EUROPÉENNES 2019 Les personnalités politiques du Gard réagissent
Comme à chaque élection, Objectif Gard est mobilisé pour vous faire vivre les soirées électorales. Pour ces élections européennes, notre rédaction vous propose les résultats des principales communes du Gard. À retrouver ICI. Et nos journalistes sont mobilisés pour recueillir les réactions des personnalités gardoises avant l'analyse des rapports de force dans le département.
Jean-Paul Fournier, maire Les Républicains de Nîmes : "Bien sûr je ne cacherai pas ma déception au lendemain de cette défaite des Républicains. Je pense tout particulièrement à mon premier adjoint, Franck Proust. J’ai pu mesurer la valeur de son engagement et de son travail au Parlement européen et son investissement sans faille pour les intérêts des Nîmois. Il a été un très bon député européen qui a défendu avec ardeur notre territoire. Las le mode de scrutin de liste nationale ne permet pas la reconnaissance de cet investissement, ce que je déplore. Je suis par contre agréablement surpris par la participation et la mobilisation des jeunes. C’est une bonne nouvelle pour notre démocratie qui instruit sur leur intérêt de la vie politique de notre pays. Au niveau local, je le dis et le répète, ce qui m’importe, et avec moi l’équipe municipale à mes côtés, c’est de répondre aux attentes des Nîmois et de tenir nos engagements. Nous avons encore de nombreux chantiers à mener dans les prochains mois et c’est la seule préoccupation qui m’anime."
Françoise Dumas, députée LREM : "Je tiens à féliciter tous les colistiers de la liste Renaissance et les députés nouvellement élus au Parlement européen. Alors qu’elle n’était pas présente au parlement européen, cette liste s’affirme comme la première force progressiste et pro-européenne. La recomposition politique de la présidentielle se confirme tout comme l’implantation durable de LREM à Nîmes et dans le Gard. Je regrette que les Français aient donné une courte majorité à l’extrême- droite. Nous ne pouvons pas nous résigner à voir le RN, élection après élection, progresser et devenir une alternative crédible. Nous allons poursuivre notre combat face au populisme, nous sommes désormais le seul rempart républicain. Dès demain, les députés Renaissance en qui les électeurs ont placé leur confiance sauront constituer un groupe suffisamment solide, avec leurs collègues européens, pour poursuivre les politiques progressistes et entendre l’urgence écologique."
Olivier Gaillard, député LREM : "Le rassemblement national est à nouveau la force politique sortie en tête lors de ces élections européennes, accusant l’Europe de tous les maux, invoquant le retour des Nations, en passant sous silence les conséquences prévisibles et dramatiques pour les peuples européens. Nous avons ressenti un moment décisif dans une Europe et un monde où les pouvoirs nationalistes et autoritaires ont le vent en poupe. Cela explique en partie la hausse importante du taux de participation (50,4%). Pour autant, les résultats montrent que l’ensemble des forces politiques pro européennes sont loin d’être marginalisées. Elles sortent majoritaires. La liste renaissance a bien résisté (22,5%). Ce scrutin n’a pas été un référendum anti présidentiel. Nul besoin d’un européisme béat, ni d’un scepticisme outrancier. La lucidité doit l’emporter. Dans les territoires ruraux que je sillonne, je constate que les politiques publiques européenne et nationale, étroitement liées, peinent de plus en plus à susciter l’adhésion et la confiance dans une ruralité où les citoyens se sentent éloignés des services, des facilités et des opportunités concentrées dans les métropoles. Un sentiment de citoyen de seconde zone sur lequel j’alerte régulièrement. L’urgence est d’harmoniser l’Europe vers le haut plutôt que de la niveler par le bas, de la rendre plus protectrice moins agressive par la lutte contre le dumping fiscal, les distorsions de concurrence, taxation des GAFA ... (...) Nous avons tous intérêt à ce que les représentants de la liste Renaissance, comme des autres listes sociales démocrates, sachent s’unir avec d’autres forces européennes compatibles. Une force centrale propice aux consensus et au progrès, dépassant un clivage droite/gauche simpliste et stérile pour bon nombre de sujets."
Jean-Paul Boré, porte-parole de TPNA à Nîmes : "La progression importante de l’idée de bon sens à prendre en charge l’urgence climatique portée par Yannick Jadot est une bonne nouvelle. Elle doit être au cœur de tout projet désormais. Nous y travaillons avec TPNA et j’avais naturellement appelé à voter pour EELV avec l’exigence de passer à l’acte localement. L’avenir ne se fera pas autour de vote par défaut ou d’unions fictives au nom du danger du RN. Les élections municipales ne devront pas être confisquées au nom de cela. L’avenir se fera en mobilisant nos concitoyens pour un projet audacieux conjuguant transition écologique, social et économie qui découlent d’un tel défi. Le territoire local est le bon lieu pour permettre à nos concitoyens de construire ce projet en dehors de tout clivage inutile. Nous avons des responsabilités face aux génération futures que nous devons assumer. Avec TPNA nous sommes pour cela à disposition plus que jamais."
