Élu aux Municipales sur la liste du candidat Paul Planque, le 15 mars, le socialiste ne peut pas encore être installé, à cause de la crise sanitaire. 

Si Arnaud Bord était archer, il aurait des cordes en pagaille. Militant socialiste, président du conseil de prud’hommes d’Alès et élu depuis peu au conseil municipal, la vie de ce père de quatre enfants est bien remplie. Confiné chez lui, « l’équilibre est à trouver entre le télétravail et la vie familiale », relève l’édile. En pleine crise sanitaire, le socialiste confie vivre « une période un peu bizarre : nous avons été élu au premier tour des municipales mais nous ne pouvons pas encore siéger... »

Père de famille, élu d'opposition à Alès et militant PS...

Malgré la réélection dès le premier tour du maire Max Roustan, le Gouvernement a décrété que le mandat des élus sortants était prorogé. Une forme de stabilité en période de crise. L’opposant regrette toutefois « que la municipalité ne nous tienne pas au courant de ce qu’il se passe… Si nous en savions un peu plus, nous pourrions apporter des idées. C’est dans ces moments-là que doit vivre au mieux la démocratie ! »

En attendant le déconfinement et l’installation des nouveaux conseils municipaux, Arnaud Bord n’a pas de quoi chômer… D’abord père de famille, il participe à la gestion des devoirs « de la maternelle au lycée. » D'ailleurs, «  à ceux qui croient que les enseignants ne font rien, je les invite à regarder les devoirs. Professeur, ça ne s’improvise pas, il faut avoir beaucoup de patience. À la maison, il y a beaucoup d’activités parasites pour les enfants qui, à l’école, ont habituellement un cadre et des horaires définis. »  

Permanent de la fédération PS depuis 2015, Arnaud Bord est en télétravail. Une autre forme de militantisme qui passe par des réunions avec ses camarades par téléphone. « On fait remonter les actions de nos députés et celles du parti », explique l’Alésien qui participe également à plusieurs auditions virtuelles de personnalités du monde économique, social et syndical. « Nous nous sommes, par exemple, entretenus avec le patron de la CGT, Philippe Martinez et celui de la CFDT, Laurent Berger. Le but étant de comprendre la crise avant de déterminer les moyens d'en sortir. »

Aux prud’hommes, « la vague est à venir »

Son autre tâche (et pas des moindres), sa présidence au conseil de prud’hommes d’Alès. Élu il y a peu, « ça a été un sacré baptême du feu », commente ce syndiqué CGT, représentant des salariés. Mi-mars lors de l’instauration du confinement, « aucune directive de l’État nous a été donnée. Du coup, on a décidé de fermer le tribunal avec toutefois une permanence téléphonique pour les urgences (0466543120). L’objectif étant de protéger la santé de notre personnel, des justiciables, des avocats… Pour redémarrer plus fort après. »

Et « après », ce sera le 13 mai. « Ça permet de respecter les délais incompressibles de convocation, tout en tenant compte de La Poste qui tourne au ralenti », précise Arnaud Bord. Depuis la fermeture de la juridiction, « nous avons reçu une quinzaine de demandes urgentes, concernant des privations de salaire causés par des licenciements sans cause réelle et sérieuse. » Toutefois, le président estime que « la vague est à venir. Quand tous les organismes liés au monde du travail reprendront leurs activités, nous aurons certainement plus de dossiers.» Une crise économique couplée à la crise sanitaire dont la France n’est pas encore venue à bout. 

CM

coralie.mollaret@objectifgard.com