Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 24.06.2020 - abdel-samari - 4 min  - vu 4434 fois

RENCONTRE Yvan Lachaud dans les yeux de Marie...

Marie Lachaud, une des filles du candidat Yvan Lachaud lors d'une rencontre avec notre rédaction (Photo AS/Objectif Gard)

À 29 ans, Marie Lachaud aime passionnément Nîmes. Comme son père, qu'elle suit à la trace et dont elle est probablement la plus proche sur les quatre enfants de la famille. Comme le directeur de d'Alzon, elle aime partir sur les plateaux les plus hauts du monde pour des randonnées de plusieurs jours. Comme son paternel, elle sait que la tâche sera difficile dimanche pour convaincre les électeurs Nîmois. Mais elle y croit, plus que jamais. Portrait d'une fille qui s'inscrit dans les pas de son père.

Dans cette nouvelle rencontre, ce qui étonne d'emblée, c'est la conviction de Marie sur les bonnes intentions de son père. "Il fait cela pour les Nîmois, pas pour lui. Et je sais ô combien le temps que cela lui prend, l'énergie qu'il déploie. Je l'admire pour cela. Avec mes frères et ma soeur, on est tellement fiers."

Toujours à 1 000 à l'heure, bien avant la politique, Marie se souvient des vacances à la mer avec un papa directeur de centre de vacances au Grau-du-Roi. Toute la famille qui se délocalise et qui participe aux tâches quotidiennes pour satisfaire les clients. "Il était présent mais toujours occupé. À répondre aux attentes des uns et des autres. Mais difficile de lui en vouloir. Il a eu une enfance difficile et se mettre au service des autres, c'est très naturel chez lui."

Et c'est encore plus le cas aujourd'hui dans ses activités politiques. "Il est encore moins présent, il ne coupe pas toujours son téléphone. On aimerait bien mais c'est difficile de lui en vouloir."

Alors, pour contrecarrer cette indisponibilité permanente, toute la famille a décidé il y a quelques années de s'octroyer un break tous les trois mois. Une coupure totale. "Il a recruté autour de lui des personnes compétentes en qui il a une totale confiance. Elles sont devenues des membres à part entière de notre famille."

La passion partagée de la randonnée randonnée

Passionné par les voyages, "mon père goûte un plaisir qui lui a manqué plus jeune". Yvan Lachaud emmène toute la famille en Lozère, sur les pistes de ski ou au fin fond du monde. "Je me souviens d'un voyage au Congo. Je devais avoir 14 ans. On est parti pour des actions humanitaires. Rien n'a été simple mais il fallait aider tout simplement. Et surtout, il avait à coeur de nous transmettre et de partager ses valeurs d'entraide et de courage. Ça m'a beaucoup appris sur moi-même. Après, ce que j'ai toujours apprécié, c'est que nos parents ne nous ont jamais obligés à les suivre dans leurs engagements. Les choses se sont faites naturellement."

Yvan Lachaud au Sommet du mont Agung à Bali, au dessus des nuages (Photo DR).

Marie partage également avec son père une autre passion : la randonnée. Et depuis le plus jeune âge. "Pour mes 17 ans, il m'a proposé d'atteindre le sommet du Kilimanjaro. Malgré la préparation physique intense, réalisé 80 km en deux jours à pied, ce n'était pas une mince affaire. J'ai voulu renoncer à de nombreuses reprises mais il n'a pas arrêté de m'encourager, de me convaincre de me surpasser." 

Une relation privilégiée en voyage comme à la maison ? "À la maison, c'est un peu différent, un peu comme un sas de décompression pour lui. Il ne parle pas trop de politique. Il essaie de profiter de chacun d'entre nous. De façon simple, sans prise de tête. Avec ma grande soeur Cécile ou mes frères Jean et Pierre, chacun a une relation privilégiée avec lui. Il aime beaucoup d'ailleurs nos repas du dimanche midi en famille avec notre grand-mère. Pendant le confinement, nous avons même vécu tous ensemble. C'était un peu dur mais chacun avait sa mission."

"Ce n'est pas toujours facile d'entendre des critiques"

Comme dans l'univers politique où Marie accompagne son papa sur le terrain, comme une mission et propose même des initiatives pertinentes comme le tour de la ville de Nîmes en vélo ces derniers jours. "L'équipe de campagne est extraordinaire. J'en connaissais peu et je vois l'engagement et l'énergie qu'ils mettent au quotidien pour convaincre. C'est fou. Pourtant, ce n'est pas toujours facile d'entendre des critiques franchement pas toujours objectives. Qu'est-ce que j'aimerais que les gens connaissent mon père comme nous..."

Une étiquette quelques fois même difficile à porter. "Ce n'est pas facile tous les jours. Encore moins quand les personnes avec qui vous avez grandi ne vous disent même plus bonjour. C'est triste. Pourtant, s'il y a bien quelque chose que mon père m'a transmis, c'est le respect de l'autre. On peut ne pas avoir les mêmes idées, des valeurs peut-être différentes mais au final on peut se retrouver sur l'essentiel."

Et la défaite qui pourrait arriver dimanche ? "On va gagner. Nîmes manque tellement de solutions pour les jeunes, de belles entreprises. Je ne peux pas croire que les Nîmois n'ouvrent pas les yeux. Ce qui est sûr, c'est que l'on a une belle qualité de vie. La ville a beaucoup de potentiel mais il reste énormément de choses à faire. Il faut que cela change. Et mon père, qui est très ambitieux pour Nîmes, a de la ressource pour y arriver."

"Y a pas de problème, que des challenges"

Comme l'Institut d'Alzon devenu incontournable, comme la construction de la maison de Marie "sans lui, je n'y serais pas arrivée", comme ce soir de défaite lors d'une législative "où c'est lui qui me rassurait alors qu'il était probablement anéanti", comme auprès du plus jeune, Pierre, en étude supérieure à Lyon "à qui il continue de donner des cours de maths à distance", Yvan Lachaud formule toujours le même refrain "y a pas de problème, que des challenges."

Une seule chose pourrait toutefois rompre ce bel état d'esprit et lui faire tout arrêter. "Ma mère. Si elle avait demandé d'appuyer sur pause, il l'aurait fait. Il est très amoureux d'elle, j'ai presque envie de dire amoureux de nous. Pour sa famille, il aurait pu dire stop. Mais la réalité, c'est qu'ils sont heureux, et nous aussi."

Alors, dimanche soir, après 20 heures, quand les résultats tomberont. Marie sera forcément là. Aux côtés de son père Yvan. Pour constater enfin que les Nîmois ressemblent un peu aux Lachaud. Des gens mobilisés, investis et passionnés pour et par Nîmes. Ou pour déplorer le manque d'ambition des électeurs. Accuser la défaite et partir, vers une autre vie. Loin de la politique. Probablement qu'un temps. Pour se ressourcer, gravir les montagnes et rentrer. Avec de nouvelles idées. Et de nouvelles envies. Comme un éternel recommencement.

Abdel Samari 

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