Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 24.11.2017 - thierry-allard - 3 min  - vu 1540 fois

BAGNOLS Incendie de l’école Jules-Ferry : dégâts importants, maire en colère

« J’en ai marre, vraiment marre », lâche le maire de Bagnols Jean-Yves Chapelet. Derrière lui, le lieu d’où est parti l’incendie de containers poubelle vers 3 heures du matin cette nuit, incendie qui a provoqué d’importants dégâts au bâtiment D de l’école élémentaire Jules-Ferry.
Sur place, les dégâts sont importants (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Les hommes de la police nationale sur les lieux du sinistre, ce matin à Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

L’odeur de brûlé, acre et persistante, se dégageait encore des lieux en milieu de matinée. Une odeur que les élèves de l’école des Escanaux n’ont pas à sentir, et des dégâts qu’ils n’ont pas à voir : le maire a décidé de fermer l’école, au moins pour la journée.

« J’assume mes responsabilités, il faut que l’Etat assume les siennes »

Un maire ulcéré : « je suis un maire qui se bat, qui assume ses responsabilités, martèle-t-il sur un débit de mitraillette. Mais maintenant, il faut que ça s’arrête, il y a un mois et demi, j’ai rencontré le préfet et le procureur pour leur dire qu’on avait un sérieux problème de feux de containers répétés. On en était à huit. Je leur ai dit qu’on allait avoir un sérieux problème, et voilà, on l’a. Je le répète : j’assume mes responsabilités, il faut que l’Etat assume les siennes. » Un maire en colère, et il y a de quoi : le container qui a mis le feu à l’école était le quarantième à partir en fumée en à peine un mois et demi. « Je veux qu’il y ait de la police, et un dispositif adapté, ce n’est pas avec deux policiers nationaux la nuit qu’on va y arriver », tonne l’édile, qui a fait partir un courrier courroucé au ministère de l’Intérieur ce matin aux aurores.

Une colère justifiée aussi par un contexte : il y a quasiment un an jour pour jour, un incendie criminel détruisait le bureau du directeur de l’établissement d’alors, et endommageait une bonne partie d’un des bâtiments de l’école. Il y en a eu pour 500 000 euros de dégâts, partiellement couverts par les assurances, et de longs mois de travaux.

« Le plus dur va être d’expliquer aux élèves ce qui s’est passé »

Cette fois-ci, même si « les dégâts sont moindres », dixit le maire, ils sont très importants. Outre la suie « bien noire et bien puante », selon les mots de Jean-Yves Chapelet, une partie du réseau électrique est complètement détruite, de nombreuses vitres ont éclaté tout comme une canalisation d’eau, et la cage d’escalier qui jouxte le mur porteur est endommagée. On se dirige donc vers de nouveaux lourds et longs travaux, qui vont obliger les équipes enseignantes à se réorganiser, le bâtiment abritant neuf classes. Sur ce point, des enseignants croisés ce matin se montraient plus fatalistes qu’autre chose. Une réunion est prévue ce vendredi en début d’après-midi pour décider de la suite. « Aujourd’hui, le but est de réouvrir l’école en début de semaine prochaine, mais je ne peux pas dire que je suis sûr à 100 % que l’école rouvrira lundi », précise l’élu.

Le directeur académique des services de l’Education nationale (DASEN) Laurent Noé s’est rendu sur place ce vendredi matin, dans la foulée du directeur de cabinet du préfet. « Il est important de venir voir les équipes », souligne le DASEN. « Au moment où les élèves rentreront, des cellules de crise viendront les accompagner, avec une assistante sociale, un psychologue de l’Education nationale et des infirmières scolaires, pour prendre en compte et parvenir à mettre à distance l’émotion des adultes et des enfants, et une équipe mobile académique de sécurité, qui a l’expérience des situations difficiles, sera là dès lundi si besoin. »

Sur place, les dégâts sont importants (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Côté élèves, « ce matin certains petits se disaient ‘encore, ça recommence’ », explique le trésorier de l’Association des parents d’élèves Jonathan Villa. Pour lui, « le plus dur va être d’expliquer aux élèves ce qui s’est passé », tout en différenciant bien les faits actuels de ceux d’il y a un an. « Il ne faut pas faire d’amalgame, cette fois l’école n’était pas forcément visée », souligne le DASEN.

Reste que ce pénible épisode vient souffler sur les braises à peine refroidies de l’année dernière. Ce matin, les services de police judiciaire étaient sur place. Suivant la courbe des dégâts tant matériels que symboliques de cette série d’incendies criminels, la pression sur eux mais aussi sur les services de l’Etat est montée d’un cran aujourd'hui.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

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