Yvan Lachaud, président de Nîmes métropole, candidat pour les Municipales 2020 : "Malgré la première place de la liste du Rassemblement National, je suis heureux de constater que les Français ont envoyé ce soir à Strasbourg une majorité de députés favorables à la construction européenne, porteurs d'une vision optimiste et réformatrice de l'avenir, notamment pour faire face au défi du changement climatique. À Nîmes, je me réjouis que ces mêmes valeurs soient également prépondérantes et soient aujourd'hui le meilleur atout pour faire face au risque des extrêmes. Le score de la liste Renaissance en atteste. Ce résultat conforte ma volonté de rassembler le plus largement possible des hommes et des femmes compétents de tous bords autour d'un projet ambitieux pour rendre notre territoire toujours plus attractif et répondant aux espoirs de nos concitoyens."
Patrice Prat, ancien député socialiste : " On peut se réjouir d'un taux d'abstention plus faible que les deux précédentes élections européennes. Il n'en reste pas moins que seul un Français sur deux se sera déplacé au scrutin européen. Toutefois, il nous renseigne sur les volontés des Français. Ils sanctionnent durement la majorité présidentielle sortante. Le président de la République a échoué alors qu'il s'est personnellement impliqué dans cette campagne. L'extrême-droite avec le Rassemblement national poursuit sa progression pour virer nettement en tête ce soir. La Droite Les Républicains fait pâle figure. Le score d'Europe écologie-les verts est un joli score. Il est sans surprise cependant pour une élection européenne. La Gauche sort très affaiblie. Elle se présentait en ordre dispersée. Elle en paye le prix fort. Osons penser que ce sera la dernière fois. Tant qu'elle s'entêtera à refuser le rassemblement de ses forces sur de nouvelles bases, avec un nouveau logiciel à Gauche, elle demeurera définitivement écartée des responsabilités. Il lui faudra proposer une nouvelle offre politique de Gauche commune pour renouer avec des dynamiques électorales et retrouver sa crédibilité. C'est le vrai chantier qu'elle doit engager. Et c'est un travail de Titan."
Christophe Cavard, ancien député Europe Ecologie : "L’extrême Droite et la Droite extrême sont hélas toujours bien trop haut, mais ce soir on retient aussi que l’écologie politique en France comme dans l’UE est une des meilleures réponses à ces crises climatiques, sociales et économiques.. La dernière condition est que cette écologie sache rassembler son camp..."
Pierre Mauméjean, maire d'Aigues-Mortes et conseiller communautaire : "C'est un résultat conforme à ce qui était prévu par les sondages. C'est souvent comme ça à Aigues-Mortes. Pour les électeurs ruraux, les européennes sont une expression électorale hors normes. Ils ne s'expriment pas de la même façon lors des élections nationales. Ce qui ne veut pas dire qu'il faille prendre ce résultat à la légèr. C'est un facteur à prendre en compte. Je note le beau résultat des écologistes. Même si l'écologie est en transversal dans tous les programmes cela montre une vraie préoccupation."
Robert Crauste, maire du Grau-du-Roi et conseiller communautaire : "Ce que je trouve notable, c'est le score des écologistes. Même si la participation a augmenté, il y a eu beaucoup d'abstentionnisme. Les scores sont peut-être révélateurs sur le plan national mais je doute qu'ils le soient pour les municipales. Sur un scrutin local, les cartes sont rebattues. Dans le sud Gardois, on sait que le Rassemblement national fait des scores importants. On essaie de répondre aux problématiques de cet électorat. À noter le score plus que moyen du parti Les Républicains qui s'était mobilisé au Grau-du-Roi".
Alain Fabre-Pujol, conseiller municipal et communautaire de Nîmes : "Soulignons que même si elle arrive en tête en France, comme à Nîmes, l’extrême droite plafonne et ne retrouve pas ses scores de précédents scrutins, c’est heureux; Dire que le centre droit s’installe sans souffle avec LREM et que la droite se trouve comprimée et aspirée pour partie par le FN à force de vouloir le copier... Les deux ensemble faisant péniblement 30%. Et ”ensemble“ localement relève du rêve ! La gauche, elle, est émiettée façon confettis, écrasée à l’exception des spécialistes européens de l’écologie politique. Mais j’espère que chacun, partis de gauche, forces populaires, écologistes, prenant en compte la réalité de nos faiblesses individuelles dues au splendide isolement cultivé avec soin depuis 2002 saura participer à un rassemblement victorieux pour 2020 ici à Nimes. Il nous faut créer un nouveau front populaire !"
Catherine Bernié-Boissard, conseillère municipale et communautaire de Nîmes : "Il est possible de faire barrage au Rassemblement national. La liste de Marine Le Pen, avec Debout la France, réalise moins d’un tiers des suffrages exprimés. Mais le RN s’ancre dans le paysage nîmois. C’est un réel danger, le pire n’est pas sûr. Ce n’est pas la droite qui peut faire barrage au RN. Dans une ville qu’ils dirigent depuis 18 ans, les Républicains font au mieux 10%. Quant à LREM, bien qu’en tête du camp libéral avec ses 21%, elle est isolée, tout en prétendant rassembler des votes de droite et de gauche. A gauche et chez les écologistes, une apparence : la balkanisation. Une réalité : un bloc très divers qui rassemble plus d’un tiers des exprimés. Pour l’avenir, faire de ce bloc une force décisive est possible. Car il n’y a pas d’adversaire à gauche entre nos sensibilités. Comme il n’y a pas de parti hégémonique qui peut se prétendre le pivot d’un rassemblement. Ce dernier ne pouvant se limiter aux forces politiques et devant agréger de larges courants citoyens, syndicaux, associatifs …"