Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 05.07.2020 - abdel-samari - 9 min  - vu 3531 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Avant sa traditionnelle pause estivale, Objectif Gard revient avec un dernier cocktail d’indiscrétions politiques. Bonne dégustation et surtout, bonnes vacances !

À la fin, il n'en restera qu'un. Mercredi marquera l'aboutissement des Municipales 2020 de Nîmes et son territoire avec l'élection du président de Nîmes métropole dans la matinée. Une bataille s'annonçait entre le maire de Saint-Gilles, Eddy Valadier, et l'ex-premier adjoint du maire de Nîmes et ex-député européen, Franck Proust. Depuis plusieurs semaines, comme pendant l'élection à Nîmes, tous les coups étaient permis. Rencontres en off, promesses aux maires, argumentaires sur la mise en examen du Nîmois, etc. Pour prêter main forte au premier cité, Yvan Lachaud, défait dimanche dernier, semblait un appui important pour porter la "mauvaise" parole et rappeler aux bons souvenirs des maires, les fonds de concours dont ils ont bénéficié pendant six ans. Sauf que toutes les tentatives sont restées vaines. Franck Proust devrait mercredi s’asseoir dans le fauteuil de président de Nîmes métropole sans trop de difficultés. Bénéficiant d'une large avance avec les 37 élus de la ville centre, il pourra s'appuyer en plus, selon nos informations, sur les quatre voix de Marguerittes puisque Rémi Nicolas, le nouveau maire, a convaincu ses élus de soutenir son choix après une réunion de travail ce samedi. Et ce sera le cas aussi pour une douzaine de maires de l'Agglo et leurs élus qui ont pris fait et cause pour le proche de Jean-Paul Fournier. C'est le message porté par Franck Proust à Eddy Valadier hier lors d'une rencontre programmée avant le vote de mercredi. Un message qui ne semble pas avoir convaincu le maire de Saint-Gilles qui a bien l'intention de faire chauffer encore le téléphone des maires de l'Agglo durant les 48 prochaines heures pour tenter de les convaincre une dernière fois de sa stratégie et de l'opportunité d'élire un maire de village. Mais la victoire de Jean-Paul Fournier dimanche dernier, le poids des élus de la ville-centre, les maires de l'Agglo qui veulent, après six ans de tension, jouer la carte de la sécurité et de la sérénité, semblent des obstacles trop compliqués à franchir pour Eddy Valadier. Sans compter que nombre d'élus n'en restent pas moins séduits par les projets présentés et l'énoncé de la vision politique du vice-président du Parti populaire européen (PPE) pour le territoire nîmois. Reste maintenant une inconnue de taille. Le pouvoir réel de Franck Proust sur la durée... Probablement muselé par les équipes du maire de Nîmes, obligé de répondre au commandant Madalle, le directeur général des services de la Ville, qui lui imposera ses choix - y compris à la direction de son cabinet politique -, sous l'œil aiguisé d'un Julien Plantier regardant vers 2026, sous la pression d'un possible renvoi en correctionnel dans les prochains mois, est-ce que Franck Proust aura réellement les mains libres ? On a connu la guerre Lachaud-Fournier qui a empoisonné la vie politique et les projets pour l'intérêt général mais celle qui pourrait s'annoncer entre Proust et Plantier dans les prochains mois ou les prochaines années pourrait être bien plus terrible !

Castex et moi et moi. Depuis la désignation ce vendredi de Jean Castex comme nouveau Premier ministre, tout le monde y va de son petit mot en rappelant bien sa proximité avec l'élu des Pyrénées-Orientales. Le maire de Saint Gilles Eddy Valadier le premier pour indiquer que tous les deux ont partagé l'affiche des régionales en 2010 et ont eu l'occasion de se connaître et de s'apprécier sur les bancs de l'hémicycle régional. Franck Proust de son côté a préféré rester silencieux médiatiquement mais à adresser par SMS ses félicitations. La course à la présidence, c'est aussi une histoire de réseau...

Butel se paie Douais. Le nouvel adjoint au Tourisme de la ville de Nîmes démarre mal son mandat. Président par ailleurs de la CPME du Gard, Xavier Douais s'en est pris ces derniers jours à la médecine du travail de Nîmes. Le président Éric Butel vient de lui répondre et n'y va pas avec le dos de la cuillère. Il s’étonne d'abord que M. Douais, cumule différentes fonctions, président de la CPME 30, juge au tribunal de commerce et désormais adjoint au maire de Nîmes. Et dans le contexte de crise sanitaire liée au covid-19 et en période de reprise d’activité ou il faut faire front commun, ne comprend pas l’attitude Xavier Douais, "qui a pour seul objectif de freiner le retour des salariés à l’emploi, de gêner la reprise d’activité et donc au final de perturber la bonne marche des adhérents de l’AISMT, soit 9 000 entreprises du Gard. Cette attitude est particulièrement choquante." Quand on sait que l'épouse de M. Butel, Amélie, est aussi dans la majorité municipale en tant que conseillère déléguée aux Équipements sportifs de proximité et à la rénovation des espaces sportifs, on imagine que les six années vont être longues. Sans compter que les élections à la Chambre de commerce te d'industrie se déroulent aussi l'année prochaine...

