« Il n’y a aucun règlement de compte avec le maire de Marguerittes ! » C’est ce qu’a assuré le président de Nîmes métropole, Franck Proust, suite à l’interpellation de Rémi Nicolas, agacé que l’Agglo présente elle-même ses dossiers à la Région pour bénéficier des fonds européens.  

Y-aurait-il de l’eau dans le gaz entre Franck Proust et Rémi Nicolas ? Allié de la première heure depuis l’élection de la présidence de Nîmes métropole, le maire de Marguerittes n’est visiblement plus aussi fan du Nîmois… La raison ? La présentation des dossiers des communes au Conseil régional pour bénéficier des crédits sonnants et trébuchants de l'Union européenne. Parmi toutes ses casquettes, Rémi Nicolas est aussi président du PETR, le Pôle d’équilibre territorial et rural Garrigues et Costières. Ce syndicat - composé des 43 communes de Nîmes métropole et de Beaucaire Terre d’Argence - a pour mission de présenter ces projets à la Région.

« Nîmes métropole a sollicité les communes pour recenser les projets sauf que nous, au Pôle d’équilibre territorial, l’avons déjà fait ! », regrette l’édile, désireux de se faire « le porte-parle du mécontentement de plusieurs élus du comité syndical ». Loin de vouloir « m’accrocher aux branches, je défends une cohérence d’actions dans la recherche de financements pour nos communes… », poursuit le président du PETR, rappelant s’occuper déjà « du Contrat de relance et de transition écologique signé avec l’État et du programme de fonds européens Leader signé avec la Région. »

S'il a voté cette délibération, Rémi Nicolas assure que « demain, avec une telle organisation, une commune devra solliciter le PETR pour les crédits d’État et Nîmes métropole pour les crédits régionaux ! Cette organisation n'est pas très efficiente ! » Pour le président de Nîmes métropole, Franck Proust, c'est bien l'Agglo qui doit assurer cette mission : « Il faut que l’on travaille ensemble en bonne intelligence. Pour en avoir discuté avec la Région, ce sont les Agglos qui sont en tête de pont, de part la compétence économique. »

Cette fissure entre les deux alliés n’est pas passée inaperçue dans l’opposition. « On ne pourrait pas remettre le métier sur l’ouvrage et retirer la délégation ? », tente le communiste Vincent Bouget, dont le groupe La Gauche unie, a fait déjà retirer deux délibérations au cours dudit conseil communautaire. Son camarade Bruno Ferrier, lui, est plus offensif : « Les règlements de compte, ça va cinq minutes ! Il y a sept salariés qui travaillent au PETR et qui sont payés par l’Europe. » Rémi Nicolas indiquant que si cette mission n’était plus assurée par le PETR, « nous perdrons ces financements. » 

Soucieux de ne pas basculer dans la polémique Franck Proust, insiste : « Il n’y a aucun règlement de compte politique ! Nous allons profiter d’un certain nombre de départs à la retraite pour réfléchir à une cellule commune à mettre en place. Une marge de progression est possible vis-à-vis des fonds européens », indique-t-il, en sa qualité d’ancien eurodéputé de 2011 à 2019. La délibération a été votée par 83 voix, 5 contre et 9 abstentions. 

CM

coralie.mollaret@objectifgard.com