À la 5ème place sur la liste d'union de la Droite et du Centre aux Sénatoriales, le maire de Lirac remplacera Pascale Bories, élue maire à Villeneuve-les-Avignon. Toutefois « rien n’est acté », commente l'intéressé, assurant « se concentrer sur la gestion de la crise sanitaire. » 

En cette période de crise, accordons-nous une pause. Juste le temps de parler politique comme avant.  Ou presque… Initialement prévues en septembre, les Sénatoriales ont de grandes chances d’être repoussées. Le scrutin est, en effet, conditionné au second tour des Municipales, puisqu’il en revient aux conseillers municipaux de désigner les élus du Palais du Luxembourg. Des élus qui, rappelons-le, ont pour mission de voter les lois.

Le pourquoi du comment… 

Seulement voilà, crise sanitaire oblige, le second tour des Municipales a été différé. Dans cette situation figée, quelques lignes ont bougé dans le Gard. Au soir du premier tour, le 15 mars, la sénatrice Les Républicains Pascale Bories a été élue maire de Villeneuve. Élue mais pas encore installée, le Gouvernement ayant prolongé dans leurs fonctions les maires sortants - Jean-Marc Roubaud à Villeneuve - le temps de gérer la crise sanitaire. 

Reste que l'élection de la sénatrice a des conséquences dans le Gard. La loi sur le non-cumul des mandats ne permet pas à Mme Bories de conserver son siège au Sénat. Elle doit donc le céder au suivant sur la liste d'union de la Droite et du Centre montée en 2014. Le suivant, c'est le maire d'Alès, Max Roustan. Un édile réélu dès le premier tour qui n'abandonnera pas sa commune pour Paris. Du coup, il en revient au dernier sur la liste, le maire de Lirac Stéphane Cardenes, à occuper le strapontin.

Qui est Stéphane Cardenes ? 

« Pour l’instant rien n’est fait », pondère l'intéressé, qui se concentre actuellement « dans la gestion de crise à Lirac. C’est ma priorité. » Méconnus de beaucoup de Gardois, qui est donc Stéphane Cardenes ? Ex-président du MoDem, après un flirt avec l’UDI, le Centriste a intégré la liste d'union de la Droite et du Centre aux Sénatoriales de 2014. « Jean-Paul Fournier est venu me chercher. J’étais jeune, j’avais 42 ans. J’étais un maire qui voulait faire bouger les choses », se souvient l'édile reconnaissant qu'il est « un peu testard. » 

Élu pour la première fois en 2008 à Lirac, petite localité de 1 000 habitants, Stéphane Cardenes démarre en tant qu’adjoint à l’urbanisme : « je me suis intéressé à la politique locale d’abord par le prisme de l’école avec mes enfants. Quand j’ai été élu, mon objectif a été de faire avancer le dossier pour la construction d’une nouvelle école. » Grâce à son métier, directeur de l’habitat et du renouvellement pour la mairie d’Avignon, Stéphane Cardenes dit « bien connaître les institutions pour concrétiser les dossiers. »

De l'ambition politique...

Aux municipales de mars, le sortant décide de quitter Lirac. Son objectif, c'est désormais Roquemaure, une commune plus grande de 5 500 habitants : « j'ai estimé que mon job était fait, deux mandats c’est suffisant pour un élu. » Du coup, c'est son premier adjoint qui a repris le flambeau. Enfin, pas totalement... « Pendant la gestion de la crise, on travaille en coopération », rappelle-t-il. Le tandem fonctionne et refuse même de rouvrir les écoles le 11 mai : « je n’ai pas assez de lisibilité pour être sûr qu’il n’y a aucun problème pour nos entants et employés municipaux. »

À Roquemaure, sa candidature s'est soldée par un échec. C'est la conseillère départementale du canton, Nathalie Nury, qui a raflé le scrutin, dès le premier tour, face au maire sortant André Heughe. Avec 23% des voix, Stéphane Cardenes pourra toutefois se consoler sur les bancs de l'opposition. « J’aurai fait un break politique », confie celui dont le destin a été perturbé par la crise sanitaire. Une mise en retrait difficile lorsque l'on a un peu d'ambition politique... Avant d’occuper la présidence du MoDem dans le Gard, Stéphane Cardenes avait « demandé l’investiture en Marche pour la 3ème circonscription », confirme le parti macroniste. 

Au Sénat, pour quoi faire ? 

L'avenir étant incertain, Stéphane Cardenes se retrouve propulser au Sénat. Un mandat qui durera au moins quelques semaines, le temps d'organiser les élections sénatoriales, initialement prévues en septembre. Si son mandat devient effectif, ce géographe de formation a quelques idées : « je souhaite défendre les territoires et porter leurs spécificités. J'aimerais que des seuils d’habitants soient fixés dans les plans d’urbanisme communaux. Aujourd’hui, les lois tendent à la concentration urbaine. On empile des gens, ça favorise les promoteurs et les maires doivent s’en dépatouiller. Une aberration! » 

Élu sur une liste d’union de la Droite et du Centre, dans quel groupe politique siégera cet ancien centriste ? « Je suis assez clair. J’ai intégré et fait campagne sur la liste des sénateurs Jean-Paul Fournier et Vivette Lopez. Je ne vais pas m’en dédouaner, ce serait absurde », assure le quadragénaire, qui n’a donc pas fini de faire parler de lui. 

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com