Nîmes métropole : c'est Bernard Baumelou qui tient la corde. Il y a quelques semaines, notre journal se faisait l'écho des directeurs de cabinet susceptibles d'aider le Nîmois Franck Proust, en cas d'élection à la présidence de Nîmes métropole. Selon nos informations, la candidature de Bernard Baumelou, actuellement en poste au Grand Avignon, est privilégiée. Il faut dire que les Nîmois connaissent bien le quinquagénaire puisqu'il a été longtemps l'attaché parlementaire de Jean-Paul Fournier, alors sénateur. L'homme de l'ombre a tissé quelques liens avec les maires, utile dans la gestion d'une intercommunalité. Joint par notre rédaction, c'est avec un grand sourire que Bernard Baumelou nous répond : « Moi, je ne confirme rien. Je reste Gardois, Nîmes métropole est une intercommunalité très intéressante et en plus, ma mère y habite ! » Sympa pour les repas de famille, le dimanche.

À Nîmes, le patron de l'administration se lâche ! La campagne des municipales nîmoises a été rude. Peut-être trop pour certains. La réélection du maire Jean-Paul Fournier actée, le directeur des services, Christophe Madalle, s’est découvert des talents d’écrivain. Sur sa page facebook, c’est « le cœur léger » que le fonctionnaire a partagé son état d’esprit du moment. Avant d’aller travailler, dit-il, M. Madalle s’est dit heureux de « retrouver » son bureau « pour diriger cette belle équipe d’élus. » Sa joie s’est doublé « de la défaite claire et sans appel de la haine. » Une haine qu’il dit portée par « celui qui bafoue les règles les plus élémentaires de la démocratie. » Ce n'est pas du candidat de l'extrême-droite dont parle Christophe Madalle, mais bien du candidat centriste, Yvan Lachaud, opposant de Jean-Paul Fournier. « Je vais me souvenir longtemps, suffisamment longtemps de la haine que vous avez déversée », balance le cadre de la fonction publique. Qui sait, comme Christophe Rivenq à Alès, le Nîmois pourrait rentrer en politique. Sans réserve.

Chaises musicales. La page des municipales tournée, d’autres élections pointent leur nez (et leurs bulletins). D’abord la présidence de Nîmes métropole, qui se jouera autour du 10 juillet. Candidat, le maire et conseiller départemental de Saint-Gilles, Eddy Valadier, assure que s’il l’emporte, il abandonnera son mandat au Département. C’est alors son suppléant, le maire de Langlade, Gaëtan Prévoteau, qui lui succédera. L’élu nîmois Laurent Burgoa est aussi en campagne mais, lui, pour les Sénatoriales. En cas d’élection au Palais du Luxembourg, il abandonnera son mandat d'adjoint au maire de Nîmes. De quoi prendre un peu de hauteur… Pour mieux préparer les municipales de 2026 ?

Ça bouge aussi chez ceux qui tiennent les cordons de la bourse. Après plusieurs années de bons et loyaux services, Bernard Serafino, le trésorier des Républicains, a rendu son tablier. Pour lui succéder, c'est Yannick Liron, expert-comptable (ça aide...) et président de l'association du Nîmes Olympique qui va surveiller les comptes des militants LR. Les fonctions de M. Liron s'ajoutent à sa nouvelle casquette de conseiller municipal délégué au Sport santé, au handisport et au sport adapté. Quant à Bernard Serafino, ce proche de Jean-Paul Fournier n'en a pas encore fini avec les chiffres puisqu'il est devenu le mandataire financier de la campagne de la sénatrice Vivette Lopez.

La maire de Clarensac met les voiles ? À Clarensac, la campagne des municipales a été difficile. Au premier tour, les élections se sont soldées par la défaite de la maire, Marjorie Engelvin. Une élue sortante qui n'a pas digéré sa défaite, déposant même un recours pour contester le résultat. En vain... Amère, l'édile déchue a démissionné du conseil municipal. Elle aurait même mis en vente sa maison avant de partir en Lozère pour se mettre au vert. Judicieux, quand on voit rouge.

Martin Delord, ce vrai marcheur. Non, le vice-président au Département en charge des Finances n'a pas rejoint le parti d'Emmanuel Macron. Cette semaine s'est déroulée la conférence de presse sur le passage du tour de France au Mont Aigoual. Le conseiller départemental du canton et ex-maire de Lanuéjols n'aurait manqué ça pour rien au monde. Du coup, le sexagénaire à la taille élancée est parti tôt. Très tôt, vers 4 heures du matin, puisque Martin Delord a décidé de se rendre à la conférence à pied ! Au total : une marche revigorante de cinq heures et demie. Pour le retour, l'élu a toutefois accepté la proposition de sa camarade Hélène Meunier pour être raccompagné... en voiture.

