EN IMAGES Le public au rendez-vous pour les vendanges de l'Histoire à Chusclan
Ce week-end, les vendanges de l'Histoire étaient de retour pour une 23e édition, après deux ans d'interruption. Organisée par le syndicat des vignerons de Chusclan, la manifestation oenotouristique attire chaque année 4 000 à 5 000 personnes. La fête a encore connu un beau succès cette année : les rues du village pavoisées étaient bondées de visiteurs en quête de bons produits gardois, de tradition et qui ont pu en savoir plus sur l'appellation Côtes du Rhône Villages Chusclan (*).
Le programme de ces deux jours était bien rempli. Le samedi, la Jeune chambre économique de Bagnols et du Gard rhodanien a proposé un jeu de piste culturel dans le village, tandis que le syndicat a orchestré sa fameuse course de tonneaux. Il y avait aussi des voitures anciennes, un bar à vins, un spectacle de fauconnerie et de nombreux stands avec des vins et des produits du terroir. Ce dimanche, les visiteurs ont pu faire un véritable bond dans le passé durant la vendange à l'ancienne. Comme on la faisait avant les tracteurs et les progrès techniques.
Tout un cortège est parti de la place de l'église pour rejoindre la parcelle chemin du Mâle où un viticulteur a laissé quelques grappes pour l'occasion. En tête, on trouve la compagnie de la côte du Rhône gardoise suivie des ânes et de la charrette Saint-Vincent tirée par deux chevaux de trait chargés d'acheminer le matériel agricole. Ils ont ensuite ramené les cornues remplies de raisins sucrés gorgés de soleil.
"C'est sympa de continuer à faire vivre la tradition"
Serpette en main, les visiteurs étaient nombreux à ramasser les derniers grains de l'année et découvrir cette tradition. "Ça replonge dans les souvenirs, j'ai moi-même connu ces cornues. Quand j'étais jeune, je me faisais quatre sous grâce aux vendanges", indique Marylise, qui a participé pour la première fois à cette fête folklorique. "C'est sympa de continuer à faire vivre la tradition", se réjouissent Jean-François et sa compagne, Michèle, deux camping-caristes, eux-mêmes fils et fille de viticulteurs.
Derrière les animaux, suit tout un flot de personnes en costume d'époque et de groupes folkloriques. Une fois de retour sur la place de l'église, le public découvre comment fonctionnait une cave d'époque. Plusieurs cavistes reproduisent les gestes de leurs aïeux et expliquent quelques méthodes anciennes de préparation du matériel. Il fallait par exemple mettre de l'eau chaude dans les tonneaux pour dilater le bois et ainsi qu'il devienne hermétique, avant d'y laisser reposer le vin.
Pour clôturer cette vendange historique, il fallait verser les raisins dans le pressoir vertical. Tandis que deux hommes vident les seaux un à un dans la machine, un autre fait tourner la manivelle. Le mécanisme écrase les grains de raisin sans abîmer les rafles (petites branches pédonculeux sur lesquelles les grains sont accrochés, NDLR). Le jus contenu dans cette dernière peut donner un goût amer, il ne faut donc pas les compresser. On obtient à la fin du jus de raisin fraîchement pressé, aussi appelé moût. Très goûteux et sans alcool, il ne faut tout de même pas en abuser pour éviter les désagréments digestifs. Mais un petit verre ne fait pas de mal et permet de trinquer à ce week-end, sympathique parenthèse au siècle dernier.
Marie Meunier
(*) L'appellation Côtes du Rhône Villages est présente sur cinq communes : Chusclan, Bagnols-sur-Cèze, Orsan, Codolet et Saint-Étienne-des-Sorts et bénéficie d'un terroir riche et varié.
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