Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 06.04.2021 - abdel-samari - 2 min  - vu 1702 fois

LE 7H50 de Nicolas Cadène : "Je vais continuer mon engagement pour la laïcité"

Jean-Louis Bianco et le Nîmois Nicolas Cadène à la sortie de l'Elysée Photo archive DR/ObjectifGard

L'Observatoire de la laïcité connaît ses dernières heures selon la déclaration de la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, devant le Sénat il y a quelques jours. Le rapporteur général de l'Observatoire, le Nîmois Nicolas Cadène revient pour Objectif Gard sur la disparition supposée de cet organisme créé en 2013 par Jacques Chirac.

Objectif Gard : Vous le redoutiez depuis des mois, cela semble décidé : l'Observatoire de la laïcité c'est fini ?

Nicolas Cadène : Depuis quelques heures, le président Jean-Louis Bianco et ses membres qualifiés ont en effet terminé leur mission. A priori, il n'y aura pas de renouvellement mais on ne peut pas encore parler de suppression de l'Observatoire. D'autant que le Premier ministre m'a demandé de poursuivre l'intendance jusqu'à nouvel ordre. N’étant pas attaché à un mandat, il m’a été demandé d’assurer la poursuite des actions de formation, de service public et d’information de l’Observatoire de la laïcité, jusqu’à ce que le Premier ministre annonce, peut-être d’ici la fin du mois, les annonces définitives du Gouvernement. Ce qui est regrettable ici, c'est que nous n'avons aucune visibilité, aucune information claire. Sauf de poursuivre le travail pour le moment.

Qu'est-ce qui motive cette décision selon vous ?

Nous étions un organisme indépendant reconnu par tous les acteurs de terrain qui veillait au respect de la laïcité selon la loi de 1905. Notre seule préoccupation est de faire en sorte de préserver l'équilibre laïque en France. Il s'agit selon moi aujourd'hui d'une volonté de développer de nouveaux enjeux, une autre vision de laïcité, on peut craindre que ce soit cela. Attention à ce que cela ne bouleverse pas les équilibres...

Vous avez depuis des mois de nombreux soutiens y compris des députés de la majorité. Pourquoi le Gouvernement souhaite-t-il sa suppression en force ?

Vous avez raison de le rappeler. On en est là aujourd'hui alors qu'il y a eu de nombreuses résistances, à la fois de députés de tous bords mais aussi de La République en marche. J'ai presque envie de vous dire qu'au sein même du Gouvernement, des ministres militaient pour la poursuite de l'Observatoire.

C'est quoi la suite maintenant ?

Je ne sais pas, sincèrement. Tout dépend des annonces du Premier ministre, Jean Castex. Ce serait en tout cas très dommage de mettre un terme à un outil aussi opérationnel avec la présence en son sein, d'une diversité de membres. On a prouvé que c'était efficace, à la fois vis-à-vis des conseils que l'on a pu formuler auprès des gouvernements successifs que des acteurs de terrain. Je ne sais pas quoi vous dire. Il y a un sentiment de gâchis. J'ajoute que les études l'ont démontré, l'Observatoire de la laïcité était peu coûteux pour les deniers publics. Alors, aujourd'hui, on nous parle de plusieurs structures pour le remplacer. Il n'y a aucune certitude que ce soit plus efficace. Par contre, c'est sûr que cela va coûter plus cher.

Et vous, à titre personnel, vous allez faire quoi ?

Pour le moment, je poursuis la mission confiée par le Premier ministre, je continue d'apporter des conseils aux acteurs de terrain qui sont en demande. Après, on verra. Mais une chose est sûre : je vais continuer mon engagement pour la laïcité.

Propos recueillis par Abdel Samari

Abdel Samari

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