ÉDITORIAL Quatre députés Rassemblement national dans le Gard : loin d'être une surprise !
Le Gard se réveille avec des nouveaux députés. La Nupes sauve les meubles avec un seul élu, Michel Sala pour sur la 5e circonscription. Et la Majorité présidentielle, enfin le Modem surtout, un élu aussi, le député sortant Philippe Berta. Sinon, pour le reste, ce sont quatre candidats étiquetés Rassemblement national qui se sont imposés. Inconnus au bataillon pour la plupart sauf peut-être l'élu à la Ville et à l'Agglo de Nîmes et conseiller régional Yoann Gillet. Mais ce ne sont pas les personnalités qui ont gagné hier soir. C'est bien l'étiquette. Et celle représentant la flamme a réussi son coup ici dans le Gard ainsi que dans d'autres départements. Comment l'explique-t-on ? Assez facilement en réalité. Depuis des mois, la France et les Français en particulier souffrent d'un décrochage économique. Le porte-monnaie n'évolue pas mais se vide bien plus rapidement. Il y a plus d'un an, Marine Le Pen a senti le coup : elle a misé sa campagne présidentielle et ensuite les Législatives sur ce thème en particulier. Bien tardivement la Gauche s'en est emparée. Dans le même temps, les amis de Macron balayaient le sujet d'un revers de main rappelant l'augmentation du pouvoir d'achat sur le premier quinquennat. La deuxième raison est politique. Éric Zemmour à l'automne dernier passait son temps sur tous les plateaux télévisés à déverser sa haine. Il a fini par rendre audible la fille Le Pen qui promettait à l'inverse l'apaisement en cas de victoire. Dernier coup de massue pour les progressistes : la banalisation du vote d'extrême-Droite. Toujours qualifié ainsi par la Gauche, il est depuis longtemps devenu un vote à Droite classique pour une bonne partie des électeurs de Droite justement. Et les responsables Les Républicains ont donné d'ailleurs quitus à cet électorat durant l'entre-deux-tours en refusant d'appeler à faire barrage à l'ex-Front National face à la Majorité présidentielle. Profitant de l'exubérance d'un Jean-Luc Mélenchon et ses saillies verbales, pire, ils ont fini par mettre tout le monde dans le même panier. Rajoutons aussi les attaques (pas toujours justifiées) matin, midi et soir contre le Président Macron, contre la Première ministre, contre le Gouvernement, contre tous ceux qui gravitent de près ou de loin dans la Macronie, et vous avez le bon cocktail pour renverser la table. Au final, dans le Gard, tous les députés sortants de la majorité présidentielle ont perdu, à une exception près. Après, est-ce que ce résultat dans notre département est si surprenant ? Il était déjà écrit en 2012, en 2017 et lors de la dernière présidentielle. Le RN est le premier parti du Gard depuis longtemps. C'est peut-être difficile à entendre et à lire ce matin, mais les quatre députés frontistes élus ne sont que le reflet du vote d'une bonne partie des gardois. Depuis longtemps...
Abdel Samari