ÉDITORIAL Mort de Lola à Paris : récupération ou responsabilité politique ?
Cinq jours après la découverte du corps de Lola, collégienne de 12 ans, à l'intérieur d'une malle dans le XIXe arrondissement de Paris, la France est sous le choc. Même si l’on sait encore peu de choses sur le contexte de ce crime abominable, il semble clair que l’impensable est arrivé. Une femme a été mise en examen pour ''meurtre sur mineur de 15 ans accompagné de viol, torture ou actes de barbarie'', lundi à Paris. Elle a été placée en détention provisoire. Emmanuel Macron, digne, a reçu les proches de la jeune victime. Le président de la République leur a fait part de « toute sa solidarité et tout son soutien » reconnaissant que l’affaire « nous bouleverse tous ». Son opposition surtout à Droite et à l’extrême-Droite ne s’en contentera pas. Et exige une nouvelle fois, sur la foi d’un horrible fait divers, des nouvelles mesures pour renforcer l’expulsion automatique des délinquants étrangers. La présumée coupable était en effet sous le coup d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français) de façon volontaire, dans les trente jours comme le rappelait le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, encore hier mardi. Elle était entrée légalement en France en 2016 avec un titre de séjour d’étudiante comme l’ont indiqué nos confrères de la presse parisienne. Marine le Pen, toujours mesurée à l’Assemblée nationale, n’en a cure. Pour elle, la suspecte n’aurait pas dû se retrouver sur notre territoire. Plus localement, Julien Plantier, le premier adjoint Les Républicains au maire de Nîmes a lui aussi, sur les réseaux sociaux, exprimé sa colère. « Le silence assourdissant des médias, le déni des représentants du Gouvernement, les expressions employées pour tenter de qualifier cette horreur qui tentent de masquer la réalité sont autant d’éléments qui me révoltent au plus haut point. » Julien Plantier ne doit pas allumer la télévision ni lire les journaux depuis cinq jours car tous les médias ne parlent que de ce crime impensable et les chaînes d’informations en continu passent leur journée à débattre sur les causes et les raisons de cet impardonnable meurtre. Mais on est habitué. La classe politique est en surrégime pour taper fort sur Emmanuel Macron sans connaître précisément les tenants et les aboutissants. Dommage. Car c'est le fond de l’affaire qui pourra nous éclairer dans les prochains jours ou prochaines semaines sur la réalité de ce crime. Et offrir l'occasion aux femmes et hommes politiques de proposer des solutions viables pour éviter qu'un tel drame ne se reproduise. On doit bien cela à Lola. Et sa famille...
Abdel Samari