ÉDITORIAL École Paul-Langevin : qui va payer ?
Ça n'a pas traîné ! À Nîmes, une enquête éclair menée conjointement par le groupe anti-cambriolage de la Sûreté départementale de Nîmes et les policiers scientifiques de l'identité judiciaire a permis de confondre un homme, âgé de 20 ans, pour "vol et dégradation par incendie", après le sinistre et les actes de vandalismes survenus à l'école Paul-Langevin du quartier de Pissevin durant la nuit du 27 au 28 septembre dernier. Et comme on est toujours mordu que par le chien qu'on caresse et trahi que par les siens, on apprend en parallèle que ce sinistre cambrioleur boutefeu est originaire du quartier et qu'il a fréquenté l'établissement scolaire précité. En situation de récidive légale pour les infractions de "vol" et de "dégradation par incendie", le malfaisant a été écroué en attendant d'être jugé sur son éventuelle détention provisoire dans les prochains jours. Ne serait-ce que pour rendre hommage à la célérité et à l'efficacité des enquêteurs, mais aussi pour faire écho à l'émotion et à la condamnation unanime qu'avait suscité cet acte révoltant, on ose espérer que le tribunal apportera une réponse pénale forte (*). Et même s'il ne nous appartient pas de commenter une décision de justice passée ou à venir, sûrement un peu candide, en béotien de la chose judiciaire on imaginerait bien une condamnation qui obligerait véritablement au remboursement intégral des frais engagés pour la remise en état des locaux institutionnels et une participation active - non rémunérée ça va de soi - à un chantier d'insertion d'intérêt public. Toucher au portefeuille de ceux qui piochent volontiers dans celui des autres et de la communauté et les obliger à une saine activité physique pour le bénéfice de la collectivité apparaîtrait largement aussi cohérent et éminemment plus pédagogique que d'encourager l'oisiveté carcérale, les parties de foot sur les installations de la maison d'arrêt de Nîmes et les après-midi télé.
Philippe GAVILLET de PENEY
* Toute personne poursuivie et soupçonnée d’avoir commis une infraction est considérée comme innocente des faits qui lui sont reprochés tant qu’elle n’a pas été déclarée coupable par la juridiction compétente pour la juger.