônée par les syndicats a connu, ce jour à Nîmes, un regain de force. Un cortège conséquent, plus important que la dernière sortie. Entre 6 000 et 7 000 manifestants battaient le pavé.
La grève est à nouveau déclarée. Chaque groupe ou syndicat à sa place et une place pour chaque groupe ou syndicat ! Même la CFDT est là, en arrière de cortège. Une revendication commune ? La retraite et son actuelle réforme ordonnée par le Gouvernement. Une voix unique ? Pas tout à fait.
En tout cas, ces manifestations à répétition auraient pu user les manifestants. Que nenni, ils étaient plus nombreux à Nîmes que leur dernière sortie dans la cité des Antonin. Les organisateurs annonçaient 9 000 personnes à Alès et 2 000 à Bagnols ce matin. Nîmes, proche des 15 000 ? Non, nous n'irons pas jusque-là car les chiffres seraient farfelus mais disons près de 7 000 manifestants.
Ces manifestations n'usent pas les manifestants. Leur ras-le-bol est tel qu'ils s'en donnent à cœur joie et remplacent les gilets jaunes qui sont d'ailleurs moins nombreux mais toujours présents. Mais qui pour manifester son mécontentement ? Les habitués : Syndicats, partis politiques, gilets jaunes donc, retraités, jeunes, familles, public et privé, précaires, futurs retraités, familles monoparentales mais aussi plein d'autres profils moins connus des renseignements généraux.
" La réforme ne me concernera pas. J'ai bien vécu, fait un travail qui me plaisait mais je soutiens tout de même cette action car le Gouvernement impose sa vision de la vie à des jeunes qui n'ont plus d'espoir en rien. Je comprends qu'il faille réformer les retraites mais on peut le faire plus en douceur, en concertation, en discutant ", diserte Michel, 53 ans. Et le retraité de reprendre : " C'est ma première manifestation car jusqu'ici je ne savais pas contre quoi on manifestait. Maintenant que le projet est sorti, je suis dans la rue. "
Pour Marie, 37 ans, professeure des écoles à Nîmes, " nous faisons un métier dur et peu valorisé. Si en plus on nous rogne la retraite... Nous éduquons la jeunesse de demain et nous n'avons presque pas de moyens pour le faire. On nous parle de nos retraites mais c'est très flou dans un monde qui avance aussi vite. Je manifeste plus contre le Gouvernement et son action globale plutôt que sur le seul dossier de la réforme des retraites que, finalement, je ne connais que très peu. "
Adhérent au Parti communiste français depuis plus de trente ans, Rolland, chef de chantier pour une multinationale y va de son commentaire : " Je travaille depuis mes 16 ans et on me parle d'âge pivot ? C'est une blague ! C'est n'importe quoi cette affaire, même la CFDT nous a rejoints. Quand le Gouvernement consentira à faire les mêmes efforts pour lui que ce qu'il nous demande de faire, on en reparlera ! On se serre déjà la ceinture. Sur nos vieux jours nous voulons profiter de la vie. "