CHAMBORIGAUD Le réseau d’eau potable pollué par un herbicide la semaine dernière
Des prélèvements effectués le 22 mars à Chamborigaud ont révélé la présence d’un herbicide sur le réseau de distribution d’eau potable géré par la Régie des eaux d’Alès Agglomération (Reaal).
« La nouvelle est tombée mercredi dernier. La Reaal nous a alerté que l’eau était polluée et impropre à la consommation. Un herbicide en quantité vingt fois supérieure à la limite autorisée est en cause », explique Émile Corbier, le maire de Chamborigaud. D’après l’Agence régionale de santé (ARS), qui a effectué les prélèvements au niveau de deux puits en bordure du cours d’eau du Luech, cet herbicide, le Fenuron, serait retrouvé notamment dans certaines résines utilisées dans le bâtiment. Le taux était relativement élevé puisqu’il atteignait 2,7 microgrammes par litre alors que la norme est établie à 0,1 microgramme par litre. « La dangerosité de ce produit n’est pas connue », souligne Stéphan Gay, directeur de la Reaal.
Eau impropre à la consommation et pour la cuisine
« Un message téléphonique a été envoyé à la population, leur expliquant de ne plus boire l’eau du robinet et de ne pas l’utiliser non plus pour préparer les aliments. Toutes les autres utilisations étaient possibles », précise Stéphan Gay. D’autres communes voisines de Chamborigaud étaient concernées : La Vernarède, Portes, Le Chambon en quasi-totalité et une partie du Martinet et de Peyremale, soit environ 2 500 habitants au total. Le soir-même, des packs d’eau étaient acheminés à la mairie de Chamborigaud pour être redistribués aux habitants. D’autres palettes sont ensuite arrivées jeudi et vendredi matin, pour constituer un stock de 40 000 bouteilles redistribuées aux habitants via les mairies.
Vendredi 25 mars, de nouveaux prélèvements ont été effectués et les résultats, cette fois, sont bons. « Il n’y a plus de trace de Fenuron, assure le directeur de la Reaal. C’est une très bonne nouvelle. Pour autant, nous n’avons pas pu déclarer l’eau comme étant redevenue potable car l’ARS a demandé des contre-analyses pour confirmer les dernières. » Celles-ci ont été réalisées ce lundi 28 mars et les résultats sont attendus ce mardi soir voire mercredi.
S’ils confirment ceux du vendredi, la non-conformité sera levée. Enfin, en parallèle, une enquête est en cours pour trouver la provenance de ce produit. « Forcément, les gens se posent des questions et ont la crainte que cela recommence », rapporte le maire de Chamborigaud. Une plainte a été déposée à la gendarmerie de Génolhac qui cherche désormais à faire la lumière sur cette affaire.
Élodie Boschet