Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 15.02.2022 - corentin-migoule - 4 min  - vu 2063 fois

ALÈS "La tête et les jambes" : l'épopée des ingénieurs-footballeurs de l'école des Mines en Coupe de France

L'équipe de foot de IMT Mines d'Alès entraînée par Jérôme Cambier enchaîne les tours en Coupe de France. (Photo Laurène Carmelle / IMT Mines)

La belle aventure se poursuit pour les ingénieurs/footballeurs de l'IMT Mines d'Alès qui empilent les victoires en Coupe de France. Vainqueurs (3-2) de la finale régionale face à l'INSA Toulouse, les Alésiens défieront des Bordelais au tour suivant.

"Un esprit sain dans un corps sain." Tel est le leitmotiv de ces 460 étudiants de IMT Mines d'Alès qui ont fait le choix d'adhérer à l'association sportive de l'école présidée par Christophe Vieljus. Parmi eux, une petite cinquantaine de footballeurs s'épanouit auprès de celui qui en est l'entraîneur, Jérôme Cambier. Deux fois par semaine, le mardi et le jeudi, après une studieuse journée sur les bancs de l'école, les futurs ingénieurs foncent au stade Mandela d'Alès pour y retrouver leur coach à l'entraînement.

Depuis septembre, l'engouement est palpable. "Ils sont hyper-investis ! À chaque entraînement, j'ai minimum 32 joueurs. On se retrouve à faire des 16 contre 16, c'est fantastique", se félicite le coach, chargé d'adapter ses séances à tous les niveaux pour "ne laisser personne sur le bord de la route", tout en permettant aux meilleurs éléments de "progresser encore".

Une belle épopée

Comme une vraie équipe, les footeux de l'école des Mines participent à un championnat. "Il est organisé par la Fédération universitaire et est composé de huit équipes, ce qui correspond à un match par mois de septembre à mai", explique Nathan, l'un des deux capitaines de l'équipe alésienne. Parce que les plus affamés de ballon rond estimaient cela insuffisant, la section foot de IMT Mines d'Alès a aussi engagé une équipe en Coupe de France des écoles.

En terminant dans les deux premiers de la phase de poule, les étudiants alésiens se sont hissés en demi-finale de la phase régionale contre l'École nationale de l'aviation civile (ENAC) de Toulouse dont ils ont disposé, avant d'affronter l'Institut national des sciences appliquées (INSA) de Toulouse, le 27 janvier dernier. Au terme d'un match héroïque, dont ils ne partaient pas favoris en l'absence de plusieurs éléments de premier choix, les hommes de Jérôme Cambier l'ont emporté (3-2) en résistant aux assauts toulousains en fin de match.

Place désormais aux tours interrégionaux avec un huitième de finale prévu le 10 février contre les étudiants de Sciences Po Bordeaux, vainqueurs de la Coupe Aquitaine. "Si on gagne, on jouera contre le vainqueur du match entre le premier la Ligue Bretagne et celui de la Ligue Pays de la Loire", développe le coach cévenol, qui a écumé plusieurs clubs du bassin alésien. Après quoi, une éventuelle demi-finale, puis la grande finale de la Coupe de France de football des écoles supérieurs pourraient achever la belle épopée de IMT Mines d'Alès. Nul doute que s'ils parvenaient à atteindre ce stade, les footballeuses de l'équipe féminine de l'école se mueraient en supportrices comme elles le font déjà parfois.

Des anecdotes à raconter

Si les règles du football traditionnel restent inchangées lors de ces rencontres inter-écoles (à l'exception du carton jaune qui équivaut à une exclusion temporaire de 10 minutes), Jérôme Cambier note quelques nuances : "En plus d'avoir un bel esprit de compétition, les joueurs font preuve d'une bonne entente entre eux et avec les adversaires. Ça ne râle jamais, il y a une grande maturité." Et le technicien alésien d'ajouter : "Je me rends compte qu'il y a des passerelles à créer avec les clubs de foot du bassin. Parmi les joueurs que j'entraîne, certains ont largement le niveau. S'ils avaient la possibilité de jouer le dimanche avec une équipe du coin, je suis sûr qu'ils croqueraient avec plaisir !"

S'il partage l'avis de son coach, Nathan dit avoir "trouvé sa place" grâce à la pratique d'un sport collectif dans ce cadre scolaire, au sein d'une institution qui compte plus de 1 200 étudiants. Et d'ajouter : "Quand on a gagné, on se retrouve le lendemain en cours à 8 heures du matin avec un grand sourire. Quand on a perdu, tout le monde le remarque. Des aventures sportives comme celle-là, ça fait des anecdotes à raconter !"

Quant à Émile, étudiant en deuxième année et également capitaine de l'équipe, le football, qui lui "manquait beaucoup", est un bon moyen de se "défouler" après les cours. S'il relève un niveau de jeu "intéressant", ce dernier apprécie la dynamique collective du ballon rond qui "dépasse le cadre du sport". "On a créé un vrai groupe de copains. On se retrouve pour faire l'apéro ou réviser ensemble. C'est top !", conclut-il. La tête et les jambes. Ces footballeurs-ingénieurs de l'école des Mines ne manquent décidément pas d'atouts.

Corentin Migoule

Le Cartel des mines dans le viseur. Bien qu'ils ne négligeront pas leur huitième de finale face à leurs homologues bordelais, les footballeurs de l'IMT Mines d'Alès ont fait du "Cartel des mines" leur priorité. "C'est l'aboutissement de notre entraînement tout au long de l'année", prévient Émile. "Beaucoup de troisième année qui sont partis en stage à l'étranger prennent un billet d'avion exprès pour être là", complète Nathan. Mais quelle est donc cette compétition qui suscite un tel engouement ? "C'est un peu les Jeux Olympiques des écoles des mines", résume Christophe Vieljus, au sujet de cette compétition inter-écoles qui a lieu chaque année, à la fin du mois d'avril, juste avant le départ en vacances des étudiants. Créé en 1962, l'événement, articulé autour de quatre journées d'épreuves sportives individuelles et collectives, regroupe les écoles des mines de France et d'Europe. Cette année, Saint-Étienne en est la ville hôte. Fort de 35 victoires en 46 participations, l'IMT Mines d'Alès tentera de tenir son rang. "On est clairement l'équipe à battre", sourit le président de l'association sportive.

Corentin Migoule

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