Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 15.05.2018 - abdel-samari - 3 min  - vu 1077 fois

EXCLUSIF Inscription Unesco du dossier nîmois : la valse-hésitation...

Contacté par Objectif Gard, sous couvert d'anonymat, un représentant de l'Unesco a accepté de s'exprimer sur le dossier nîmois. Confidences et explications de texte.
Siège de l'Unesco à Paris Photo DR

Après la publication, ce lundi, des huit recommandations des experts de l'Icomos (*) concernant le dossier Nîmois, à Nîmes l'inquiétude grandit quant à la validation future de l'inscription de la ville au patrimoine mondial de l'Unesco. Pourtant, selon nos informations exclusives, tous les espoirs sont encore permis. 

Ce lundi 14 mai en soirée, les experts de l'Icomos ont dévoilé leurs conclusions au Comité du patrimoine mondial au sujet des sites et des villes candidats au classement Unesco 2018. Bien que pertinent, le dossier Nîmois souffre selon l'Icomos de carences qui méritent "que l’examen de la proposition d’inscription de l’ensemble urbain historique de Nîmes (France) soit différé afin de permettre à l’État partie, avec l’aide de l’ICOMOS et du Centre du patrimoine mondial, si nécessaire, d'élaborer une analyse comparative exhaustive des édifices romains de la ville de Nîmes."

Pour autant, comme nous l'indique sous couvert d'anonymat un des représentants des services de l'Unesco à Paris, "il ne s'agit que de recommandations. Et à ce stade rien ne peut indiquer dans un sens ou dans l'autre que l'inscription Nîmoise soit compromise ou acceptée."

En effet, précise notre interlocuteur,  "c'est le Comité du patrimoine mondial qui décide. Son rôle n'est pas d'entériner les avis de l'Icomos sinon le Comité Unesco ne servirait à rien. Ce sont ses membres qui décident de façon souveraine."

Pour rappel, l'Icomos formule ses recommandations et ses préconisations et conclut selon quatre degrés de décision évaluatives : inscrire (le bien possède une valeur universelle exceptionnelle et répond aux exigences de gestion et de protection) ou renvoyer (le bien possède une valeur universelle exceptionnelle mais les conditions de gestion et de protection requises ne sont pas encore satisfaisantes). Dans ce dernier cas, l’État partie (la France, en l'occurrence, NDLR) est invité à soumettre de la documentation complémentaire permettant de corriger les lacunes dans un délai de trois ans.

Une copie à revoir ?

L'Iconos peut aussi conseiller de ne pas inscrire si le bien ne répond pas aux critères de valeur universelle exceptionnelle ou encore de différer s'il estime que le bien a une potentielle valeur universelle exceptionnelle qui n'est pas encore formellement démontrée. Dans ce cas, l'État qui porte le dossier est invité à en soumettre un nouveau incluant de proposition d'inscription réaménagé et repensé. Concernant le dossier Nîmois, c'est ce dernier choix qui a été acté par l'Icomos.

"Si la candidature avait été parfaite, il n'y aurait pas eu besoin de différer l'inscription. Mais rien n'est perdu car l'État français, qui porte le dossier, pourra répondre aux recommandations lors de la prochaine session du Comité du patrimoine mondial (programmé à Manama, la capitale du Bahreïn, du 24 juin au 4 juillet 2018, NDLR)", poursuit notre source à l'Unesco.

"À ce stade, tout peut arriver puisque le Comité peut demander à la France un engagement de réalisation des carences sur une durée précise et choisir d'inscrire la ville de Nîmes. La délégation française aura une belle carte à jouer", rajoute le collaborateur de l'Unesco. Enfin, en guise de conclusion et comme pour rassurer les Nîmois et les soutiens de la Ville, il ajoute : "si c'était perdu, l'Icomos aurait dit non. À ce stade, l'espoir est donc encore possible." Attendre et voir...

Abdel SAMARI

*Le Conseil international des monuments et des sites ou ICOMOS (International council on monuments and sites) est une association mondiale de professionnels qui se consacre à la conservation et à la protection des monuments, des ensembles et des sites du patrimoine culturel.

Lire aussi : UNESCO Découvrez les huit recommandations des experts de l’Icomos pour le dossier Nîmois

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