OCCITANIE Régionales : le sondage qui fait renoncer Christophe Rivenq ?
Objectif Gard a pu consulter le sondage Ifop commandé par Les Républicains, à l'approche des élections régionales en Occitanie. En choisissant le député du Lot, Aurélien Pradié, le parti mise sur un candidat plus connu et apprécié que l’Alésien Christophe Rivenq.
« Ma priorité, c’est Alès ! », crie haut et fort Christophe Rivenq, président du groupe des élus LR Occitanie mais également, président d’Alès Agglo. Une réponse qui, en filigrane, pourrait apparaître comme un prétexte en réaction au choix du parti de Droite d’investir la semaine prochaine Aurélien Pradié comme tête de liste aux Régionales des 13 et 20 juin. Car il semblerait que l'amour immodéré des Cévennes du président d'Alès Agglomération et son peu d'appétence pour les quitter ne soient pas les seules raisons qui aient poussé les LR à choisir le député du Lot...
Notoriété : Franck Proust devant Christophe Rivenq
Pour arrêter leur stratégie, Les Républicains ont commandé un sondage. Une étude Ifop (*), réalisée du 23 février au 1er mars, sur la popularité de plusieurs candidats - déclarés ou éventuels - ainsi que les intentions de vote au premier et second tour. Qu’apprend-on de ce brainstorming populaire ? D’abord que Christophe Rivenq n’est pas si connu que ça… Sur les 12 personnalités testées, l'élu sortant se place en 10e position avec 7 points de notoriété. Pas vraiment signifiant et pas bien terrible pour le conseiller régional élu depuis 2010.
Son score est moindre comparé à celui du député Pradié qui récolte 12% et même 14% pour... Franck Proust. Une surprise dans ce classement ! Le Nîmois rappelle ainsi sa fonction d’ancien eurodéputé du Sud-Ouest. Forcément, les élus moins connus sont moins appréciés. Christophe Rivenq ne récolte que 4% de bonnes opinions contre 9% pour Aurélien Pradié et 10% pour Franck Proust.
Il faudrait être naïf pour imaginer que ces paramètres n'aient pas compté dans l’investiture Les Républicains. La campagne des Régionales s’annonce comme une Blitzkrieg, une guerre éclair. En raison de la crise sanitaire, les challengers de la présidente socialiste Carole Delga auront plus de mal à se faire connaître. D'autant que l'Occitanie regroupe 13 départements pour environ 4 millions d'électeurs. Autant miser dès le départ sur le bon cheval.
La Droite séduite par Aurélien Pradié
Pour le scrutin, Les Républicains ont testé les deux candidats Aurélien Pradié et Christophe Rivenq. Au premier tour, dans l’hypothèse d’une double candidature de l’extrême-Droite, Les Républicains se placent en quatrième position. Ils sont derrière Carole Delga, Jean-Paul Garraud et Robert Ménard. Sauf qu’avec Aurélien Pradié, la liste récolte 12% des intentions de vote contre 10% avec Christophe Rivenq. Soit à peine de quoi se maintenir pour le second tour. Le député semble mobiliser davantage son camp, notamment chez les cadres et chefs d’entreprises.
Au second tour, le parti a carrément abandonné l’hypothèse Christophe Rivenq. En triangulaire face à une Gauche rassemblée et au Rassemblement national, Aurélien Pradié enregistre un score supérieur à celui de la Droite en 2015, soit 23% d'intentions de vote (contre 21% des voix en 2015, NDLR). Pour finir, l’hypothèse d’une quadrangulaire avec une liste La République en Marche à 11%, pourrait nuire à la Droite car le score d’Aurélien Pradié reculerait de 6%. « J'ai préféré ne pas partir aux élections régionales […] mais je jouerai un rôle important dans cette campagne », confie Christophe Rivenq qui, pour le coup, a eu du nez.
Abdel Samari et Coralie Mollaret
* L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 013 personnes inscrites sur les listes électorales extrait d’un échantillon de 1 108 personnes, représentatif de la population d’Occitanie âgée de 18 ans et plus. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 23 février au 1er mars 2021.