ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine
Françoise a sa place. Jeudi en fin de matinée, une bonne partie des élus étaient dans son bureau. Quelques cacahuètes, un petit verre de vin avec modération. Un instant de vie politique apaisée comme il en manque au Département depuis quelques mois. Il faut dire que les Sénatoriales ont laissé des traces... Mais là, Françoise Laurent-Perrigot a réussi son pari, mettre autour d'elle ses vice-présidents et même Denis Bouad et Alexandre Pissas qui ne peuvent pas se voir en peinture depuis des lustres. Pas un mot plus haut que l'autre, pas de regards noirs. Pas de vague. Mais une jolie rose sur la table. Celle probablement du début de la réconciliation. Enfin des sourires, du plaisir d'échanger sans mauvais esprit. Le début du changement, les premiers effets d'une stratégie opérée par la nouvelle présidente et son cabinet depuis quelques mois : parvenir à apaiser les tensions inutiles avec comme point d'orgue l'intérêt général. Assez déroutant tant le personnel politique nous a habitué à une espèce de guerre d'ego, particulièrement entre hommes. Tiens il y a même trois semaines, elle a annoncé qu'elle apporterait son soutien à tous les élus sortants de la majorité, sans exception. Maligne, elle ferme le jeu immédiatement et renvoie l'ascenseur aux élus qui lui ont offert le fauteuil en novembre dernier. Certains n'en sont pas revenus quand l'élue de Quissac, âgée de 70 ans, a fait savoir aussi qu'elle ne s'accrocherait pas au pouvoir à tout prix. Sagesse ou papesse politique ? Plutôt heureuse de s'occuper des dossiers du Département, Françoise Laurent-Perrigot ne fait pas du pouvoir centralisé l'alpha et l'omega de l'aboutissement d'une carrière. Au contraire, plutôt mal à l'aise avec la lumière, les médias, elle s'est donnée pour seul but pendant six mois de s'enfermer dans le noir avec ses équipes pour mettre le nez dans tous les fonds des dossiers. Et de rencontrer sans tambour ni trompette les acteurs du territoire qui interagissent avec la collectivité qu'elle dirige. Sans oublier l'opposition de Droite et du Centre qui compte dans une majorité relative. Elle a déjà réussi à sauter la première haie en réussissant à voter le budget 2021 et les commissions permanentes suivantes. Elle est en passe de réussir le deuxième saut d'obstacle en ne se mêlant pas des divergences au sein de son propre parti qui se déchire sur la bonne stratégie pour les Départementales. En restant discrète, elle conserve l'amitié de tous. Et se pose en rassembleuse. Comme ce jeudi avant le déjeuner. Où, sans rien dire, sans organiser quoi que ce soit tout le monde est venu naturellement vers elle, au 5e étage de l'hôtel du Département pour retrouver un peu de chaleur, une amie de longue date qui rassure. Qui ne fait pas d'histoire. Mais écrit la sienne en toute discrétion...
Nul n’est préfète en son pays… Un nouveau préfet, c’est comme un nouveau supérieur hiérarchique qui arrive dans une entreprise, on est curieux de savoir de qu’il s’agit et à quelle sauce on risque d’être mangé. Alors, avant même sa prise de fonction, à peine son nom divulgué, on le« googlise » en douce pour voir à quoi il ressemble, découvrir son parcours et éventuellement trouver des dossiers. Quand le nom de la nouvelle préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon, est sorti dans la presse il y a une quinzaine de jours, quelques élus et employés de la fonction publique - qui seront amenés à la fréquenter régulièrement - ont sauté sur leur clavier. Et le résultat des recherches en inquiète certains quand d’autres se rassurent. D’abord parce que la future préfète du Gard a été conseillère technique au cabinet de la ministre du Logement et de la Ville, Christine Boutin, en 2007. Et que cette dernière vient justement de faire le bonheur des réseaux sociaux, il y a quelques jours, en confondant Jésus Christ avec un footballeur brésilien évoluant en Angleterre, Gabriel Jesus. On conseille vivement à Mme Lecaillon de ne pas commettre une telle erreur avec les joueurs du Nîmes Olympique ce qui, dans une ville de foot, pourrait être considéré comme le 8e péché capital. On apprend aussi que Marie-Françoise Lecaillon est « fascinée par la grandeur de l'État (je fais partie du "fan-club" de Napoléon depuis toute petite) », ou encore qu’elle n’est pas dupe de son rôle : « Un sous-préfet, surtout en province, est un notable local avec tout ce que cela signifie de grisant (le pouvoir n’est pas un vain mot…), et de contraintes ». Dans le Gard, après le long passage de Didier Lauga, il n’est pas sûr que certains l’attendent comme le messie. Pas le joueur de foot évidemment…
Ces élus qui augmentent leurs indemnités. Élu président du PETR (Pays garrigues et Costières de Nîmes), le maire de Marguerittes Rémi Nicolas a fait voter une hausse de son indemnité ainsi que de celles des vice-présidents. De 390€ brut par mois, l’indemnité du président passe à 780€ et de 180€ à 360€ pour les vice-présidents. Le PETR s’occupe notamment du montage des dossiers pour les fonds européens. Rémi Nicolas défend la mesure : « Ces indemnités étaient bien en-deçà de celles des autres syndicats comme le Sitom ou le Scot. On s’est mis en cohérence avec les autres… Ce n’est pas une tare de percevoir des indemnités si on travaille et que l’on s’investit. » Espérons donc qu’ils le fassent tous.
