ÉDITORIAL "C’est moi ou le chaos !" : et si Emmanuel Macron refaisait le coup de 2017 ?
On s'est moqué il y a quelques années des Belges qui n'étaient pas arrivés à s'entendre pour gouverner et avaient fini par bloquer le pays pendant de nombreux mois. On est pas très loin de la même chose chez nous en France. La petite musique qui monte, vous l'entendez aussi ? Celle d'une Assemblée nationale dans l'impossibilité de travailler avec les blocs populistes, la Gauche, la Droite et la majorité présidentielle. Reste une solution pour Emmanuel Macron, lancer les tractations pour former une coalition. En n’obtenant que 245 députés loin de la majorité fixée à 289 sièges, la majorité présidentielle sera contrainte de chercher en permanence des alliances pour pouvoir faire voter ses projets de loi. Si, et seulement si, elle ne parvient pas dans les prochains jours à convaincre 44 élus de s'associer directement et surtout, immédiatement à son projet présidentiel. Parmi les députés UDI, divers Centre, les divers Droite ou même pourquoi pas au sein des Républicains et du Parti socialiste. Qui pourraient obtenir en échange des compromis sur le programme et entrer au Gouvernement afin de mettre à exécution leurs compétences. La tâche s'annonce rude toutefois mais le Président réélu est déjà parvenu à se sortir de nombreux pièges, on peut donc imaginer qu'il parvienne, pourquoi pas, à mettre d'accord une quarantaine de députés. Enfin, surtout les plus raisonnables, dictés par l'envie de faire avancer la France. Et de légiférer pour améliorer la vie quotidienne des gens. Car après tout, n'est-ce pas la raison originelle de leur présence dans l'hémicycle national ? On a bien compris que les Insoumis avaient une toute autre stratégie. Ils sont déjà dans la menace de faire tomber la Première ministre, le Gouvernement ; si ce n'est plus. Le Rassemblement national n'a qu'une obsession très loin des préoccupations des Français : s'emparer de la présidence de la commission des finances. Face à une situation jugée impossible, Emmanuel Macron a d'autres cartouches en main : gouverner par ordonnances. Mais le Parlement devra encadrer l'habilitation, pas gagné. Recouvrir au référendum réclamé par de nombreux candidats à la Présidentielle. Enfin, dissoudre l’Assemblée nationale. Choix efficace. Qui oblige à retourner aux urnes dans les 40 jours. Mais qui n'est pas une garantie absolue sur le résultat escompté. Reste l'ultime solution : laisser pourrir la situation. Pas de décision, c'est à coup sûr faire s'enrayer la machine. Aucune avancée sur le pouvoir d'achat, la sécurité, l'hôpital, etc. Revenir devant les Français dans quelques mois et imposer un ultimatum : "C’est moi ou le chaos !" Une menace déjà utilisée en 2017 et qui avait, on s'en souvient, parfaitement fonctionné...
Abdel Samari