GARD La CGT, FSU et Solidaires appellent à la grève et à la manifestation ce jeudi
Les organisations syndicales CGT, FSU et Solidaires appellent ce jeudi à une journée de grève et de manifestation à Nîmes, Alès et Bagnols-sur-cèze. Et ce n'est qu'un début, les responsables syndicaux gardois promettent une rentrée ouvrière et un mois d'octobre sur le thème de la lutte.
Au mot d’ordre initial réclamant une hausse des salaires, la revalorisation du minimum des pensions retraite et des minima sociaux face à une inflation inédite (+5,9 % en un an au mois de septembre 2022 selon l'INSEE), s’est ajouté le dossier des retraites que le Gouvernement entend bien passer en force.
Rentrée ouvrière
Alors que Force Ouvrière (FO) manifestait dans les magasins Carrefour la semaine dernière, les organisations syndicales CGT, FSU et Solidaires appellent à la grève et à la manifestation dans le Gard, notamment à Nîmes, Alès et Bagnols-sur-Cèze. Il y aura des débrayages chez Perrier, Haribo et Schneider Electrics, selon Bruno Livier, , responsable de l'union départementale de la CGT. Jean-Pierre Da Ros, président de la CFTC Gard-Lozère, appelle ses adhérents à rejoindre la manifestation. L’ensemble des organisations syndicales nationales (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires et Unsa) doivent se retrouver autour de la table le 3 octobre. Le mois d'octobre devrait ainsi voir son cortège de manifestations. Les revendications sont axées sur deux thèmes principaux que sont la question des salaires et la retraite.
La question des salaires
Sur le premier sujet, la fédération syndicale unitaire (FSU) dénonce les injustices liées au recrutement de contractuels de plus en plus nombreux. À titre d'exemple, les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), en CDD de trois années renouvelable une fois, qui connaissent des conditions de travail difficiles, un statut précaire et un salaire au dessous du SMIC, ne sont pas concernés par les hausses de salaires en discussion actuellement. "Il y a vingt ans, un enseignant qui démarrait sa carrière touchait deux fois le SMIC. Aujourd'hui c’est 1,14 fois", indique Boris Thubert, co-secrétaire FSU du Gard et professeur d'anglais à Ernest Hemingway à Nîmes. Le point principal réside ainsi dans la perte de pouvoir d'achat ces vingt dernières années. "Dans sa lettre du 16 septembre, le président nous fait part de son mépris car dans les premiers 10 % annoncés qu'il allait soi-disant offrir, il y a les 3,5 % du mois d'août, la prime informatique et la prime d'attractivité", lance Emmanuel Bois. "Depuis douze ans, nous avons perdu plus de 20 % de pouvoir d'achat. Placer tous les enseignants à un salaire minimum de 2 000 € net par mois va provoquer un tassement inique des salaires au sein de l'éducation nationale puisque 2 000 € net c'est le salaire aujourd'hui d'un enseignant avec 12 ans d'expérience, qui va donc se retrouver avec le même salaire qu'un débutant", ajoute t-il.
La retraite à 60 ans
"Les deux revendications principales, dont la retraite à 60 ans, c'est 44 milliards d'euros alors que les bénéfices des entreprises du CAC en 2021 c'est 160 millards d'euros. Alors de l'argent, il y en a !", lance Bruno Livier. "Transformons la grogne individuelle en grogne collective, c'est celle qui est efficace". Les différents syndicats impliqués dans l'appel à la grève et à la manifestation de jeudi, la CGT en tête, s'accordent sur la même revendication : une retraite à 60 ans à taux plein avec une pension minimum équivalente à un SMIC qui serait de 1500 € net.
À Nîmes, le cortège partira à 14h de la Maison Carrée en direction des boulevards du général Perrier de l'Amiral Courbet, direction Feuchères. Des manifestations sont prévues également à Bagnols-sur-Cèze et Alès, où les syndicats seront reçus en audience à 11h par le sous-préfet.
Yannick Pons
En marge des revendications nationales, une manifestation est prévue le 30 septembre au Carrefour route d'Arles en soutien à une employée qui aurait été maltraitée physiquement et verbalement par un manager la semaine dernière.