ÉDITORIAL Une concertation pour une plus grande solidarité
On reproche souvent aux dirigeants de décider seuls, sans prendre en compte les aspirations des citoyens. L'initiative lancée par le département du Gard a donc le mérite d'être soulignée ce lundi matin. En effet, la collectivité a décidé de donner la parole aux Gardois pour construire, avec eux, un schéma des solidarités sociales pour les cinq prochaines années. Objectif : bénéficier du retour d'expérience des usagers pour s'améliorer et répondre encore mieux à leurs attentes. Ainsi, ce sont les services publics qui en sortiront renforcés. Toutes les compétences du Conseil départemental sur le volet social sont concernées. La défense des intérêts des mineurs d'abord. Au-delà de la responsabilité parentale, le Département veut mieux prévenir les difficultés et protéger davantage les moins de 21 ans dans la perspective aussi d’une insertion professionnelle. Comme pour les adultes les plus éloignés de l'emploi qui ne peuvent pas vivre durablement avec les quelques centaines d'euros du RSA chaque mois. Les politiques publiques doivent donc être beaucoup plus ambitieuses et permettre à chacun de vivre plus décemment. En commençant par mettre un toit sur la tête de chacun. Les difficultés d'hébergement, de logement sont encore trop souvent un sujet de préoccupation majeure. Alors que l'on sait parfaitement que c'est la dignité de tous qui est en jeu. Un peu comme ces invisibles qui subissent, à chaque instant, les pires difficultés pour bénéficier d'un accès aux droits et sont exclus, de fait, de ce qui fait société. Autre mobilisation : l’autonomie des personnes âgées et handicapées. La prise en charge est dans tous les esprits. Un accueil honorable et adapté au niveau de la dépendance ne devrait même pas être un principe, sauf chez le groupe Orpéa. Pour cela, il est indispensable que la première porte d'entrée dans le Gard soit à l'écoute de tous les acteurs et revalorise significativement la rémunération des aidants et professionnels qui accompagnent au quotidien les plus fragiles. On le voit, les enjeux sont nombreux. Et cette concertation citoyenne* qui s'ouvre ce matin et jusqu'au 30 avril 2022 ne doit pas rester qu'une lettre de bonnes intentions. La participation est primordiale, l'action derrière particulièrement cruciale.
Abdel Samari
*Via la plateforme numérique : concertation-legardsolidaire.gard.fr