DÉPARTEMENTALES À Alès, triplé historique pour la Droite !
À l'issue d'un second tour une nouvelle fois marqué par une abstention massive, le "Bon sens gardois" vient de rafler les trois cantons alésiens, éjectant au passage le binôme formé par Geneviève Blanc et Jean-Michel Suau sur Alès 1. Un "grand-chelem" inattendu pour les candidats de l'union de la Droite et du Centre alésienne à l'heure où leur formation politique s'effiloche presque partout ailleurs.
"On a fait le grand chelem ! On a fait le grand chelem !", hurle Christophe Rivenq dans le hall d'entrée de l'Hôtel de ville d'Alès, peu après 21 heures 30 ce dimanche. Quelques minutes après, Léa Boyer, candidate sur le canton d'Alès 1, débarque avec un sourire encore plus marqué que d'ordinaire. Et pour cause ! La jeune femme de 27 ans, qui participait à ses premières élections départementales, vient de détrôner l'indéboulonnable communiste Jean-Michel Suau, conseiller départemental sortant associé à l'écologiste Geneviève Blanc.
Maire centriste de Saint-Christol-lez-Alès, Jean-Charles Bénézet arrive à son tour sur le parvis de l'hôtel de ville et est aussitôt étreint par celui dont il est le vice-président à l'agglomération d'Alès (notre photo), symbole d'une union de la Droite et du Centre qui a fonctionné sur Alès, bien plus qu'ailleurs. Car si la mission s'annonçait ardue pour le tandem Bénézet-Boyer à l'issue d'un premier tour offrant à la Gauche plurielle 900 voix d'avance, le "Bon sens gardois" est parvenu à renverser la vapeur pour l'emporter avec 27 petites voix de plus que les sortants.
"C'est historique !", s'enthousiasme la conseillère municipale à la ville d'Alès, qui n'a cessé de marteler tout au long de sa campagne que tout était possible, abondant dans le sens du président du groupe Les Républicains du Gard estimant depuis longtemps qu'il y avait "un coup à jouer" sur Alès 1. Jean-Charles Bénézet évoque quant à lui "un travail de longue haleine" pour "enfin battre Jean-Michel Suau" après deux défaites en autant de tentatives. "On avait déjà mis fin à 60 ans de communisme à Saint-Christol, je savais qu'on pouvait aussi le faire sur Alès", se félicite le quinquagénaire.
"30 ans après la première victoire de la Droite sur Alès, nous nous trouvons à un tournant historique sur ce territoire", veut croire Max Roustan, maire d'Alès qui n'a pas manqué de féliciter ses troupes à l'occasion d'un discours donné depuis le bureau de vote centralisateur. Ce dernier, qui a suivi l'évolution des résultats avec attention, a longtemps cru que son poulain Frédéric Gras serait le seul candidat Les Républicains alésien à siéger au Département, avant que la bascule ne s'opère. Pour le maire de Saint-Césaire-de-Gauzignan associé à Marie-Christine Peyric, la réélection est rapidement devenue une évidence.
Après avoir viré en tête au premier tour avec près de 600 voix d'avance sur le binôme de la Gauche unie, les sortants, qui ont sans doute bénéficié d'un report partiel des voix des éliminés de dimanche dernier (RN et divers Droite notamment), ont conforté leur avance pour finir avec 1 500 voix de plus que leurs adversaires (62,31% - 37,68%). "C'est la prime aux travailleurs", fait savoir l'édile saint-césairois, heureux de pouvoir "assurer la continuité des missions entamées lors de la précédente mandature", tout en servant "l'intérêt général" sur le canton d'Alès 3.
Le salut venu des absents du premier tour ?
Enfin, s'il accusait un léger retard de 35 voix à l'issue du premier tour, le binôme formé par Philippe Ribot et Valérie Meunier a sans doute lui aussi obtenu quelques bulletins en provenance d'électeurs du parti à la flamme, et n'a finalement jamais vraiment craint pour la victoire finale, synonyme de réélection (avec 55% des suffrages exprimés).
"C'est la confirmation du travail accompli. On a progressé dans presque tous les bureaux de vote par rapport à 2015", indique le maire de Saint-Privat-des-Vieux, vantant au passage les mérites de son suppléant, le "rassembleur Matthieu Testard", maire de Brouzet-les-Alès. Celui qui est aussi président de l'association des maires du Gard évoque une campagne "sans coup bas" et apprécie le "bon esprit" dont ont fait preuve ses adversaires, dont l'élu communiste Claude Cerpédès qu'il côtoie à l'Agglo.
Si ce triplé alésien de l'union de la Droite et du Centre s'inscrit dans le cadre d'une abstention massive (plus de 65% de moyenne sur les trois cantons d'Alès), il n'en demeure pas moins une réelle performance au cœur d'une période qui avait des airs d'affrontements des années 2000/2010, et auxquels le RN n'était pas convié. Le salut est peut-être venu de la capacité à mobiliser les absents du premier tour si l'on en croit les présidents de bureaux de vote qui ont vu "beaucoup de nouveaux visages" ce dimanche.
Corentin Migoule