Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 26.09.2020 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 1206 fois

VISTRE Comment on vous protège des inondations

Thierry Agnel, nouveau président de l'EPTB Vistre Vistrinque (Photo : Coralie Mollaret)

Les intempéries, le week-end dernier dans les Cévennes, ont rappelé l’importance de construire des ouvrages limitant les dégâts des inondations. Rencontre avec le nouveau président de l’EPTB (*) Vistre-Vistrenque, Thierry Agnel. 

Objectif Gard : Tout le monde ne vous connaît pas... Pouvez-vous vous présenter ? 

Thierry Agnel : Oui, je suis agent de la ville de Nîmes au conseil municipal. À côté, j’occupe la fonction de premier adjoint (Les Républicains) à Uchaud et je suis vice-président de la Communauté de communes Rhôny Vistre Vidourle, délégué à l'eau. Et comme vous l’avez certainement entendu, j’ai battu le maire de La Calmette à la présidence de l’EPTB Vistre-Vistrenque, il y a une quinzaine de jours. 

Souhaitiez-vous vraiment présider ce syndicat ? Ou faut-il voir dans votre élection une vengeance du président de Nîmes Métropole envers un élu qui a soutenu son rival Eddy Valadier à l'Agglo ? 

Non, je le voulais vraiment. Sur les 29 élus du conseil syndical de l'EPTB, Nîmes Métropole représente 12 voix. Je n'ai donc pas été élu uniquement avec le soutien de l'Agglo nîmoise. Quant à savoir pourquoi ils ont voté pour moi contre Jacques Bollègue, je vous laisse libre de votre appréciation (...) Moi je me concentre sur le travail de l'EPTB. Ce syndicat est composé de 32 personnels qui s’occupent de la GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations). Au premier janvier 2020, notre structure a réuni l’EPTB Vistre et le syndicat des nappes Vistrenque et Costières dans lesquelles on pompe l'eau des villages. À présent, nous gérons l’eau qui tombe et celle qui est sous terre. 

Les Cévennes ont été encore inondées le week-end dernier. Est-ce qu’un jour, nous serons totalement protégés de ces phénomènes ?

Totalement protégée ? Non. Les travaux nous permettent de nous protéger de crues pouvant arriver tous les 50 ans. Nous pouvons construire des digues, des cadereaux et des bassins de rétention… Toutefois, ces ouvrages ne doivent pas protéger une commune au dépens d’une autre. Exemple : si on canalise tout à Nîmes, on va tout envoyer sur Caissargues qui s'inondera ? C'est impossible. Il faut que chaque territoire prenne sa part pour capter l’eau. C’est pour cela qu’il y a une gestion globale du Vistre ainsi que du problème du ruissellement des eaux de pluies à Nîmes. 

Dans les Cévennes, la commune de Valleraugues est construite sur un ruisseau. C’était notamment le problème…  

Oui et on a la même chose avec le Rhôny qui passe sous le château de Caveirac. J’ai rencontré le maire à ce sujet pour l’entretien de ce cours d’eau. 

Quels sont les projets que va entreprendre l'EPTB pour protéger les habitants vivants près du Vistre ? 

Nous construisons des digues ou plutôt des "systèmes d’endiguement" comme celui de Codognan-Vergèze. D'ailleurs il nous aura fallu près de quatre ans pour mettre sur pied ce projet : l’État est très exigeant, on en est à la 25 ème version ! C'est normal, il ne faut pas évacuer l'eau d'un côté et de l'autre, inonder les autres territoires. À Caissargues, nous avons aussi le projet de recréer des méandres dès novembre. Quand les fleuves ne sont pas entretenus, ils finissent par former une ligne droite dans laquelle l'eau dévale à tout vitesse. En créant des méandres, on casse le courant et il y a moins d'eau, puisque elle se propage aux abords du fleuve.

Qui va s'occuper du Papi 3 de Nîmes ? 

C'est l'EPTB qui va le déposer en préfecture mais Nîmes métropole a gardé la gestion des inondations dans ces compétences. Le chantier commencera en 2022. L'EPTB collabore donc avec les services de l'Agglo. L’un des premiers chantiers, c’est de faire en sorte que ce dossier soit géré entièrement par notre établissement.

Enfin, un mot sur l’état de nos nappes phréatiques ? 

Avant les pluies, le niveau de nos deux nappes étaient au plus bas. En cause, évidement : la chaleur et le manque de pluie. On est à la limite, c’est d’ailleurs pour ça qu’il y a toujours un arrêté du préfet. Alors ce n’est pas catastrophique mais il faut faire attention. Certes il a plu mais les pluies torrentielles qui tombent sur les sols secs ruissellent. Pour qu’elles pénètrent dans le sol, il faut plus de temps et des pluies continues. 

Propos recueillis par Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com

*(Établissement public territorial de bassin) 

Coralie Mollaret

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