EXPRESSO Imbroglio au Département autour de Gard Tourisme
En travaillant sur les crédits à débloquer à divers organismes, la présidente du Département, Françoise Laurent-Perrigot, a bien failli s’étouffer en découvrant la hausse de 500 000€ de la subvention dédiée à Gard Tourisme.
C’est un joli cadeau de départ qu’a offert Philippe Pécout, ex-président de Gard Tourisme, à la nouvelle majorité départementale. Actuellement, les élus de Gauche bûchent sur les séances d’octobre et de décembre. Après le vote du budget 2020 en janvier, ces séances visent à individualiser des crédits à plusieurs organismes et associations. « Quand on vote le budget primitif, on vote des masses financières. Aujourd’hui, on regarde dans le détail l’argent à distribuer », explique un élu de la majorité.
Un « petit » détail à... 500 000€ a contrarié l’exécutif. Selon nos informations, la subvention d’investissement accordée à Gard Tourisme est passée de 1,2 M€ à 1,7 M€. Sacrée inflation ! Comment expliquer ce rebond d’un demi-million d'euros ? Un rappel des faits s’impose. Fin 2019, le président du conseil départemental, Denis Bouad, devient sénateur. Du coup, conformément à la loi sur le non-cumul des mandats, il cède la présidence du Département ainsi que celle du CDT (Comité département du tourisme), plus connu sous le nom de Gard Tourisme.
C’est l’élu du canton de Roquemaure, Philippe Pécout, qui reprend l’établissement touristique. Investi dans sa tâche, l’édile fait le tour des membres du comité et dresse ce triste constat : peu de collectivités honorent leur cotisation. Il se trouve que des villes comme Nîmes ou Alès n'adhèrent pas au mode de calcul en vigueur : « On nous demandait de payer un euro par habitant en échange d’un service dont finalement nous n'avions pas vraiment l’utilité », commente un élu nîmois.
"On n'était pas au courant !"
Armé de sa calculette, Philippe Pécout édicte alors une nouvelle formule mathématique : l’adhésion des collectivités se fera par forfait (environ 500€ pour un office de tourisme et 1 000€ pour une collectivité) avec possibilité d’achat des prestations (analyse des flux de touristes, base de photos, spots publicitaires… ). La délibération est entérinée en juin, dans la foulée des élections départementales. « Cette nouvelle règle a fait revenir tous nos partenaires », défend un source bien renseignée. Charge alors au Département de payer le différentiel entre l’ancien et le nouveau mode de calcul, soit 500 000€.
« Au départ, le Département était d’accord. Nous étions dans une année préélectorale, il ne fallait pas faire de vague », poursuit cette même source. Une affirmation réfutée par un élu de l'actuelle majorité : « On n’était pas au courant ! On a découvert ça récemment dans notre travail pour individualiser les crédits ». Cet imbroglio met en exergue la fonction et l’utilité de Gard Tourisme. Prochainement, la maire de Vergèze et élue du canton de Vauvert, Pascale Fortunat-Deschamps, doit reprendre la structure. L’occasion pour l'exécutif de définir sa politique en matière touristique, l’un des piliers du développement économique du Gard.
CM
coralie.mollaret@objectifgard.com