Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 01.04.2022 - francois-desmeures - 2 min  - vu 9588 fois

ALÈS Centre hospitalier : une centaine d'agents manifestent contre "les outils de flicage" de la direction

(Photo François Desmeures / Objectif Gard)

La mobilisation répondait notamment aux 30 heures de mise en garde à vue d'une infirmière et d'une aide-soignante, le 16 mars dernier (photo François Desmeures / Objectif Gard)

La mobilisation répondait aux 30 heures de garde à vue auxquelles ont été soumises une infirmière et une aide-soignante le 16 mars dernier, sans qu'aucune charge ne soient finalement retenues contre elles. 

Une bonne centaine d'agents hospitaliers se sont réunis ce 1er avril, en début d'après-midi, pour protester contre le traitement subi par deux agents soupçonnées, en octobre dernier, d'avoir fracturé une porte du centre hospitalier Alès-Cévennes (Chac). Au-delà de cet épisode, ils souhaitaient, avec le soutien de la CGT, réclamer des "moyens humains et matériels nécessaires à une bonne prise en charge des patients et des familles", la création d'un poste d'agent de service hospitalier (ASH) de nuit ainsi que la présence d'une "équipe de personnels de sécurité par poste".

Badges et vidéosurveillance

Dans la nuit du 6 au 7 octobre 2021, rappelle Laurie Bettiol de la CGT, "un patient a vomi dans le sas des pompiers. Comme il n'y a pas d'ASH de nuit, les deux agents ont décidé d'aller prendre une laveuse mais ne l'ont pas trouvé. Elles ont alors essayé de badger à la maison médicale mais ça n'a pas marché. Elles sont passées par un autre côté, aux parois déchirées, puis sont reparties." Le lendemain, le Chac a constaté que la porte de la maison médicale, ouverte entre 20h et minuit, avait été fracturée et que des dégradations avaient été commises à l'intérieur, sans pour autant qu'un vol soit constaté. L'utilisation des badges liée à la viodésurveillance justifiaient la garde à vue aux yeux des enquêteurs. Au final, les charges ont été totalement abandonnées.

"Certains agents ont été convoqués par notre direction, s'énerve Laurie Bettiol, et les filles devaient être entendues ce 1er avril. Il n'y a finalement que le problème des clés dans le rapport, pas celui de la vidéosurveillance. Le 16 mars, l'une des deux filles finissait sa nuit quand elle est partie en garde à vue, elle n'a pas dormi pendant 48 heures."

"17 postes d'infirmiers vacants"

"On est aussi ici pour des revendications propres aux urgences, détaille Romain Sabran, secrétaire général de la CGT. On manque de personnels, de moyens, et je ne parle pas du manque d'attractivité de nos structures. Et on a beaucoup de difficultés à rencontrer le directeur, Roman Cencic." "La situation vient faire exploser un bol qui débordait déjà, reprend Laurie Bettiol. En hospitalisation, on a des patients qui dorment dans les couloirs."

Joint par téléphone, le directeur du Chac, Roman Cencic, rappelle qu'il "ne m'appartient pas de commenter la garde à vue, qui est une décision de justice". Quant au manque de moyens, il pensait rencontrer les syndicats ce 31 mars. "Mais ma proposition n'a pas eu d'écho, il n'y avait personne de disponible pour discuter." Le directeur du Chac reconnaît néanmoins que le métier est en tension à la suite de la pandémie. "J'ai 17 postes d'infirmiers vacants, remplacés par des redéploiements de service. Ainsi, sur les urgences, il y a 12 agents de plus depuis le covid."  Des arguments qui ne devraient pas suffire à calmer le personnel hospitalier alésien.

François Desmeures

francois.desmeures@objectifgard.com

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