DÉPARTEMENTALES L’indécis canton de Pont-Saint-Esprit
Un canton largement redécoupé, un conseiller général PS qui souhaite rempiler, un FN haut, une liste Front de Gauche et l’inconnue UMP-UDI : le scrutin sur le canton de Pont-Saint-Esprit s’annonce indécis. Tour d’horizon des forces en présence.
Un canton très étendu, qui passe de 16 à 24 communes en récupérant une partie de l’ancien canton de Lussan et quelques communes de celui de Bagnols, que le conseiller général sortant, le maire PS de Saint-Paulet-de-Caisson Christophe Serre, compte bien conserver.
La majorité martèle que « l’enjeu est local »
Pour y arriver, il a choisi la jeune maire de Saint-Marcel-de-Careiret Carole Bergeri comme binôme, le maire de Vénéjan Bruno Tufféry et l’adjointe à la culture spiripontaine Christine Clerc comme remplaçants. « Une équipe qui maille le territoire », affirme Christophe Serre.
Un enjeu capital pour le sortant, qui joue la proximité et martèle que « l’enjeu est local », sans doute aussi pour ne pas trop pâtir du contexte défavorable aux socialistes au niveau national. D’ailleurs, ses adversaires ne se privent pas pour fustiger l’absence du poing et de la rose sur son affiche…
A sa gauche, il devra composer avec une liste Front de Gauche emmenée par le conseiller municipal spiripontain PCF Jean-Marie Daver et Charlotte Marichal, elle aussi encartée au PCF. Une liste critiquant la « politique d’austérité », pomme de discorde avec les socialistes.
Côté socialistes, Christophe Serre présente un programme comportant notamment « le développement du très haut débit » ou encore « la reconstruction du collège Georges-Ville » et s’appuie sur son bilan, et les « 14 millions qui sont tombés sur le canton » depuis son élection en 2011. A l’époque, il l’avait emporté au second tour face à Alain Salsano, candidat du FN qui se présente cette fois-ci avec Christiane Gondard, elle aussi conseillère municipale à Pont.
Le FN reste sur des bons scores
En 2011, l’UMP n’avait pas présenté de candidat, laissant un boulevard au FN qui était arrivé en tête au premier tour. Sans un report de voix massif du Front de Gauche et des Verts en faveur de Christophe Serre, le canton de Pont aurait eu un conseiller général FN.
Entretemps, le parti de Marine Le Pen a confirmé ses bons scores au niveau local, avec 40,5 % des voix en faveur de Louis Aliot, contre 14,57 % pour la candidate UMP et 11,33 % pour celle de l’union de la gauche. De quoi aborder les élections « confiants », d’après Christiane Gondard.
Ici, le FN présente un discours plus consensuel axé sur « le développement du territoire et l’action sociale », en mettant plus en retrait les marottes habituelles du FN, à savoir l’immigration et la critique de l’Union Européenne. De quoi convaincre certains électeurs de franchir le Rubicon ?
La droite joue l’offensive
Reste la grande inconnue de ce scrutin, l’union de la droite, qui cette fois présente une liste emmenée par le conseiller municipal spiripontain UDI Valère Segal, et l’ancienne maire divers droite de Saint-Julien-de-Peyrolas Christiane Brémond.
La droite a choisi l’offensive pour se faire une place au soleil, en comparant le Gard à la Grèce et en attaquant frontalement Christophe Serre, taxé de « businessman de la politique, qui cumule (…) incapable de verser ses cotisations à son parti. »
Le sortant ne se prive pas quant à lui d’attaquer sur le programme des candidats du « Bon Sens Gardois », qui « assumeront uniquement les compétences obligatoires. Dans ce cas, je me fais beaucoup de soucis pour les associations et les aides aux communes. » « Un mensonge » pour Valère Segal, qui affirme que « les associations, c’est trois fois oui, mais pour des projets bien définis, finies les subventions aux copains. »
En attendant, il y a fort à parier que seule une liste passera le cap des 12,5 % des inscrits pour affronter le FN au second tour. Dans ce cas, reste à voir si le schéma de 2011 se reproduira quatre ans après.
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Thierry ALLARD