ÉDITORIAL Coups de poker et poker menteur : les Législatives démarrent dans le Gard
Toutes les cartes sont rebattues pour les Législatives dans le Gard alors que les électeurs voteront dans quelques petites semaines seulement. À Droite comme à Gauche, et même au sein de la majorité présidentielle, c'est à ne plus rien y comprendre. Prenons la Droite : alors qu'elle a présenté très tôt ses candidats sur les six circonscriptions du Gard, elle doit faire face à un abandon de Max Roustan pour des raisons de santé sur la 4e circonscription. Jean-Pierre De Faria, maire de Saint-Ambroix et fidèle du maire d'Alès, tenait la corde jusqu'à hier pour le remplacer au pied levé. Oui mais depuis, la direction nationale des Républicains semble temporiser. Et un accord avec les Centristes pourrait finalement envoyer Philippe Ribot au charbon. Le maire de Saint-Privat-des-Vieux n'avait pas caché sa proximité avec Emmanuel Macron... Toujours sur Alès, mais plus à Gauche, c'est l'accord au sein de l'Union populaire qui pourrait bouleverser les équilibres. Le Parti Communiste qui vient d'entériner le rassemblement avec Mélenchon héritera de la 3e circonscription. C'est Elian Cellier, secrétaire de la section de Bagnols, qui pourrait se lancer dans l'aventure. Il sera donc le seul communiste du Département puisque ses amis viennent de dire adieu aux terres alésiennes d'ordinaire très favorables. C'est La France Insoumise qui jouera sa partition sur ces territoires. Même si Arnaud Bord, patron de la fédération socialiste du Gard, branché H24 sur son téléphone, espère que l'accord lui offrira la 4e circonscription sur un plateau. C'est loin d'être gagné... Mais la persévérance paie en politique, on le sait bien. La preuve, Europe Écologie Les Verts, premier parti à signer l'accord, a obtenu la 6e circonscription. Et comme un certain Christophe Cavard en 2012, le mouvement écolo pourrait rafler la mise à la fin avec la Nîmoise Sybille Jannekeyn, qui est de retour après des municipales nîmoises catastrophiques. Toujours chez les socialistes, c'est la première adjointe de Vauvert, Katy Guyot, qui pourrait sortir gagnante le 19 juin prochain. Accord ou pas avec Mélenchon, elle sera de toute façon la candidate de la Gauche sur la 2e circonscription. Face à l'extrême-Droite divisée, le Républicain Frédéric Touzellier mais surtout, une majorité présidentielle tiraillée. Alors que le Vauverdois Hadrien Poujol, proche de la bouvine était le candidat tout désigné, la REM pourrait finalement adouber Nicolas Balmelle, l'ancien chef de cabinet du maire de Nîmes. Au détriment d'Yvan Lachaud, favori d'Horizons, le nouveau parti d'Édouard Philippe. Sauf si l'ex-président de Nîmes métropole réussit son coup - comme en 2020 - où à la surprise générale, il avait obtenu le soutien d'En Marche aux municipales à Nîmes. Entre coups de poker et poker menteur, les prochaines heures seront donc déterminantes. Pour le bonheur des uns et le malheur des autres...
Abdel Samari