SAINT-PRIVAT-DES-VIEUX La réhabilitation de la ligne ferroviaire Alès-Bessèges ne fait pas que des heureux
Sur le réseau social Facebook, le "Collectif contre la réouverture de la ligne Alès-Bessèges" compte presque 200 membres et entend jouer pleinement son rôle d'opposant à la réhabilitation d'une ligne ferroviaire abandonnée en 2012.
Espéré depuis près d’une décennie par l’association des usagers de la SNCF du Gard et de nombreux acteurs locaux, le retour de la ligne ferroviaire Alès-Bessèges est plus que jamais en bonne voie. L’acheminement en gare d’Alès de plusieurs kilomètres de rails en décembre dernier, quelques jours après une phase de débroussaillage à proximité de la voie, étaient déjà des signaux favorables.
Le mois dernier, une nouvelle étape fondamentale à la réhabilitation de cette ligne destinée en partie à désenclaver le nord du Gard a été franchie. La SNCF et la Région ont en effet mené une concertation, phase obligatoire pour un tel projet, avec les habitants du territoire. S'il est apparu favorablement soutenu dans la quasi-totalité des communes concernées, le projet ne fait pas l'unanimité à Saint-Privat-des-Vieux où un collectif d'opposants s'était invité lors du passage du "bus de la concertation."
Une pétition et 160 signataires
Depuis, le "Collectif contre la réouverture de la ligne Alès-Bessèges" a pris corps sur Facebook à travers la création d'un groupe public qui compte, à l'heure où nous écrivons ces lignes, 195 membres. Parce que le projet est estimé à plus de 60 millions d'euros, "le coût vient nous interroger directement en tant que contribuable puisque les territoires concernés connaissent un infléchissement socio-démographique", indique en premier lieu le collectif, qui rappelle que "lorsque la ligne a été suspendue en 2012, les trains de cette ligne étaient peu fréquentés, pour ne pas dire vides."
Un constat laissant présager le collectif que "les moyens mis en œuvre sont supérieurs aux besoins réels de la population." De plus, les opposants s'inquiètent pour les riverains qui "sont directement impactés par cette décision puisqu’ils habitent en bord de voie ferrée. Nombre d'entre eux ont acheté ou fait construire aux abords de cette ligne ferroviaire suite à sa suspension en 2012, après qu'il leur ait été affirmé que le trafic de trains de voyageurs ne reprendrait pas, ce qui peut constituer un abus de confiance."
Outre ce présumé préjudice moral, le collectif met en exergue "les problèmes de nuisances visuelles et sonores" générés par le retour de la ligne. Enfin, les opposants au projet s'interrogent "sur les impacts pour les structures et fondations des maisons aux abords de la voie ferrée ainsi que sur la dévaluation de ces biens immobiliers." Autant de griefs justifiant aux yeux du collectif l'élaboration d'une pétition disponible en ligne et en version papier, comptant à ce jour "au moins 160 signataires", et qui devrait prochainement être adressée aux municipalités concernées, à la région Occitanie et à la SNCF.
Corentin Migoule