Sénatoriales : ça s’agite ! Cette période estivale ne sera pas synonyme de repos pour tout le monde. Si Les Républicains arrêtent leur liste gardoise pour les Sénatoriales, mercredi, à Gauche et chez La République en marche, on se cherche encore. Le parti macroniste, lui, n’a pas vraiment brillé aux Municipales. Du coup, il y a peu d’espoir pour faire élire un sénateur en septembre prochain. Mais sait-on jamais… Selon nos sources, le président du Gard Rhodanien, Jean-Christian Rey, pourrait tirer la liste. Côté Parti socialiste, c’est plus compliqué. Le vice-président du conseil départemental, Alexandre Pissas, rêve depuis longtemps du strapontin. Seulement l’édile n’est pas aimé de tous ses camarades, certains lui préférant un Denis Bouad, président du conseil départemental ou encore Fabrice Verdier. Si Denis Bouad n’a pas officiellement pris position, il semble se plaire au Département… Quant à Fabrice Verdier, il préfère se concentrer sur ses mandats à Uzès. Si certains socialistes continuent de chercher une alternative à Alexandre Pissas, d’autres se disent que finalement, son élection au Palais du Luxembourg permettait de se débarrasser d’un élu dont le spectre flotte sur chaque élection. À suivre. 

Bonus. Municipales : salades et "eux brouillés"  Pour filer la métaphore culinaire, les récentes élections municipales gardoises avaient un goût d'"eux brouillés" et de salades qui n'a pas forcément donné envie aux citoyens de s'inviter au banquet républicain. Une des raisons de l'abstention record ? Sûrement un peu, même si pas seulement... On s'explique. Concernant les "eux brouillés", il est patent que l'animosité qui a régné entre certains candidats n'a rien fait pour clarifier le débat démocratique déjà passablement chahuté par les Gilets jaunes et encore obscurci par la pandémie de coronavirus. Et au final, ce qui aurait pu passer pour un honnête déjeuner de brasserie qui se respecte s'est transformé en une peu ragoûtante soupe à la grimace. Car les Dupont et Dupond nîmois de l'inimitié viscérale - vous voyez qui je veux dire - on fait des émules. À Nîmes tout d'abord où l'on apprenait sur le tard que le druide écologiste des multinationales ne voulait pas vendre ses salades (vertes) avec un communiste parce qu'il les abhorre... avant de décider d'aller refiler sa camelote chez qui vous savez sans prévenir ses colistiers. À Vauvert aussi où les "eux brouillés" ont été au centre d'une campagne nauséabonde ponctuée d'insultes, d'attaques personnelles et de plaintes mutuelles et où l'on a échappé de justesse à la fricassée de phalanges... On s'en arrêtera là des exemples qui sont pourtant pléthore pour s'attarder un instant sur les raisons qui ont pu conduire les électeurs à zapper ce scrutin auquel ils étaient d'ordinaire très attachés. Et si ces raisons sont plurielles, concernés au premier chef, responsables et coupables, les politiques n'ont désormais plus d'autres choix que de se remettre en question et de proposer autre chose à des citoyens qui en ont assez d'être entendus mais jamais écoutés. Les mêmes qui veulent désormais être impliqués plus avant dans la vie de leur cité et qui en ont soupé de ceux qui ne prêchent que pour leur paroisse et qui pensent de façon égotique qu'en politique on succède à des incapables et qu'on est remplacé par des imbéciles. Aux élus et politiques aussi de donner tort à Einstein qui disait qu'on ne règle jamais les problèmes avec ceux qui en sont à l'origine. À table !

Chapeau ! Les lecteurs fidèles de notre rendez-vous du dimanche savent qu’on peut régulièrement y lire les abus de certains élus. Mais ce dimanche, la rédaction a voulu tirer un coup de chapeau aux maires des petites et moyennes communes, à ces élus de terrain qui s’engagent pleinement dans leur mandat, sollicités à toute heure du jour ou de la nuit, pour des rémunérations souvent basses. Hier matin, attaqué par son opposition sur son indemnité, le maire de Saint-Hilaire-de-Brethmas, Jean-Michel Perret, a révélé publiquement son salaire et rappelé quelques vérités sur les conditions de travail d’un élu : « Je me consacre à plein temps à mon mandat de maire. Je n’ai aucune autre fonction professionnelle. L’indemnité du maire de Saint-Hilaire est autour de 1600€ net. Je gère un budget de 6 millions d’euros et une cinquantaine de salariés. Je ne connais aucune personne qui prendrait autant de responsabilités pour ce salaire-là ». Des volontaires ?

La rédaction

Votre rubrique politique "Ça reste entre nous" prend quelques semaines de vacances bien méritées. On se donne rendez-vous à la rentrée de septembre. En attendant, la politique continue sur Objectif Gard à chaque instant. Dès dimanche prochain à 11h30 pour une nouvelle rubrique politique de l'été.

Abdel Samari

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