Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 13.10.2022 - corentin-migoule - 2 min  - vu 7520 fois

ALÈS Grève chez ATS-Marle : "C'est la première fois en 28 ans qu'on voit ça"

Deuxième jour de grève pour la majorité des salariés de l'entité alésienne ATS, propriété du groupe Marle. (Photo Corentin Migoule)

Depuis hier, mercredi, les salariés de l'entreprise alésienne ATS-Marle, fonderie de précision spécialisée dans la fabrication de prothèses orthopédiques, sont en grève pour une durée indéterminée. L'échec des négociations annuelles obligatoires (NAO) a déclenché le mouvement. 

Toutes proportions gardées, la situation de l'entité alésienne ATS, propriété du groupe Marle, ressemble à celle de TotalEnergies. Après avoir enregistré 23 millions d'euros de chiffre d'affaires sur l'exercice 2021/2022, soit plus de 7 millions d'euros de bénéfices, "un chiffre en hausse", l'usine basée sur la rocade alésienne depuis 1986 a procédé aux traditionnelles négociations annuelles obligatoires (NAO).

D'après Jérome Hauteville, délégué syndical CGT et employé depuis 22 ans, six réunions avec la direction du site alésien ont eu lieu depuis plusieurs mois dans le cadre des NAO. Échec sur échec pour l'intersyndicale (CGT, CFTC, CGC) qui réclamait initialement 200 euros brut d'augmentation par mois pour l'ensemble des salariés. "Le directeur nous a proposé de casser l'accord des 35 heures pour passer à 38 heures hebdomadaires afin d'augmenter les salaires. On a refusé", rejoue le délégué syndical.

En grève jusqu'à mardi ?

Après quoi, la direction aurait proposé une augmentation générale de 1%, assortie d'une augmentation individuelle du même ordre, en plus de la prime Macron d'un montant de 500 euros. "On a également refusé pour faire une contre-proposition à la baisse de 150 euros d'augmentation pour tout le monde", développe Jérôme Hauteville. Après un énième statu-quo, l'intersyndicale a signé un PV de non-conciliation et déclenché un mouvement de grève dès le lendemain.

Depuis ce mercredi 12 octobre donc, plus de 95% des 117 salariés que compte l'entité alésienne seraient en grève, "y compris des cadres""Il y a aussi un mal-être depuis l'arrivée du nouveau directeur en juillet 2021 avec une vague de démissions et des arrêts maladie", expose Johan Boiral, délégué syndical, décrivant peu ou prou un management à la hussarde. Et d'ajouter : "C'est la première fois en 28 ans que la direction nous fait sortir pour les NAO. C'est historique !"

"C'est aussi une grande première avec un tel taux de grévistes", complète Jérôme Hauteville, qui se dit prêt à maintenir le mouvement "jusqu'à mardi", date du prochain comité directeur auquel participera le PDG du groupe Marle. Ce jeudi matin, en ce deuxième jour de mobilisation, Jean-Michel Suau, élu d'opposition à la ville d'Alès, est venu témoigner son soutien aux grévistes au nom de la section alésienne du Parti communiste.

Corentin Migoule

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