ALÈS Des cadeaux et des tacles pour le dernier conseil municipal de la mandature Roustan
Tenir un conseil municipal un 23 décembre, à deux jours de Noël, a donné des idées au maire d’Alès, Max Roustan. Pour ce dernier exercice démocratique de son mandat, il a distribué des cadeaux à ses trois opposants préférés…
Ce lundi soir, le Père Noël était à Alès, à l’Atome précisément, en costume cravate. Un drôle de Père Noël puisqu’il n’a offert des cadeaux qu’à ceux qui le chahutent régulièrement… Si les opposants préférés de Max Roustan, Jean-Michel Suau et Fabien Gabillon (Benjamin Mathéaud était absent, Ndlr), ont pris l’offrande comme un cadeau d’adieu du maire sortant, il s’agissait plus certainement de sa part de cadeaux empoisonnés.
Fabien Gabillon aux petits soins
L’ambiance était guillerette ce lundi soir au conseil municipal d’Alès. Avant même d’aborder la première délibération, Max Roustan s’adresse à l’assemblée : « Je voudrais dire quelques mots sympathiques dans le cadre de l’humour ». En regardant Fabien Gabillon, qui en d’autres temps s’inquiétait du débit d’eau au Pôle Santé Bien-être Alès les Fumades (relire ici), le maire lui annonce qu’il lui a fait un cadeau : une petite bouteille d’eau des Fumades accompagné d’un bon bien-être « pour se détendre un peu ». Beau joueur, Gabillon sourit.
L’arbre de Benjamin Mathéaud
« Je suis désolé que M. Mathéaud soit absent ». La phrase, prononcée par Max Roustan, est à marquer d’une pierre blanche. Le maire d’Alès n’a effectivement pas pu offrir en main propre un joli petit arbre qui aurait certainement fait le bonheur de Benjamin Mathéaud. L’élu d’opposition a souvent dénoncé la politique de bétonisation de Max Roustan, notamment à travers l’exemple de la place des Martyrs de la Résistance. Une attaque dont s’est encore défendu le maire hier : « Les arbres à Alès, on en a planté 450 ! », assure-t-il.
Un steak haché pour Jean-Michel Suau
La cérémonie des « Roustan Awards » s’est terminée par la remise d’un steak haché à Jean-Michel Suau. « C’est normal, c’est l’ardent défenseur de l’abattoir », précise le maire qui annonce une fois de plus qu’une « solution a été trouvée pour sauver l’abattoir », sans pouvoir s’empêcher de lancer : « ah ça, tout le monde a des solutions, mais personne ne veut payer ! ».
La riposte
Les deux récipiendaires présents ne sont pas montés sur scène, émus aux larmes, pour remercier leur généreux bienfaiteur. Mais depuis leur fauteuil d’opposant, ils n’ont pas manqué de répartie : « Je vous remercie de ce magnifique cadeau », ironise Gabillon en montrant sa bouteille d’eau. « J’espère que vous ne cherchez pas à m’empoisonner », poursuit-il avant de tacler : « J’aurais aimé moi aussi vous offrir un cadeau comme un séjour à Mercoirol ou un logement dans l’éco-quartier, mais je ne pourrais pas le faire », faisant allusion à deux serpents de mer de l’ère Roustan (lire ici).
Le bilan de Roustan par Gabillon
Après les bons mots, Fabien Gabillon se montre plus incisif. Il pointe « une tendance légère à la baisse » de la population alésienne : « 40 851 habitants en 2011 et 40 219 en 2017 », lit-il. Il peint alors un triste tableau de la ville évoquant tour à tour un taux de chômage sur Alès à « 16,6% » ; une « baisse des créations d’entreprise » ; un « salaire médian des alésiens de 16 336€ » ce qui fait d’Alès « l’une des villes les plus pauvres de France » ; des prix de l’immobilier en baisse : « les spécialistes de l’immobilier déconseillent d’acheter ici » ; et la fibre « qu’on a toujours pas ». Réponse de Max Roustan : « Avec ce que tu viens de dire, putain de con, j’aurais déménagé depuis longtemps ! ».
Et aussi :
- Après 45 minutes d’échanges gratinés et de cadeaux empoisonnés, le conseil municipal a enfin débuté ! Des subventions aux associations sportives ont été votées à hauteur de 62 200€.
- Jean-Michel Suau s’est lancé dans une longue série de sept questions sur la protection des données numériques par la ville d’Alès. « La loi est respectée car un agent veille au grain », lui a répondu Roustan.
- « Tu n’es pas élu alors tu ne parles pas », a lancé sèchement Fabien Gabillon au bras droit de Max Roustan, Christophe Rivenq, qui n’a pas moufté.
- L’adjoint de Max Roustan, Aimé Cavaillé, a fait une sortie agacée : « Encore une fois, la ville d’Alès n’a pas la compétence de la fibre ! », a-t-il répondu à Fabien Gabillon.
- À l’occasion de la dernière délibération, Jean-Michel Suau a lui aussi voulu faire de l’humour. Il lance à Max Roustan : « Dans un an, à Noël 2020, que souhaitez-vous comme cadeau quand vous serez à notre place ? Une côte de bœuf ou une merguez ? ». Comme quoi, humoriste, c’est un vrai métier.
Tony Duret