Christophe Serre, futur président du Département ? En colère, Denis Bouad a menacé de ne pas se représenter si la nouvelle présidente ainsi que le parti le tenaient à l'écart du jeu politique. Un caprice de star pour le nouveau sénateur qui ne s'arrêterait pas là... Selon nos informations, Denis Bouad glisserait dans ses conversations mondaines le nom de Christophe Serra comme potentiel candidat pour la présidence du Département. Rien d'étonnant... Le maire de Saint-Paulet-de-Caisson, élu du canton de Pont-Saint-Esprit, est proche de Simon Sutour ainsi que de Fabrice Verdier. Les grands amis d'un certain Denis Bouad...
Burgoa snobe les enjeux départementaux ? Ça commence à agacer sérieusement Jean-Paul Fournier. Laurent Burgoa, chef de l’opposition de la Gauche au Département n’a pas cinq minutes dans son agenda pour la réunion de préparation des prochaines Départementales de la Droite et du Centre. Malgré l’insistance de ses amis et du maire de Nîmes, le sénateur fait durer le suspense et a déjà refusé les deux dates proposées par le patron de la capitale du Gard. Ce qui laisse penser que l’ancien adjoint a compris que si la Droite remporte le Département dans quatre mois, le grand perdant ce sera lui. Il n’aura plus aucun espace et devra faire face à la nouvelle génération notamment Julien Plantier avec qui les relations ne sont vraiment pas au beau fixe depuis qu’il a répété un peu partout "que le petit jeune allait rester au fond de la classe et apprendre…"
Julien Plantier félicité par le maire. Tout le monde a parlé du face-à-face entre Thierry Procida, le président de l’UDI dans le Gard, et Julien Plantier, le premier adjoint de Nîmes, sur le plateau de Bonsoir le Gard sur Objectif Gard il y a quelques semaines. Pour certains, le centriste a été léger dans son argumentaire mais a semblé humain. Du côté de Julien Plantier, beaucoup l’ont trouvé droit dans ses bottes mais un peu dur. Ce n’est pas le cas de Jean-Paul Fournier qui a applaudi des deux mains son protégé. Habitué à regarder l’émission en replay le matin, cette fois-ci le maire a suivi les débats carrément en direct. Y'en a un qui a marqué beaucoup de points à ses yeux…
Sympa de prévenir. Lecteur assidu d’Objectif Gard, le maire de Laudun-l’Ardoise Yves Cazorla est donc bien informé. C’est d’ailleurs par notre truchement qu’il a appris que non pas un, mais deux députés, étaient sur sa commune vendredi pour visiter le 1er Régiment étranger de génie de la légion étrangère, et il a tenu à la faire savoir :
Jérôme Puech fait encore des siennes. À l'issue d'un conseil fédéral du Parti socialiste, il y a plus d'une semaine, Jérôme Puech s'est fendu d'un message sur un groupe interne des militants et sympathisants. Le Nîmois y aborde les futures élections Départementales et la stratégie de la Gauche pour conserver la collectivité. Autant dire que Jérôme Puech est tranchant : concernant les élus sortants, qui ont pris des distances avec le parti, pas question de soutenir. Le problème, c’est qu’il y en a un paquet. Sur les 14 élus du groupe PS et apparentés au Département, seulement quatre sont en règle avec la fédération PS… Une réaction épidermique qui ne sera pas sans braquer quelques ego au cinquième étage de la collectivité.
La binôme d’Alexandre Pissas fait débat. Sylvie Nicolle, vous connaissez ? Ces cinq dernières années, la binôme d’Alexandre Pissas sur le canton de Bagnols n’a pas brillé par ses interventions au conseil départemental. Il faut dire que la maire de Sabran n’a aucune délégation. Du coup, certains membres de la Gauche propose à Alexandre Pissas de prendre une nouvelle partenaire. Une proposition déclinée par l’intéressée. Il faut dire que Sylvie Nicolle a joué un rôle prépondérant dans le jeu politique. Dans un contexte de majorité relative, sa solidarité sans faille à Alexandre Pissas a permis à celui-ci de négocier avec le président Denis Bouad puis François Laurent-Perrigot. Comme quoi derrière chaque homme se cache une femme…
Départementales : à Nîmes, Emmanuel Carrière suppléant de Richard Tibérino ? En pleine préparation des Départementales de juin, la Droite cherche à bâtir des quatuors de choc. Sur le canton de Nîmes 4, le binôme Richard Tibérino/Véronique Gardeur-Bancal repart en campagne. Seulement cette fois, le nouveau président du syndicat de traîtement des déchets, Richard Tibérino, a demandé à Emmanuel Carrière d’être son suppléant. Prise de guerre de Jean-Paul Fournier aux dernières Municipales, le fils du prix Goncourt Jean Carrière a également enseigné pendant 12 ans à Valdegour. Si pour l’heure rien n’est officiel, les discussions semblent aboutir. Reste qu’un autre élu départemental, Laurent Burgoa, risque de faire grise mine. Lui aussi avait demandé à Emmanuel Carrière de le suppléer. Le sénateur se voit opposer un deuxième refus après celui du jeune élu, François Courdil.
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