EXCLUSIF Objectif Gard à Bruxelles : Franck Proust futur ministre de Nicolas Sarkozy ?
En siégeant à Bruxelles, Franck Proust a fait le choix d'une Europe incomprise et mal aimée. Si le Nîmois perd une partie de sa notoriété, son expérience et ses relations avec les poids lourds de l'UMP, lui confèrent la stature pour devenir ministre.
C'est à la fois un Nîmois, un Français et un Européen convaincu que nous retrouvons à Bruxelles. Armé de son attaché-case noir griffé de l'emblème de Nîmes, Franck Proust se rend au Parlement pour une mini session, focalisée ce mercredi sur le 25ème anniversaire de la chute du mur de Berlin. A l'entrée de la bâtisse, la porte tambour ne connaît pas de répit : euro-députés, attachés parlementaires et lobbyistes l'empruntent tout azimut avant que ne retentisse la sonnerie, marquant le début des discussions.
Un visage familier s'approche de Franck Proust : l'altermondialiste José Bové. Bien qu'ils ne soient pas du même bord politique, les deux députés savent s'unir pour défendre les intérêts de la France, qui compose avec 27 autres nations cette Tour de Babel européenne. "Ce n'est pas comme à l'Assemblée nationale, nous n'avons pas de majorité parlementaire même si notre groupe -Parti Populaire Européen - est le plus important de l'hémicycle", introduit Franck Proust. Pour faire adopter des textes, place au pouvoir de négociation : "tous les partis doivent trouver un large consensus qui sera représentatif de l'intérêt général".
Le député du sud ouest revient alors sur l'affaire "des tomates" : un accord de libre-échange entre le Maroc et l'Europe. "L'arrivée de tomates marocaines aurait été un drame pour les agriculteurs français. Nous sommes parvenus avec José Bové à le faire rejeter", lance fièrement Franck Proust, tout en raillant "l'UMPS" dénoncé par Marine Le Pen, qui serait en fin de compte à Bruxelles "l'UMP-MODEM-PS-Ecologistes".
TAFTA : le Traité de la colère
Elu à Nîmes depuis 27 ans, Franck Proust a toujours eu un faible pour l'économie. D'où son choix de siéger dans la prestigieuse et complexe commission du commerce international du Parlement. Ce groupe de travail tente actuellement de mettre en place un accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l'Europe. Baptisé Traité transatlantique (TAFTA), le texte concentre les foudres de l'extrême droite. L'euro-députée FN Marine Le Pen est montée au créneau : "Si cette négociation aboutit, ce serait une catastrophe pour notre économie, (…) et la viabilité de notre agriculture, déjà si affaiblie par l’ultra-libéralisme de Bruxelles".
Pour Franck Proust, le TAFTA serait au contraire un bon moyen d'accroître "la réciprocité des échanges". En clair : que les PME françaises et européennes exportent leurs produits outre-Atlantique : "Aujourd'hui, les Japonais ont remporté le marché pour la construction du métro londonien alors que nos PME européennes ne parviennent pas à répondre aux leurs appels d'offres trop spécifiques, ce n'est pas normal !".
Le commerce reste le nerf de cette ancestrale guerre économique entre les nations : "l'Europe doit y prendre part en passant des accords et surtout en les faisant respecter", soutient le Nîmois qui va prochainement être reçu par les autorités américaines avec l'ancienne Garde des Sceaux, Rachida Dati. Il en profitera pour savoir si le Traité transatlantique est toujours une priorité pour Barack Obama, qui n'a plus la majorité au Congrès.
Franck Proust travaille sa stature
Devenu député européen en 2011 après le départ de Dominique Baudis, Franck Proust a mené une bataille acharnée dans son parti afin d'obtenir la deuxième place sur la liste du sud ouest. Une place éligible qui, en mai dernier, lui a permis de décrocher un nouveau mandat. Premier vice-président de la délégation française du groupe PPE, l'eurodéputé compose avec des poids lourds de l'UMP tels que Brice Hortefeux, Nadine Morano ou Rachida Dati. Pourtant sur le plan local, il reste le Premier adjoint fidèle à Jean-Paul Fournier et artisan de cette Europe décriée tant par l'opinion publique que les élus.
Franck Proust le sait : avoir choisi l'Europe lui fait perdre une partie de sa notoriété en France et dans le Gard. Fervent soutien de Nicolas Sarkozy pour la présidence de l'UMP qu'il a rencontré en tête à tête il a quelques mois, son expérience au Parlement fait de lui une figure "ministrable" de son parti. Lui qui a fait les frais des accords électoraux UMP/UDI, en cédant son investiture à deux reprises à Yvan Lachaud, ne désespère pas sur son avenir politique, gardant à l'esprit cette maxime : "tôt ou tard, la fidélité et le travail paient".
Coralie Mollaret
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