ALÈS Max Roustan annule le conseil municipal et renforce la colère des gilets jaunes
Ce lundi, à deux heures du conseil municipal, le maire d'Alès a annulé ce rendez-vous démocratique. Une décision que regrettent certains conseillers municipaux ainsi que les gilets jaunes.
Max Roustan a-t-il voulu faire un coup politique ? A-t-il pris sa décision dans la précipitation ? Seule certitude, il a informé les conseillers municipaux de l'annulation du conseil municipal, par SMS, deux heures avant la séance. L'un d'entre eux, l'élu d'opposition Jean-Michel Suau, dévoile le message envoyé par le maire : "En raison des événements actuels, nous sommes dans l'obligation de reporter le conseil municipal de ce soir à une date ultérieure", lit Jean-Michel Suau. Un SMS dont il se dégage une certaine contrainte.
Seulement, dans le communiqué adressé à la presse quelques minutes plus tard, le ton est différent, le message plus politique. Et l'annulation du conseil municipal ne se fait plus dans "l'obligation", elle est désormais totalement assumée. Voici le communiqué : « En raison de l’attitude irresponsable, au silence et au mépris du président de la République face à la crise. Face à l’absence de réponse du pouvoir aux revendications légitimes des gilets jaunes, et aux dégâts économiques locaux importants, j’ai décidé, afin de faire valoir au nom de la ville d’Alès notre mécontentement et notre désarroi, de ne pas tenir le conseil municipal ce jour. Il en sera fait état au président de la République et au ministère de l’Intérieur, en leur demandant de mettre urgemment en œuvre des mesures favorisant une sortie de crise. »
"On a des colères contre la mairie"
L'opposition n'a pas non plus manqué l'occasion de faire un coup ce lundi soir. Jean-Michel Suau et Fabien Gabillon déballent deux gilets jaunes de leurs emballages et les enfilent pour un point presse improvisé devant l'Atome, là où devait se tenir le conseil municipal. Le premier dit partager la colère des gilets jaunes et le "ras-le-bol d'une société où l'on augmente la contribution sociale généralisée (CGS) pour les retraités et les salariés, où l'on rembourse de moins en moins l'accès aux soins et où, parallèlement on fait un cadeau de 40 milliards d'euros avec le crédit d'impôt, et que dans le même temps l'on supprime l'ISF".
À ses côtés, les trois gilets jaunes présents tiennent aussi à faire passer un message : "On venait au conseil municipal pour avoir l'appui de l'ensemble des élus d'Alès et de l'agglomération pour que notre lutte soit légitime", explique Hervé, un porte-parole alésien des gilets jaunes. L'homme regrette la décision de Max Roustan d'avoir annulé le conseil municipal : "On considère qu'il se désolidarise. Finalement, il fait au niveau local ce qu'il se passe au niveau national. On a des colères contre la mairie". Toujours au nom du mouvement, Céline conclut : "On voulait juste écouter les débats et si on nous avait donné la parole, oui on l'aurait prise".
Tony Duret