DIMANCHE MUNICIPALES Aux Angles, le maire Jean-Louis Banino repart face à personne
C’est une commune coquette, d’un peu plus de 8 500 habitants, perchée au bout du Gard, au dessus d’Avignon. Et pourtant, aux Angles, il n’y a qu’un seul candidat aux municipales du mois prochain : le maire sortant Jean-Louis Banino.
« C’est désolant, ce n’est pas normal, pour la démocratie ce n’est pas bon » : il fulmine, Jean-Louis Banino. Là où certains se contenteraient de la situation, à savoir une campagne tranquille dont le résultat est connu d’avance, le volcanique maire des Angles préfèrerait « (se) fritter », selon ses termes. « Ce sera facile, mais ça ne me fait pas plaisir, j’aime la bagarre, et je ne l’aurai pas », poursuit-il. Pourtant, « il y aurait de quoi faire, de quoi contester, mais bon, tous les candidats potentiels m’ont dit qu’ils n’avaient pas temps à perdre », se désole-t-il, donnant presque l’impression d’avoir tenté de favoriser une éventuelle adversité qui ne viendra pas.
Jean-Louis Banino va donc faire campagne seul dans son couloir, mais sans la motivation habituelle. D’ailleurs, à même pas un mois du premier tour, il l’avoue, il n’a « pas encore établi (son) programme. » « Je suis en train de le travailler, mais j’ai pris beaucoup de retard, à cause de ce manque de motivation », abonde-t-il. Pas la motivation pour faire campagne donc, mais celle pour poursuivre le boulot, Jean-Louis Banino l’a, revendiquant « une passion » pour sa ville.
Une ville où il est élu depuis 1983, successivement comme conseiller municipal, adjoint, puis maire depuis deux mandats. À 67 ans, il repart donc pour un dernier tour, parce que « trois mandats de maire, ça va suffire », mais avant tout pour « continuer à faire ce qu’(il) a entrepris, aller jusqu’au bout pour que les gens soient heureux d’être aux Angles. »
Parmi les projets à venir, Jean-Louis Banino avance la cuisine centrale, « qui peut faire mille repas par jour », précise-t-il, dont les travaux vont démarrer « dans quinze jours. » Une cuisine que la commune construit pour elle, et uniquement pour elle, alors qu’initialement Jean-Louis Banino voulait la partager avec d’autre communes du canton. « Je leur ai donné un ultimatum, elles n’ont pas voulu, donc je leur ai dit : ‘j’y vais tout seul’ », rembobine-t-il. Le maire a également pour projet des tribunes pour le stade rugby en 2021.
Par ailleurs, celui qui est aussi conseiller départemental du canton de Villeneuve a prévu de raccrocher ce mandat. « Je me consacrerai aux Angles, et peut-être à la vice-présidence du Grand Avignon », avance-t-il. Et pour une fois, Jean-Louis Banino, qui se présente comme « un RPR chiraquien », se présente sans étiquette.
« J’ai toujours mes idées, je suis de droite et je ne changerai pas, mais depuis les dernières élections nationales (de Les Républicains, ndlr) ça ne me convient plus », explique-t-il, tout en affirmant que la République en marche lui a proposé l’étiquette du parti présidentiel. « Je leur ai dit : ‘vous voyez la porte derrière vous ? Eh bien vous la prenez’ », rejoue-t-il de sa grosse voix.
Jean-Louis Banino précise que sa liste est constituée, et qu’il la présentera le 2 mars lors d’une réunion publique, avant de souffler : « il faut faire campagne malgré tout. »
Thierry ALLARD