DIMANCHE MUNICIPALES À Marguerittes, la fin de l’ère Portal ?
Au pouvoir depuis 30 ans, le maire brigue un septième mandat. Le mandat de trop pour deux élus de sa majorité, qui se présentent contre lui.
Avis de tempête sur Marguerittes. À l’approche des municipales 2020, trois listes de Droite sont dans les starting-blocks. Trois listes synonyme de l’éclatement de l’équipe sortante conduite par William Portal. Élu depuis 1989, l’enseignant retraité veut montrer que, comme jadis dans ses salles de classe, il est le seul maître à bord.
« Aujourd’hui, j’ai profondément envie de repartir », scande le sortant qui compte bien défendre un bilan à rallonge : création de la zone d’activité entre l’autoroute A9 et la route d’Avignon, du CCAS (Centre communal d'action sociale), des chantiers d’insertion ou encore des jardins solidaires.
La Droite s’éclate
En 2014, le sexagénaire avait réussi à rassembler sa famille. Conseiller départemental et vice-président aux transports de Nîmes métropole, « William Portal promettait de me soutenir en 2020 en échange de mon ralliement », rappelle Denis Bruyère, actuel premier adjoint. Aujourd’hui, cet huissier de justice également à la retraite se sent « trahi ». Mais pas question de faire marche arrière. À 66 ans, l’élu, qui gère les finances de la commune, prône « le changement dans la continuité » avec son association « Ambition Marguerittes 2020 ».
Il n’est pas le seul à s’être lancé dans la bataille. Plus jeune, le conseiller municipal délégué aux affaires juridiques, Stephane Guillemin, est aussi entré en dissidence. À 42 ans, l’avocat en droit du travail a initié son mouvement « Marguerittes Génération 2020 » pour, dit-il, « réveiller le village qui s’est un peu endormi ».
Une situation complexe pour la majorité qui résulterait, selon l’une de nos sources qui préfère rester anonyme, de la stratégie du maire sortant, lequel aurait encouragé les initiatives électorales de son équipe de façon à diviser pour mieux régner. De manière à s’imposer en candidat incontournable ?
Qui tirera les marrons du feu ?
Si elle est avérée, cette stratégie est risquée. En embuscade, Rémy Nicolas regarde le spectacle avec gourmandise. Candidat en 2014, le directeur-adjoint du Pont du Gard avait récolté 42 % des voix contre 57 % pour William Portal. Aujourd’hui, il espère bien tirer parti de la division. Il vient d’inaugurer sa permanence de campagne « Nous, c’est Marguerittes » et a demandé à un vieux copain, Mathieu Laurent, directeur de la communication du Conseil départemental, de lui prêter main forte.
Un autre pourrait également se lécher les babines : le Rassemblement national, qui a connu quelques poussées électorales sur le territoire ces dernières années. Seulement pour l’instant, pas de son, pas d’image. À Marguerittes, village où le scrutin est peu politisé, le candidat et le(s) projet(s) sont primordiaux aux yeux des électeurs.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
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