Difficile, actuellement, de faire sortir des films d'actualité de Palestine. "On aurait aimé avoir From Ground Zero, qui rassemble des petits films faits par des gens sur place, mais c'est trop cher", confie Salima, qui participe à l'organisation annuelle de l'Automne palestinien. Pour autant, l'Automne palestinien en Cévennes reste accroché à l'actualité du territoire dont il parle, à travers des documentaires produits par d'autres que des Palestiniens et même l'avant-première d'un film produit par huit nations différentes, Vers un pays inconnu. 

Quatre documentaires et deux fictions seront donc projetées au CinePlanet, partenaire de la manifestation. Toutes les projections sont suivies d'un débat. Sur place, un stand de l'association proposera des livres, ainsi que des produits palestiniens. "La programmation a été faite avec le directeur du cinéma, afin d'évaluer ce qui était le mieux, et ce qui était possible", expliquent Salima et Leïla, autre membre de l'association. 

Les deux femmes disent parvenir encore à avoir des nouvelles de Palestiniens toujours présents dans les territoires. "On filme aussi nos manifestations du samedi, devant la mairie, pour montrer aux gens sur place que d'autres les soutiennent." Pour les deux militantes, la position d'une France qui dénonce sans sanctionner "est catastrophique. Dès que le Président fait un pas en avant, le régime israélien lui tombe dessus. Il montre surtout sa solidarité avec Israël et l'État n'a pas interdit un récent gala en soutien à l'armée israélmienne à Paris."

Le festival permet de faire un pas de côté sur une situation qui s'aggrave de plus en plus, au point que le comité spécial de l'ONU pour la Palestine a évoqué pour la première fois, ce jeudi, des méthodes de guerre de l'armée israélienne, à Gaza, qui "correspondent aux caractéristiques d'un génocide". C'est même par La Vie est belle qu'est lancé le festival, ce vendredi 15 novembre à 20h30, un film documentaire sur le voyage du réalisateur Mohamed Jabaly en Norvège, en 2014, alors que les frontières de Gaza ferment. 

Samedi 16 novembre, nouveau documentaire, à 16h, D'un exil à l'autre, en présence de la réalisatrice, donne à voir le statut des Palestiniens dans le monde. À 20h30, place au film de fiction Le Sel de la mer, réalisé en 2008, soit la rencontre entre une Américaine d'originie palestinienne, qui vient habiter à Ramallah, avec un Palestinien qui, lui, ne souhaite que partir. 

Dimanche 17 novembre, à 16h Vers un pays inconnu, film de fiction en avant-première sur l'histoire de deux cousins palestiniens qui fuient un camp de réfugiés au Liban pour être bloqués à Athènes, tout en cherchant un moypen de rallier l'Allemagne. Et sont pris dans un engrenage (film sélectionné à la Quinzaine des cinéastes du festival de Cannes). 

Lundi 18 novembre, à 20h30, ce sera au tour du documentaire franco-italien Voyage à Gaza d'être diffusé, un documentaire créé à partir d'images antérieures aux attentats du 7 octobre 2023. Enfin, mardi 19 novembre, à 20h30, No Other land, prix du public du meilleur documentaire à la Berlinale 2024, un fim tourné par deux Palestiniens et deux Israéliens, dont l'association France Palestine Solidarités est partenaire de la distribution.

Le festival s'achèvera sur une soirée conviviale, samedi 23 novembre, au foyer communal de Saint-Jean-du-Pin, en présence de deux membres du collectif juif décolonial, qui se reconnaissent dans la tradition juive antisioniste, à 18h. Puis, repas oriental (sur réservation au 06 69 46 04 78) et concert, avec Vojao, un duo au son du oud, du bouzouki et des chants.