ÉDITORIAL Président des harkis ou affaire Quatennens : comment rester crédible après des violences conjugales ?
Hier matin, dans nos colonnes, l’interview du président de la coordination harkis du Gard, Mathieu Arrag, a non seulement surpris certains de nos lecteurs - quand ce n’est pas plus -, mais aussi eu une résonance avec l’affaire Quatennens qui sème le trouble au sein de La France Insoumise. Bien sûr il n’est pas question ici de comparer ces deux cas, le premier ayant été jugé et condamné il y a trois ans par le tribunal correctionnel de Nîmes à de la prison pour des violences sur son épouse, quand le second se retrouve sous le feu de l’actualité pour avoir giflé sa femme dans le cadre d’une procédure de divorce. Suite à la polémique, Adrien Quatennens a préféré se mettre en retrait de ses fonctions de coordinateur du mouvement de Jean-Luc Mélenchon sans pour autant mettre fin à son mandat de député. Doit-il le faire ? Si certains réclament sa démission, Jean-Luc Mélenchon ne la souhaite pas. On verra quelle suite sera donnée après la fin de la tempête politico-médiatique. Mais la difficulté, on le constate avec le cas nîmois de Mathieu Arrag, viendra peut-être après. En effet, comment rester crédible après un tel séisme ? Dans l’interview accordée à Objectif Gard par exemple (à relire ici), comment faut-il percevoir les différentes demandes émises par le président de la coordination harkis du Gard ? Est-il le mieux placé pour demander à des hommes politiques, élus par le peuple et qui n’ont pas été condamnés par la justice, de ne pas être « présents aux commémorations » ? Est-il le mieux placé pour menacer, à raison certes, d’ester en justice quiconque s’en prendrait à sa communauté ? Et est-il le mieux placé pour demander des comptes à la France ?
Tony Duret