ÉDITORIAL Ça sent bon la troisième vague...
Le Gard est en mauvaise posture. Si l'on en croit les derniers chiffres de Santé publique France, l'épidémie de coronavirus semble redoubler d'énergie. Au 15 mars, le département s'approche dangereusement d'un taux d'incidence de 300 pour 100 000 habitants. Le chiffre le plus haut de toute l'Occitanie et pas si loin de nos voisins des Bouches-du-Rhône. Ces résultats sont tout aussi marqués que des départements en France déjà confinés le week-end depuis plusieurs semaines. Il y a donc de grandes chances que la trajectoire prise par le Gard ces derniers jours nous conduisent à la même situation très prochainement. Alors c'est vrai que le Gouvernement, avant de prendre une telle décision, s’appuie sur plusieurs critères notamment l'incidence chez les personnes âgées ou encore la saturation des services de réanimation. Chez nous, ce n'est pas encore l'asphyxie des services hospitaliers mais les constations sont claires : depuis ce week-end par exemple, le Samu reçoit de plus en plus d'appels, de l'ordre de 30%. Un mauvais signe. L'Agence régionale de santé a demandé depuis vendredi une réorganisation des services de soins critiques afin de préparer davantage de lits de réanimation. Un autre signe pas très positif. On devrait d'ailleurs franchir cette semaine la barre des 200 personnes hospitalisées... Raison pour laquelle le transfert de nouveaux patients des régions Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte-d’Azur prévu cette semaine en Occitanie par l'ARS ne prévoit pas d'accueil dans les établissements du Gard. Même si elle n'en a pas encore le goût, vous l'avez compris, ça sent bon la troisième vague ! Et s'il faut se réjouir des 5 millions de Français déjà vaccinés comme l'a annoncé dimanche le Premier ministre, Jean Castex, il en reste encore un peu plus de 60 millions qui sont démunis face à ce mal. Et les dernières nouvelles concernant la décision de suspendre par précaution l'utilisation du vaccin d'AstraZeneca contre le covid-19 ne vont pas encourager l'optimisme. Seul arme probablement, comme en mars 2020, comme à l'automne, le confinement. Il a permis de réduire les interactions et donc les transmissions. En attendant d'être vacciné, avons-nous d'autres choix ?
Abdel Samari