ÉDITORIAL Nîmes Olympique : Fournier dans les pas de Bousquet ?
Nous y sommes. Dans quatre petites heures, les équipes de Rani Assaf et celles de la Ville de Nîmes vont se retrouver dans un endroit neutre, en périphérie, pour échanger sur l'avenir de leurs relations et répondre aux attentes des supporters. Une rencontre qui fait suite à la manifestation de ces derniers il y a quelques jours. Et à la prise de parole du maire de Nîmes qui a surpris, particulièrement du côté des Costières. Pourtant, Jean-Paul Fournier n'a fait que résumer l'état d'esprit des amoureux du Nîmes Olympique. Des passionnés qui ont exprimé dans le bureau du maire quelques heures plus tôt des doléances vis-à-vis du président Assaf. Depuis des mois en effet, les supporters réclament une baisse généralisée des tarifs d'entrée au stade. Dans le ventre mou de la Ligue 2, ce n'est pas complètement délirant pour attirer du public. Des billets à moitié prix pour les jeunes. Un meilleur accueil des anciens du club. Et une considération pour l'ensemble des Nîmois. Sur ces différents sujets, Rani Assaf et Jean-Paul Fournier devraient trouver un consensus. Cela risque davantage de coincer sur l'agrément du centre de formation, abandonné par le club en fin de saison dernière. Un casus belli pour Fournier qui en fait aujourd'hui son cheval de bataille et la victoire qu'il veut à tout prix obtenir pour retrouver la confiance des habitués des travées du Stade des Costières. Qui lui en veulent d'avoir - trop - fait confiance à ce président, inconnu à Nîmes il y a à peine dix ans. Mais ces dernières années, c'est ce même président qui nous a offert le plus d'émotions, rappelons-le. C'est le seul président, si ce n'est chef d'entreprise installé à Nîmes, qui est prêt à mettre aujourd'hui 250 millions d'euros sur la table et ainsi dynamiser l'économie du territoire. Alors, oui, Rani Assaf a des défauts et la communication n'est pas son fort. Il investi avec son propre argent, il veut donc contrôler comment il est dépensé. Même si quelques fois il est maladroit, voire dans l'exagération. Dans cette équation qui semble insoluble, la clé est pourtant évidente. Le désengagement de la Ville ces dernières années tant sur l'entretien du stade des Costières que sur l'aspect sportif lui ont fait perdre toute légitimité. Et a laissé à d'autres l'opportunité de prendre le contrôle. La Ville a donc l'occasion ce matin de reprendre la main et d'apporter son véritable concours pour l'avenir d'un club qu'elle semble chérir religieusement. Après des paroles, des envolées lyriques devant la foule, il est temps désormais d'être dans l'engagement pour des habitants qui crèvent pour le foot et surtout pour leur club. D'ailleurs, n'est-ce pas à Nîmes que le maire à une certaine époque était aussi président du club de football ? Sans aller jusqu'à marcher dans les pas de Jean Bousquet, Jean-Paul Fournier devra montrer ses muscles. D'autant qu'il joue peut-être ce matin une partie de son dernier mandat. Et sa crédibilité.
Abdel Samari