COUPE DE FRANCE La perspective d'un alléchant derby OAC-NO à Pibarot s'éloigne
À quelques jours près, la pelouse du stade Pierre-Pibarot, actuellement en réfection, ne devrait pas être en capacité d'accueillir un potentiel derby entre l'OAC et le Nîmes Olympique en Coupe de France. L'hypothèse la plus probable semble être celle d'une délocalisation dans l'antre des Crocos. Explications.
Que de regrets ! Alors que l'état de la pelouse vieillissante de Pibarot a été maintes fois pointé du doigt la saison dernière - n'empêchant pas pour autant l'OAC d'être sacré champion de National 3 -, Alès Agglo, à qui revient la maîtrise d’ouvrage sur ce dossier en compétence partagée avec la Ville qui va financer (coût estimé à 550 000 euros), a fini par accepter d'enclencher des travaux de réfection en vue d'offrir un rectangle vert digne de ce nom aux hommes de l'entraîneur Stéphane Saurat.
Avec près d'un mois de retard sur la date initiale afin d'épargner aux ouvriers des fortes chaleurs, le coup d'envoi du chantier a été donné le 30 août dernier (relire ici). Les jardiniers de l’entreprise Coseec (Haute-Savoie), spécialistes des sols et équipements sportifs, se sont d'abord attelés à retirer l’ancienne surface en herbe. La rénovation du système d'arrosage et le drainage du terrain ont, entre autres, été réalisés depuis, obligeant les Oaciens à jouer leurs premiers matches à domicile à 40 kilomètres de la capitale des Cévennes, sur le synthétique de Louis-Pautex (Uzès).
Déjouer les pièges
Mais alors que ces derniers se préparaient à l'idée de retrouver leur antre en championnat le 26 novembre prochain (réception du SC Toulon), ou au plus tard le 10 décembre (réception de Canet RFC), leur sans faute en Coupe de France et le hasard du tirage au sort ont mis au jour une nouvelle éventualité réjouissante. En raison du cadrage, en cas de victoire ce samedi soir (18h) à Montauban (R2), adversaire contre lequel l'OAC (N2) se présente en favori, les Cévenols affronteraient le gagnant de la rencontre opposant le Nîmes Olympique (L2) à Bastia-Borgo (N1) pour laquelle les Crocos sont eux aussi a priori favoris.
Sans rien ôter à la magie de cette compétition qui réserve parfois son lot de surprises, la perspective d'un derby gardois au 8e tour (équivalent d'un 64e de finale) est donc plausible et en réjouit plus d'un. Si ce qui n'est à ce jour qu'une éventualité venait à se concrétiser, l'Olympique d'Alès en Cévennes, qui évolue deux divisions en dessous du NO, aurait le privilège de recevoir son voisin nîmois le samedi 19 ou le dimanche 20 novembre. En théorie !
Placage de la pelouse le 7 novembre ?
Un temps annoncée ce jeudi 27 octobre, l'arrivée de la nouvelle pelouse en rouleaux devrait finalement avoir lieu en milieu de semaine prochaine, laquelle est ponctuée d'un jour férié (mardi 1er novembre). Les ouvriers de l'entreprise Coseec disposent d'une poignée de jours - sans compter d'éventuels aléas climatiques - pour réaliser la phase de sablage et d'apport d'engrais. Après quoi, ils céderaient leur place - avant de revenir pour tracer les lignes - à ceux d'une société spécialisée dans la pose de pelouse naturelle, lesquels effectueront le placage du nouveau rectangle vert.
Selon nos informations, cette ultime phase ne devrait pas pouvoir intervenir avant le lundi 7 novembre, sachant qu'elle doit obligatoirement être suivie d'un temps de repos. Selon un agent d'entretien, la durée idéale se situerait "autour de quatre semaines". Nul besoin d'être un génie de l'algèbre pour comprendre que le respect d'un tel délai ne permettrait pas aux Alésiens et aux Nîmois de se disputer une place en 32e de finale de la Coupe de France à Pibarot.
Ce qui agace inévitablement Philippe Mallaroni, manager général de l'OAC : "Je caressais l'idée d'avoir ce match à Pibarot. Mais on ne va pas sacrifier la pelouse pour un match. Même si, à 10 jours près, économiquement parlant c'est dommage. Sportivement, ça aurait été une belle inauguration de la pelouse. Ça m'emmerde !" Et le dirigeant corse d'enfoncer : "On ne peut pas passer de quatre semaines à deux semaines de temps de repos. Moi j'aurais préféré qu'on accélère les travaux en amont, de sorte que plutôt que d'être posée le 3 ou le 4 novembre, la pelouse le soit le 26 ou le 27 octobre. Je croyais qu'impossible n'était pas français !"
Une préférence pour les Costières ?
Déçu, le manager général tempère. "Pour l'instant le plus important c'est de relever la tête face à Montauban en obtenant la qualification", indique celui qui sera aussi "très attentif à la manière" de l'obtenir. Et Philippe Mallaroni d'ajouter, à juste titre : " Le prochain match pourrait aussi être Montauban contre Bastia-Borgo !" Mais alors que l'OAC est à la peine en championnat sans être pour autant largué (7 points en 7 matches), l'idée de négliger la Coupe de France en renonçant à un joli parcours éventuellement parsemé d'oppositions contre des équipes professionnelles n'est pas à l'ordre du jour. Et c'est avec toute "l'humilité" qui a fait sa force dans la compétition que Stéphane Saurat aborde ce nouveau long déplacement en pays montalbanais.
En cas de qualification, toutes les options seront alors étudiées. Un match à Louis-Pautex qui ne compte que 250 places assises ? "Il n'y a rien de mort. Il faut peser le pour et le contre", rétorque le manager général. Les Costières, pour la toute dernière du NO ? "C'est clair que ça fait partie des éventualités. On ne va pas les recevoir à Saint-Jean-du-Pin. Il y a des tas de critères à prendre en compte. Je ne souhaite pas qu'on facilite la tâche au Nîmes Olympique en jouant dans son enceinte, mais je suis aussi soumis à des éléments économiques. Je préfère recevoir 30 ou 40% de la recette d'un grand stade rempli que 100% de la recette d'un stade de 400 places", conclut le dernier nommé, cachant à peine sa préférence pour cette dernière option.
En temps voulu, à condition que les deux clubs gardois aient fait le "job" ce samedi soir, le manager général oacien ne manquera de contacter Rani Assaf, qui ne serait pas contre l'accueil de cette rencontre. Messieurs les joueurs, à vous de jouer !
Corentin Migoule